UN «DEAL»…MAIS PAS POUR DEMAIN
Le jour même de l’accession de cheikh Naïm Kassem au poste de secrétaire général du Hezbollah, le mouvement islamo-libano-irano-palestinien transmet un message de trêve voilé assorti d’un possible échange de prisonniers exprimant au passage sa colère à la face des dirigeants du milliard d’arabo-musulmans qui se contentent de « déplorer » et de « condamner » le massacre sur le champ de bataille à Gaza et au Sud-Liban.
Aux tenants de la conciliation il laisse entendre qu’un dialogue est possible sous certaines conditions promettant en même temps aux dirigeants du milliard d’arabo-musulmans les feux de l’enfer.
Magistral exercice militaro-diplomatique dont le but immédiat est de montrer que le tandem-combattant palestino-libanais résistera encore et toujours.
A l’heure de l’élection présidentielle américaine, belligérants et intermédiaires de tout poil guettent les moindres gestes des grandes puissances et plus particulièrement les USA en dépit de leur soutien clair et net à Israël.
Mais voici que, quelques jours plus tard Benyamin Netanyahou propose un arrêt des combats côté libanais uniquement, ce qui signifie une reddition sans conditions et sans le moindre engagement de reprise des pourparlers.
Avec des hauts et des bas, les médiations traîneront donc en longueur et il n’est pas dit que le seul résultat du scrutin en Amérique sera porteur d’un cessez-le-feu même temporaire.
Pour abréger les souffrances des populations civiles toutes parties confondues, faudra donc attendre que le nouveau locataire de la Maison Blanche réorganise ses services et forme ses nouvelles équipes.
Pour le moment, les combats se poursuivent avec plus d’acharnement sur tous les fronts et les compteurs des victimes s’accélèrent.
Autrement dit, continuer de subir en prenant le temps nécessaire et tenter de convaincre les soutiens des deux parties.
C’est dire que Washington et Téhéran se rencontrent face à face pour négocier un accord garantissant un assouplissement du premier avec la contrepartie que l’on devine.
Donc, débloquer simultanément les contraintes du dossier nucléaire et des fonds iraniens saisis arbitrairement depuis des lustres par les « sanctions » arbitraires de l’Oncle Sam.
Pour l’instant aucune des deux parties ne semble pressée de trouver une base de règlement, un « deal » qui concrétiserait sur le champ un échange otages-prisonniers et un arrêt des combats.
E.M.
FLASHES TRILOGUENEWS
La localité de Khiam au Liban-Sud où les Israéliens avaient installé une prison de triste mémoire lors de l’occupation de cette région en 1985 est un verrou qui permettrait à l’armée de M. Netanyahu de contrôler sa frontière jusqu’au fleuve Litani. Si cette zone de sécurité israélienne était établie, le « Hezbollah » pourrait continuer à harceler l’occupant à partir de poches bien enfouies dans des sous- équipés suréquipés pour cette tâche.
Des pressions sont exercées sur l’UNESCO pour réagir fermement aux bombardement Israéliens de Baalbeck qui risquent d’endommager le célèbre temple de Bacchus connu comme une des 7 merveilles du monde. Des ONG libanaises et étrangères réclament une engagement ferme de l’organisation internationale de protéger le site des bombardements israéliens.
Des contacts entre des associations libanaises en France et des ONG européennes portent sur une aide au dispositif d’enseignement à distance mis en place par les soins du ministère libanais de l’éducation nationale en coopération avec « Télé-Liban ». Des conseils régionaux dont celui d’Ile de France seront sollicités pour aider à la concrétisation de ce projet.
Curieux… que ce tollé soulevé en France contre la mesure interdisant aux entreprises israéliennes de participer au salon « Euronaval » à Villepinte, près de Paris, mesure qui a été suspendue par décision de justice. Il faut rappeler qu’une mesure similaire avait été prise il y a quelques mois pour un événement du même genre :EuroSatory, rendez-vous mondial des entreprises d’armement, sans provoquer de telles protestations.
Des journalistes européens commencent à dénoncer la passivité de dirigeants arabes au début de cette 2e année de guerre à Gaza avec ses victimes civiles de civils à Gaza. Ils s’étonnent par ailleurs de l’absence de tout mouvement de rue dans des capitales dont les gouvernants se disent « pleinement engagés » en faveur de la cause palestinienne.
