A l’Assemblée Générale de l’ONU
TOUS LES MALHEURS DU MONDE…
L’édition 2023 de l’assemblée générale de l’ONU porte plus que jamais
les malheurs du monde et sa tribune new-yorkaise, pourtant habituée à
cette noirceur, vibre plus que jamais aux discours, lamentations,
élocutions et autres circonvolutions des grands de ce monde.
Curieusement, la guerre d’Ukraine semble déjà reléguée au second rang
malgré la détérioration sur les fronts terrestre, maritime et
l’impossibilité d’entamer des pourparlers crédibles. Cela n’empêchera
pas le président venu de Kiev et le haut représentant moscovite de
s’écharper copieusement avec les échanges devenus habituels
d’accusations invérifiables pour les têtes bien pensantes.
Mais, si ce n’était que cela…
Les Sommets et autres rencontres de ces derniers mois semblent mettre
en avant les enjeux et défis économiques qualifiés à l’occasion de grands.
Avec, bien sûr, tout ce que l’on a coutume d’appeler les
« bouleversements internationaux ».
De Pékin à New-York, en passant par les G7, G20 et autres rencontres
régionales numérotées, des projets inédits et osés sont ressassés depuis
longtemps et figurent régulièrement au fronton de Manhattan.
La révolte contre la suprématie du dollar, le rêve d’un monde réellement
multipolaire, les tracés parallèles des grands axes routiers est-ouest, les
défis de l’environnement et du climat, autant de dangers qu’une session
onusienne aura tout juste le temps d’énumérer ; à côté de ce que l’on a
pris coutume de qualifier de bouleversements mondiaux.
Avec les mille et un discours partisans, du blabla.. et des votes sans effet.
Déblatérer également sur les misères et dégâts causés par les séismes et
les inondations.
Tout cela en sus des points chauds et moins chauds du globe, les guerres
oubliées, les peuples et pays abandonnés leur sort.
L’Assemblée Générale de l’ONU, un tribunal-spectacle avec effets de
manche garantis mais sans verdict. Celui-ci étant sujet à une résolution
du Conseil de Sécurité rejetable sur véto qu’on a le cynisme de qualifier
de « droit » de véto, réservé aux « 5 grandes puissances ».
Et on peut avoir la naïveté de croire que le droit émane de la justice….
AMINE MAALOUF : LE CONFRÈRE DES BEAUX… ET MOINS BEAUX… JOURS
On s’est connus en tant que confrères. Même groupe de presse, même immeuble, lui au « Nahar » et moi à « L’Orient-Le Jour ».
Il était déjà « dans le métier » avant même son arrivée au grand quotidien de langue arabe puisque son père était journaliste : Rushdi Maalouf, éditorialiste d’un autre quotidien puis fondateur de son propre journal (As Safa) qui, après une longue éclipse est reparu pour quelques années en langue française.
De la « guerre incivile » de 1976, nous avons connu ; lui les premières escarmouches et moi, jusqu’en 1984, les sanglants épisodes rendant compte chaque jours des morts par kidnapping, balles perdues et autres abominations.
Retrouvailles ensuite, tous les jeudis, pour couvrir les négociations libano-israéliennes de triste mémoire où il faisait également fonction de porte-parole peu loquace de la délégation officielle libanaise.
Tout le monde découvrait alors la personnalité discrète mais attachante de ce journaliste parfaitement bilingue qui retouchait les communiqués et nous distillait au besoin d’utiles précisions.
Il décida un jour de partir, laissant dans la tourmente ses amis pour sa nouvelle vie à Paris dont on sait aujourd’hui le point culminant.
Mais pour le nouveau secrétaire perpétuel de l’Académie Française, c’est un nouveau départ sur le chemin de la « Défense et Illustration » de la langue française.
Quel modèle de réussite et quelle expression du génie libanais à un moment où le Cèdre tressaille.
Le président de la République salue l’élection d’Amin Maalouf au secrétariat perpétuel de l’Académie française, ce 28 septembre 2023, et l’hommage ainsi rendu à son œuvre et à son parcours.