Interview de Xavier Houzel par Joëlle Hazard
22 octobre 2024
Suite de l’Interview : Xavier Houzel en Dialogue avec Joëlle Hazard pour Trilogue News – Deuxième Partie
1°) Le président Macron a invité la communauté internationale à cesser toute livraison d’armes à Israël susceptibles d’être utilisées à Gaza et au Liban. N’est-ce pas un peu tardif, sélectif ? Un appel qui arrive au moment des frappes sur le Liban … Sinon faut-il y voir un acte majeur de la Politique Étrangère de la France en faveur de la question palestinienne et de l’équilibre des puissances au Moyen-Orient ?
La France ne vend plus d’armes à l’État Hébreu depuis la Guerre des Six Jours. De Gaulle avait estimé qu’Israël ne s’était pas servi de son armement d’origine française pour se défendre mais pour agresser, ce qui n’était pas « convenu ». L’apostrophe du Général est plus que jamais d’actualité : « Les Juifs… un peuple d’élite sûr de lui-même et dominateur… ». C’était un compliment, certes ; mais c’était surtout un avertissement. L’opération « Arche de Noé » vint mettre un terme à la totale confiance que la France était disposée à conserver à Israël. Netanyahou parle de « honte ». C’est malvenu.
La France reproche à Israël de s’être dérobé à toutes les solutions de cessez-le-feu qui lui ont été proposées à Gaza - ce qui lui aurait évité d’avoir à embraser le Liban, où le Hezbollah affichait sa solidarité avec les Palestiniens. Netanyahou n’a eu de cesse de prôner la guerre, à croire que ses services auraient laissé commettre un pogrom pour en tenir la cause. Il n’a jamais été question de compromis, comme si la solution dite « à deux États » était caduque et que c’était un gros mot. Le président du gouvernement espagnol est allé plus loin que les Français en reconnaissant la Palestine en tant qu’État indépendant : l’attitude française a été mesurée, c’est une réaction d’attente, respectueuse de la souveraineté de l’État Hébreu. Mais il est devenu patent qu’au mépris du Droit international, en dépit de l’engagement des pères fondateurs du pays, malgré les pressions extérieures et intérieures, le gouvernement Netanyahou convoite la totalité des territoires qu’Israël ne contrôle pas encore entre le Jourdain et la Mer Méditerranée. Une opposition frontale se servirait à rien - tout au moins pas maintenant – tellement la force militaire déployée est disproportionnée et tant les militaires israéliens sont décidés ! Ce que la France redoute dans l’immédiat est qu’Israël ne récidive le coup de la Guerre des Six Jours et que son armée n’attaque tous azimuts, sous prétexte que son existence est en danger – alors que ce n’est pas le cas. Pour avoir juré, il y a 45 ans presque jour pour jour (Noël 1969), qu’on ne l’y reprendrait plus, la France a le devoir de se défier aujourd’hui d’un gouvernement que son Extrême Droite obsessionnelle, galvanisée par la résistance de la population palestinienne à toute occupation supplémentaire, rend à la fois furieuse et aveugle.
Paris a, par ailleurs, toutes les raisons de se méfier des motivations américaines, qui ne sont ni les siennes ni celles de l’Europe continentale. Il ne s’agit plus seulement de la Palestine et du Liban, qu’Israël bombarde au-delà de l’utile et du tolérable, mais de l’Iran et, par un effet induit, pendant que Trump et Harris se disputent comme des charretiers, non seulement de la Jordanie et de l’Égypte, de la Syrie et de l’Irak, de la Turquie et du Caucase, du Golfe Persique, mais aussi et surtout de la Russie, qui est aux portes (avec l’Empire du Milieu au bout du bout des routes de la Soie) ! Il n’y va plus de la souveraineté d’Israël, mais de la paix mondiale.
2°) Croyez-vous toujours à une riposte féroce de Tsahal contre l’Iran ? Qu’attendent les Israéliens ? l’autorisation américaine pour atteindre un objectif donné ? Benny Gantz a évoqué « une réplique mortelle, précise, surprenante »
Je redoute cette riposte, d’abord parce que le gouvernement Netanyahou est forcené et ensuite parce que les Américains sont actuellement hors-sol. Beaucoup ne croient pas au manichéisme américain (disons « à leur notion du bien et du mal ») et pensent qu’Israël n’en fait qu’à sa tête ; c’est un grand classique, mais ils ont tort. En pleines élections présidentielles, le Département d’État ne décide plus (et le secrétaire d’État Antony Blinken n’y peut rien). Le Pentagone, en revanche, opère ; et qu’est-ce que racontent les militaires sinon des histoires de chantiers navals et d’usines de drones et de missiles, dont on dit - mais pour qu’ils aient la rage - que les Iraniens approvisionnent la Russie en plus de leurs protégés dans la région. Téhéran s’en défend, mais c’est en vain, et le gouvernement iranien n’est pas nécessairement crédible. Aussi, je crains le pire : un document de la National Geospatial-Intelligence Agency (NGIA), daté des 15 et 16 octobre, détaille les préparatifs israéliens d’une réponse à l’Iran, laquelle ne pourrait être faite qu’avec l’assentiment américain, voire d’ordre et pour compte de Washington ! Mais il se pourrait aussi qu’il s’agisse-là d’un leurre, d’un effet de manche dans une partie de billard à cinq bandes. Tout est dorénavant possible, vu les méthodes employées de nos jours pour mélanger les cartes.
3°) Croyez-vous au risque majeur d’une intervention de la Russie dans le conflit proche-oriental ?
Bien sûr! Et à la seconde même d’une frappe israélienne avec appui américain contre l’Iran - comme celle préavisée par le rapport du NGIA. Il y a plusieurs raisons à cela : Moscou et Téhéran sont tous les deux en bisbille avec l’Azerbaïdjan, dont l’aviation de l’État Hébreu a besoin pour atteindre l’Iran par ses propres moyens. Les Russes sont en Syrie, pays voisin dont Israël viole l’espace aérien tous les jours, ne serait-ce que pour y tester les défenses des deux bases russes de Tartous et de Hmeimim. La flotte russe compte une dizaine de navires en permanence en Mer Méditerranée orientale ; et Poutine a dit NIET à toute tentative sérieuse d’Israël de s’en prendre à l’Iran. Le fait nouveau est que les Israéliens sont effarés de constater soudain que les missiles anti-char du Hezbollah sont d’origine russe et pas de fabrication iranienne ! La question se pose de savoir qui a donné de tels bijoux aux fedayin Libanais ? Les marins russes ne sont pas forcément rassurés, vu la manière dont les Ukrainiens ont su faire usage en Mer Noire de robots pour couler leurs vaisseaux les uns après les autres et parce que la Syrie pourrait être le talon d’Achille de la Russie ! Mais les pilotes des derniers Soukhoï Su-57 attendent d’en découdre et de mettre au tapis les F16 israéliens qui les narguent. Comme dans ce genre de situation il est préférable de tirer les premiers... il vaut mieux rester sur ses gardes. L’Iran se retire prudemment de ses positions syriennes au fur et à mesure que la Russie s’y incruste de plus belle en envoyant des « troupes au sol » jusques à Idlib. Les stratèges américains et leurs « serveurs » de Tel-Aviv pourraient être tentés de frapper Moscou là où le bât le blesse.
4°) L’objectif libanais est donc plus tentaculaire que celui de Gaza, et déjà à de multiples circonvolutions…
L’évènement du jour est l’annonce d’échanges de renseignements stratégiques, de transferts de technologies anti-drones entre les services israéliens et ukrainiens. Ces derniers discutent désormais à tous les niveaux. La Guerre du Liban met en cause les Nations Unies (la Finul) et les deux États que sont le Liban et la Syrie (au Golan) avec leurs alliés. Cela clarifie la situation en légitimant l’intervention de tiers, celle de la France notamment, et cela pourrait aussi bien faciliter une sortie de crise que l’inverse. Attendons le 5 novembre, sachant à quel point l’ingérence russe agit en profondeur dans les affaires américaines, comme le documentaire d’Antoine Vitkine vient de le rappeler. Il n’y a pas d’antagonisme particulier entre Juifs et Russes, c’est désormais une affaire géostratégique à caractère global sans rapport avec la survie d’Israël, qui dépasse très largement la question palestinienne pourtant au centre du débat. En refusant de régler par un cessez-le-feu à Gaza la double Guerre de Palestine et du Liban et en attaquant l’Iran « par-dessus le marché », Israël prend le double risque de provoquer une guerre civile dans le pays du Cèdre (ce que la France ne peut pas les laisser faire) et d’entraîner le reste du monde dans un chaos total. Il n’est pas possible que les dirigeants américains ne soient pas actuellement conscients de la responsabilité qui serait alors la leur.