Entre Beyrouth, où il grandit, et Paris, où il construisit sa vie d’adulte et d’écrivain, son destin franco-libanais s’écrivit d’est en ouest, à travers les frontières et les cultures. Celui qui prit la succession d’Hélène Carrère d’Encausse avait appris, comme elle, le français à quatre ans passés, mais ne s’ancra en France que des années plus tard, à vingt-sept ans, quand les tempêtes de l’histoire libanaise le poussèrent à l’exil.
De cette intrication profonde de deux univers, il garda le don d’explorer et de dénouer les labyrinthes de l’identité, avec une prédilection pour les confluences de l’orient et de l’occident, imprégnées d’histoire et d’imaginaire.
Au cœur des enjeux contemporains, son œuvre pose sur le dialogue des peuples, les migrations, les mondialisations, l’enracinement et le nomadisme, des mots mûris et lucides.
À quelques jours de l’hommage national à Hélène Carrère d’Encausse, et à quelques semaines de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, la mise à l’honneur de ce destin hors-norme est un rappel de la vitalité et de la richesse de la francophonie, qu’il nous appartient de défendre.
Puisse cette fonction chargée d’histoire, dont Amin Maalouf sera le 32e dépositaire, lui permettre de continuer de servir le rayonnement mondial d’une langue qui s’honore d’avoir été apprise, servie et embellie par lui.
Le Président de la République lui renouvelle ses plus vives félicitations, et l’assurance de ses pensées amicales.
Rodolphe Saadé, chrétien maronite installé à Lattaquié au début du siècle dernier en tant que spécialiste dans l’affrètement maritime, est le fondateur de ce qui est aujourd’hui un leader mondial de la logistique et surtout du transport par conteneurs avec des bâtiments géants sur tous les océans.
Son fils, Jacques gère l’entreprise jusqu’en 1964, lorsque les coups d’Etat et nationalisations en Syrie le forcent à s’installer à Beyrouth sous la raison sociale « Compagnie maritime d’affrètement ».
Bonne décision puisque le bassin portuaire de la capitale libanaise connaissait un essor accentué en 1948 par la marginalisation du port palestinien de Haïfa en raison de la création d’Israël.
Jacques Saadé porte l’entreprise familiale au niveau des fleurons de l’activité maritime libanaise sur la vague de l’essor économique au pays du cèdre, devenu le principal centre du transit vers l’hinterland arabe.
La belle saga de la famille Saadé est boostée par le boom pétrolier de la péninsule arabique, les turbulences des pays voisins qui ont attiré sur la place financière de Beyrouth d’énormes capitaux (du fait des coups d’Etat successifs à Damas) et de la révolution nassérienne porteuse de nationalisations fatales pour les monumentales fortunes égyptiennes dont celles de familles d’origine libanaise.
Là, commence l’âge d’or du Liban, plaque tournante du Levant avec Beyrouth et son port comme poumon des économies du Golfe arabo-persique.
Avec, aux premières loges, l’entreprise de Jacques Saadé devenue un fleuron du secteur.
Mais la guerre « incivile » du Liban, en 1976, dissipe les chimères et nombre de capitaines courageux beyrouthins prennent le large pour prendre pied aux abords de la « Mare Nostrum » et plus loin encore.
Pour les Saadé, ce sera ( en 1978) Marseille, le port le plus accueillant pour Jacques qui passe à la vitesse supérieure et devient quelques années plus tard un leader mondial du transport maritime en surfant judicieusement sur le « mode conteneur ».
De Paris où il sera élu président de la Chambre de Commerce franco-libanaise, Jacques Saadé téléguide admirablement l’impressionnante tour « CGM-CMA » qui domine le port phocéen avec au gouvernail son fils Rodolphe, sa fille Tania et son beau-frère Farid Salem.
Les méchantes langues et plumes déjà à l’affût face à cette « success story » n’ont pas épargné le fleuron marseillais lorsque des années plus tard les bénéfices de l’empire CMA-CGM ont atteint quinze milliards. Les comparant à ceux de Total et les attribuant à la crise mondiale du Covid qui aurait plus que triplé les prix du transport par conteneurs entre l’Europe et l’Orient Extrême.