Le rapprochement Mossad-Kiev qui donne des sueurs froides à Moscou
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, le 19 septembre 2023. © Ukrainian Presidential Press Service/Handout via Reuters
4°) Pourrait-on imaginer une reddition de l’Iran après une frappe telle qu’on pourrait l’imaginer ?
Les Américains ont quitté l’Afghanistan ! On n’a pas parlé de reddition. Et puis, ils ont lâché leurs supplétifs. Au moment où son propre régime est fragilisé de l’intérieur, l’Iran pourrait demain lâcher ses proxys après avoir fait le bilan de ce qu’ils lui coûtent par rapport aux avantages qu’ils en retirent… La République Islamique d’Iran ferait ainsi le choix de l’Extrême-Orient. L’Occident y aurait tout à perdre : le JPCOA est déjà cadavérique et la Chine progresse à pas de géant le long de la Belt & Silk Road. En pays conquis. Les sanctions sont la plus belle « CONNERIE AMÉRICAINE » du XXIème siècle. Le chant des BRICS s’accorde et se confond avec le chant du cygne du Dollar ! Le retour éventuel de Donald Trump sur l’échiquier mondial pourrait « renverser la table », bouger les frontières (Crimée/Donbass, Arménie/Azerbaïdjan, Israël/Palestine, Corée, Taïwan, etc.), briser l’élan européen (c’est fait), disperser les monarchies pétrolières (c‘est presque fait : l’Arabie saoudite n'a plus le sou), atomiser l’Afrique, ethnie après ethnie, sous un prétexte de recherche d’identité (junte après junte). Quelque chose de suicidaire.
Les proxy’s de part et d’autre auront alors rempli auprès des Russes (voici que les Nord-Coréens s’en mêlent), des Perses et des Américains eux-mêmes (dont Israël est le « féal server ») le rôle que les Barbares ont joué auprès des Romains. Vous me direz que cela devait arriver et qu’il fut un temps où l’Amérique était une « projection » (un projet, plus exactement) de la France et de l’Angleterre ! Le fin mot de l’Histoire est que le monde est aujourd’hui malade du syndrome de l’ingérence (de la manie de l’espionnage et de l’infiltration - le bal des faux-nez, des fake news et des faux-jetons). Je ne vous donne qu’un exemple : Bakou - les pieds dans l’eau de la Mer Caspienne - est parti en croisade contre la France en Nouvelle-Calédonie, à Mayotte, en Martinique et jusqu’en Corse ! Que vient faire l’Azerbaïdjan dans cette galère ? Eh bien Bakou est un proxy ! mais de qui ? Je vous le donne en mille !
5°) Vous posez la question des ingérences ! Est-ce que vous ne succomberiez pas ici à la mode des théories du complot ? Nous sommes très loin de Gaza !
Prenez de la hauteur pour contempler le panorama dans son ensemble. L’Amérique paraît affaiblie : c’est faux, elle baigne dans le « cyber » et c’est effarant : ses espions savent absolument tout de nous. Netanyahou est écouté, l’Élysée est écouté, le Pape est écouté, Xi Jinping est écouté, le fond des mers est écouté et les étoiles avec. Trump et Poutine ont l’air de comparses : mais c’est vrai, parce qu’ils ont en commun l’Ubris. L’Union Européenne est désorientée - vous et moi passons notre temps à vérifier si les « informations » que l’on sert sont exactes ou trompeuses : peu importe, c’est le « narratif qui l’emporte, la propagande. Mais nous n’avons pas de raison de nous en faire : l’intelligence artificielle (IA) - qui vient à la rescousse par tous les pores de la terre - nous départagera bientôt.
Que nos députés donnent de nous-mêmes le spectacle affligeant que vous savez, qu’importe, nous ferons de l’IA notre prochain gouvernement ! Et qu’Israël, enfin, étende son territoire indéfiniment, c’est également sans importance : ses citoyens - virtuels ou non - sont déjà là. Depuis la nuit des temps. Ils sont célestes et nous sommes des mortels.
What Israël Has Lost
And How It Can Regain Its Strategic Edge
The massacre of October 7, 2023, was one of the most horrific atrocities perpetrated since World War II. On that day, Hamas-led militants kidnapped Israeli children, raped Israeli women, beheaded Israeli men, and burned alive entire Israeli families in their homes. But beyond this human and moral calamity, the catastrophe that befell Israel on a bleak Sabbath morning reverberates with historic significance. Because it took place in the immediate vicinity of Gaza—the one place in which Israel had dismantled settlements and withdrawn to the 1967 border—this massacre was an attack on the idea of a Jewish state in any part of the land of Israel. Because its very essence was the slaughter of peace-loving kibbutzniks and life-celebrating music festival attendees, it was an assault on the existence of a liberal and cosmopolitan democracy in the Middle East. And because it led to a surge of anti-Semitism the likes of which had not been seen since 1945, it was a blatant act of aggression against the Jewish people as a whole.
The attack was highly significant not only for Israelis and Jews, however, but also for the entire world. Hamas was able to carry out a technically sophisticated assault thanks to its patron, Iran, which has become a formidable regional power. And Iran’s influence, in turn, rests on its links to China, North Korea, and Russia—a nascent authoritarian axis that seeks to upend the U.S.-backed liberal international order. For Israel, 7/10 was 9/11 on steroids, and for the Jewish people, 7/10 was a new Kristallnacht. But the international community should have perceived the attack as a sequel to Russia’s 2022 full-scale invasion of Ukraine: the second violent conflagration of the second Cold War. Hamas’s savagery was backed by an aggressive Iran that is supported by the authoritarian axis; as such, October 7 was a direct assault on the free world
In the past, Israel’s leaders knew how to shrewdly confront existential threats. In 1947, the Zionist leader David Ben-Gurion accepted a UN partition plan before launching a war that eventually yielded a Jewish state in 78 percent of the land between the Jordan River and the Mediterranean Sea. In 1967, Prime Minister Levi Eshkol sent his foreign minister, Abba Eban, to the White House, 10 Downing Street, and the Élysée Palace before launching the preemptive military operation that became known as the Six-Day War—and which tripled Israel’s size. In 2000, Prime Minister Ehud Barak initiated the (ultimately failed) Camp David peace summit that gave Israel the international and internal legitimacy to overcome the second intifada, which broke out a couple of months later.
But the government of Prime Minister Benjamin Netanyahu chose a different path. It launched a war in Gaza without international legitimacy, diplomatic underpinning, or even a comprehensive strategy. It exerted outsize military force without delineating clear and achievable political objectives and with no clear theory of victory. And even as it has pulled off an impressive series of attacks that humbled the Iran-backed Hezbollah militia in Lebanon and defended itself from barrages of ballistic missiles from Iran, it did not forge an overall strategy. Israel has sunk ever deeper into the Gaza quagmire, neglecting to elucidate the regional and global contexts of the conflict. In short, it has played into the hands of its enemies, Iran and Hamas.
BLOWBACK
Iran’s master plan is clear: its long-term goals are to destroy Israel, dominate the Arab world, undermine the West, and once again become an imperial power. In order to achieve these goals, it is employing a three-tier strategy. First, it is attempting to acquire nuclear weapons to neutralize Israel’s strategic supremacy and secure an insurance policy. Second, Iran is manufacturing advanced conventional weaponry—rockets, cruise missiles, drones—so that it can reduce the technological advantage enjoyed by the United States, Israel, and their allies. Finally, Iran is encircling Israel with a ring of bases from which its terrorist proxies (and its own forces) could one day launch a full invasion of the Jewish state. For the time being, Iran is using these bases defensively. Once Iran goes nuclear, however, it could also go on the offensive. Tehran’s underlying assumption is that it can destroy Israel within a decade or two, take control of the Middle East, and confront the West.