« Rodolphe II » réagit très vite par une diversification de ses investissements en commençant par des médias, notamment la Provence, la Tribune, une participation à la chaîne « 6 » et tout récemment un énorme pari sur BFM qu’il est sur le point de gagner. Toujours par voie de presse, on prête aujourd’hui à Rodolphe II l’intention de lancer fin 2003 un hebdo national dominical face au célébrissime JDD. Parallèlement et pour gagner le soutien du jeune public avec CGM-CMA devient le sponsor principal de l’O.M. dont il pourrait un jour devenir le président, succédant à Bernard Tapie, un autre Marseillais déchu quelques années plus tard.
Rodolphe développe ses activités en Méditerranée avec l’achat de « LibanPost » des contrats pour la reconstruction et la modernisation du port de Beyrouth ainsi que celui de Tripoli-Liban. Avec un savoir-faire chinois où il a tissé un vaste réseau d’entreprises spécialisées.
Où s’arrêtera le « Sultan Rodolphe » ?...
The Sahel is the world’s terrorism epicentre
The Sahel has emerged as the epicentre of global terrorism, with the region accounting for more than 40% of global terrorism-related deaths in 2022, the latest Global Terrorism Index (GTI) report has revealed.
The report, compiled by the Institute for Economics & Peace (IEP), reveals that the Sahel has witnessed a steady rise in conflict-related fatalities since 2011, with a pronounced spike from 2017 onwards. This troubling trend can be attributed to the emergence and intensification of conflicts in countries such as Nigeria, Mali, Chad, Niger, Cameroon, and Burkina Faso. The Sahel has witnessed 22 074 fatalities in 6 408 terror attacks between 2007 and 2022.
The GTI noted that the increase in terrorism in the Sahel has been dramatic, rising by over 2 000% in the last 15 years. The political situation in the Sahel compounds this increase, with six coup attempts since 2021, of which four were successful. The underlying drivers are complex and systemic including poor water utilisation, lack of food, ethnic polarisation, strong population growth, external interventions, geopolitical competition, pastoral conflict, the growth of transnational Salafi-Islam ideology and weak governments. Most of the terrorist activity occurs along borders where government control is weakest.
The two faces of terrorism in the Sahel
Historically, two categories of terrorist groups have operated in the Sahel. The first category focused on local issues, framing their actions within an ethnic-nationalist-religious framework. Groups like Ansar Dine, al-Mourabitoun, and the Katiba Macina embodied this category. However, these groups have largely faded into obscurity, giving way to the second category: transnational jihadist groups. These groups maintain official affiliations with al-Qaeda or the Islamic State.
Recruitment amidst intercommunal violence
Intercommunal violence has surged in the Sahel, further facilitating the recruitment efforts of jihadi groups, particularly the Islamic State (IS) and Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM). Several Sahel countries, now at the epicenter of global terrorism, only recently grappled with terrorism. Burkina Faso, currently ranked second on the GTI, experienced its first terrorist attack in 2015. Chad had been free from terrorist attacks for half a decade until 2015, after which it witnessed 210 terrorism-related deaths over the following five years.
The Sahel confronts severe ecological challenges, including food insecurity, inadequate access to water, and rapid population growth, featuring some of the world’s highest population growth rates. Climate change further exacerbates these threats, acting as an amplifier for pre-existing ecological vulnerabilities. The 2023 Global Terrorism Index flagged environmental challenges as one of the drivers of terrorism and conflict.
Resource competition and conflict
Competition over resources, particularly between pastoralist and farming communities, has fueled intercommunal violence and ethnic polarization. Research by the IEP shows that a one-degree temperature change has increased the likelihood of conflict in regions with mixed pastoral and agricultural land use by 54%, compared to a 17% increase in areas without mixed land use.
According to the latest GTI, Sub-Saharan Africa recorded the largest increase in terrorism deaths, rising by 8% in 2022. Sixty per cent, or 4 023, of all terrorism deaths globally occurred in sub-Saharan Africa. Four of the ten countries with the largest deteriorations in the Global Terrorism Index score are located in sub-Saharan Africa: Togo, Djibouti, Central African Republic and Benin.
North Africa, meanwhile, along with the Middle East, recorded a 32% decrease in terrorism-related deaths in 2022, the lowest number in the region since 2013. Attacks almost halved in the last year, from 1 331 in 2021 to 695 in 2022. The IEP found a substantial drop in suicide bombings in the Middle East and North Africa, with just eight deaths in 2022 compared to 1 947 in 2016.