Hamas and Hezbollah’s master plans are also clear. Their shared objective is to convert Israel into something like South Vietnam in the 1960s by creating a perception that the Jewish state is little more than a weak client of Washington and turning American public opinion against it. In order to do so, Hamas leader Yahya Sinwar was not merely willing to sacrifice Gaza’s civilian population but, in fact, he actively wished to do so. The organizing principles of his terror campaign were to use slain Palestinian women and children to sour the United States on Israel and to use the nightmarish ordeal of the hostages in Gaza to break the spirit of the Israeli public. Sinwar understood that he could not vanquish Israel immediately, and therefore he exploited its weak points as a free and prosperous society. He intended to isolate Israel, impair its high-tech economy, drive its elites abroad, and make Israeli life intolerable.
One of Sinwar’s goals in launching the October 7 offensive was to force Iran to speed up the timetable for carrying out its master plan. He hoped that following Hamas’s atrocities, Israel would act irrationally. He believed that an escalation in violence would spin out of control and ignite a multi-arena war that would eventually turn into a regional cataclysm.
On October 11, 2023, Israel’s leadership came close to making Sinwar’s ultimate dream come true. Only at the very last minute was a planned Israeli assault on Lebanon (which would have set the Middle East on fire) halted. But in the following 11 months, Israel unwittingly helped Sinwar realize his smaller yet still important goal. Its military onslaught on Gaza was as heavy-handed and shortsighted as the American campaign in Vietnam nearly 60 years ago. Although it provoked international outrage, it failed to achieve a decisive victory or a peaceful resolution.
The results are plain to see: the most just war in Israel’s history is seen by many around the world as brutal and merciless, an unfair battle between an Israeli Goliath and a Palestinian David. Few recognize or understand the role of Iran and its partners in Moscow and Beijing; fewer still see the war through the prism of the jihadi threat to Western values. Thanks to the appalling combination of Israel’s strategic mistakes, Western historical blindness, and the propaganda machines of the authoritarian powers, people all over the world see Israel as the imperial villain, instead of understanding that it is Hamas and Hezbollah that are supported by today’s most aggressive empires. Rather than being perceived as being akin to the Ukrainian fight against Russia, the war in Gaza is seen as a second Vietnam War, or another Algerian War, or an echo of the fight to preserve apartheid in South Africa.
FLYING BLIND
As Israel’s international legitimacy eroded, the situation inside the country deteriorated, too. After the initial shock of October 7, the traumatized nation was galvanized into action. In the months that followed, Israeli society mobilized, the army recovered, and a unity government formed. Creativity, resilience, and courage produced significant tactical achievements. Israel’s long-standing alliance with Washington held strong, its relations with anti-Iranian Arab regimes survived—and there were no major terror outbreaks in the West Bank or in Israel proper.
But in the absence of worthy leadership and a focused strategy, some of these achievements quickly evaporated. In the first half of 2024, the unity government dissolved, society re-splintered, the military dithered, and Israel’s bond with Washington began to fray. Around 100 hostages were still being held in Gaza’s evil tunnels, and some 100,000 Israelis became refugees in their homeland—and the Israeli government barely functioned. Far-right politicians dominated the cabinet, far-right extremists attacked civilians in the West Bank, the Palestinian Authority was in jeopardy, and there was a growing risk of a third intifada breaking out.
In the summer of 2024 came a major pivot: Israel seized the military initiative. It took control of Rafah and the border crossing to Egypt, launched a powerful act of retaliation against the Iran-backed Houthi militia in Yemen, and assassinated Hamas’s political leader, Ismail Haniyeh, in Tehran. In mid-September, the pivot became a full-fledged turnaround: a series of unprecedented attacks brought Hezbollah to its knees. On September 17, the detonation of thousands of pagers incapacitated hundreds of senior members of the Shiite terrorist organization. On September 23, the Israeli air force destroyed much of the organization’s rocket arsenal. On September 27, Hezbollah’s leadership was decimated when its revered leader, Hassan Nasrallah, and many of his deputies were killed in an aerial bombardment of their headquarters in South Beirut.
Israel’s war in Gaza has been waged haltingly and blunderingly—killing and injuring tens of thousands of civilians. In contrast, its air campaign in Lebanon has so far been carried out with astounding accuracy and alacrity. Within ten days in September, the Jewish state had reclaimed its most important strategic asset: deterrence. Throughout the Middle East, it was once again perceived as a formidable nation that can debilitate its enemies.
But in early October, the brilliant assault on Hezbollah was followed by a ground operation that has raised the risk of vicious boots-on-the-ground warfare and a regional firestorm. Nearly 200 Iranian missiles targeted Israeli sites, including the Mossad headquarters, the nuclear reactor in Dimona, and strategic air bases, leaving Israel no choice but to strike back. It became abundantly clear that the tactical genius Israel displayed last month was not part of a comprehensive strategic and political framework. It did not provide any profound solutions to the deep-seated problems that led to the October 7 debacle and characterized Israel’s behavior after that traumatic event.
A NEW ALLIANCE
But the strikes in Lebanon and the ballistic missile attack on Israel drove home the fundamental fact that had been overlooked for almost a year: the crux of the matter is Iran. October 2023 proved just how dangerous the Islamic Republic and its proxies truly are. September 2024 revealed how vulnerable they can be when confronted with determination and sophistication. The opportunity created by Israel’s recent and astonishing success must not be wasted. The new realization regarding the essence on the current regional drama should not be forgotten. As its second year begins, the war must be redefined as a fight for liberty and stability. Not only Israel but its allies, too, must take advantage of the window of time that exists before Iran can go nuclear. They must bring about a strategic shift that would secure Israel’s future and foster long-term stability in the Middle East.
The challenge ahead is far too great for Israel to deal with on its own. Just like the United Kingdom in the 1940s, Israel today is encircled by enemies that endanger liberty, and it needs something like a modern-day Atlantic Charter to cement its alliance with the United States and other like-minded countries. At its core, this new charter should embrace the basic values and shared interests of the great American democracy and the frontier Israeli democracy. Its strategic goals should be the neutralization of the Iranian threat, Arab-Israeli peace, and a creative solution to the Israeli-Palestinian conflict.
The war must be redefined as a fight for liberty and stability.
In order to focus on those tasks, the present round of violence must end once Israeli forces have pushed Hezbollah away from Israel’s northern border. With international support, the Lebanese government must implement UN Security Council Resolutions 1559 and 1701, which call for the dismantling of the Shiite militia and the complete demilitarization of Southern Lebanon. Once Lebanon is no longer held hostage by Hezbollah and Israel cannot be intimidated by its terrorists, all Lebanese and all Israelis will return safely to their homes. At the very same time, Hamas must free all the remaining hostages and Israel should hand over Gaza to an Arab-Palestinian coalition led by the United Arab Emirates that would rebuild the narrow strip of land and establish a demilitarized and deradicalized post-Hamas governing body.
After the cessation of fighting in Lebanon and Gaza and after all hostages and civilians return home, the United States, NATO, Israel, and the moderate Arab governments should do what U.S. President Franklin Roosevelt and British Prime Minister Winston Churchill did in 1941: commence a massive military and strategic buildup. The centerpiece would be a Middle East defense organization that would prevent Iranian nuclearization, halt Iranian expansion, and demobilize Iran’s proxies. A consolidated U.S.-backed alliance would warn Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, that an Iranian attempt at nuclear breakout would be blocked by any means necessary. The alliance could also impose a diplomatic and economic blockade on the theocratic regime, while giving moral, financial, and political aid to Iran’s liberty-seeking population.
This new alliance against Iran would simultaneously seek to advance peace by backing the formal normalization of Israeli-Saudi relations, renewing the Israeli-Palestinian peace process, and working to prevent a disastrous one-state solution. The mistakes of the past should not be repeated. Israel’s legitimate security concerns must be addressed. But the status quo is highly dangerous. A revitalized Palestinian autonomy is essential, as is the enforcement of law and order and the prevention of extremist violence. Israelis must live in full security while Palestinians in Gaza and the West Bank must enjoy far greater liberty, dignity, and prosperity.
THE END OF AN ERA
What is happening today in the Middle East is not an isolated event; nor is it merely another round of hostilities. What began last October is a multidimensional event whose scope is larger than anything that has happened in the twenty-first century. This new conflict marks the end of a five-decade golden age for Israel, during which an oasis of liberty enjoyed strategic supremacy against the forces of tyranny and fanaticism that surround it. It also marks the end of an eight-decade Jewish golden age, during which collective guilt regarding the Holocaust restrained and suppressed anti-Semitism. And it marks the end of an eight-decade American golden age of Pax Americana that gave the world relative stability, prosperity, liberty, and calm. In many senses, the world is going back in time. Israelis are waging a war the likes of which they have not waged since 1948. The Jewish diaspora has been shaken by an eruption of hatred the likes of which has not occurred since the Holocaust. And Americans are facing a challenge similar to the one faced by Franklin Roosevelt and Harry Truman in the 1940s.
For Israel, the implications of this new historic situation are self-evident: it must rebuild its overall national resilience—and it must fully integrate itself into the free world. Netanyahu’s right-wing coalition has not strengthened the Jewish state but weakened it. Instead of investing in science, education, and internal cohesion, it squandered national resources by building settlements and engaging in unnecessary provocations. It diminished state institutions, divided society, and corroded the military while eroding Zionism’s international legitimacy. Now Israelis must return to the path set forth by Ben-Gurion when Israel was young. They must reestablish the fine balance between a free society and a mobilized society. They must redefine Israel as a frontier democracy that safeguards its values in the face of evil. And even as they prepare for war, Israelis must always strive for peace.
For its part, the United States must recognize a simple truth: it’s Iran, stupid. Tehran’s ayatollahs will not stop as long as they believe that history—and China and Russia—are on their side. Iran will continue to widen its sphere of influence and endanger civilization. Therefore, Americans cannot live in comfortable isolation between the Atlantic and the Pacific. They must not ignore the dangerous developments that are swiftly transforming the world. Both the framework that stabilized the world order after 1945 and the framework that stabilized it after 1990 are facing a new threat. The first assault was with the Russian invasion of Ukraine in 2022. The second was the Hamas incursion into Israel in October 2023. If the West doesn’t swiftly adopt a realistic and resolute policy, the third may come to pass when Iran carries out its first test of a nuclear weapon or when Iranian missiles defeat all defenses and rain down on Tel Aviv or Dubai. Only sober, courageous, and inspiring American leadership can prevent the unthinkable from soon becoming reality.
LE « SUNNISME LIBANAIS » EN DANGER… EN ATTENDANT HARIRI
Dans cette république libanaise de communautés qui se bousculent depuis près d’un siècle, le « sunnisme politique » est en crise. Une crise aggravée par la tragédie engendrée par l’entrée en guerre du Hezbollah chiite aux côtés de son allié naturel, le Hamas, qui résiste au rouleau compresseur israélien à Gaza.
Gaza- Liban, même combat aux yeux des Chiites libanais alors que pour les sunnites du monde arabe l’Etat hébreu est non seulement une fatalité mais un partenaire potentiel. Il n’y a qu’à constater l’empressement avec lequel, suivant l’exemple de l’Egypte, des pétromonarchies du Golfe normalisent leurs relations avec Tel-Aviv. A l’exception de l’Arabie Saoudite qui pose la condition de la reconnaissance d’un Etat palestinien à la poursuite du processus au nom si fédérateur d’Abraham.
Et tout cela limite les ardeurs du sunnisme politique libanais qui manque cruellement de cohésion depuis le martyre de Rafic Hariri et l’exil volontaire de son fils-héritier, Saad, qui avait pourtant maintenu le rôle principal de sa communauté sur l’échiquier libano-arabe.
Le passage à vide actuel est expliqué par les connaisseurs en la matière comme une défaillance de l’équipe de Saad Hariri. Défaillance comblée par Ahmad Hachemieh, fidèle parmi les fidèles qui occupe le devant de la scène en cette période trouble avec comme priorités l’aide aux migrants du sud-Liban et la protection de Beyrouth et de son patrimoine. Beyrouth, principale place forte du sunnisme avec les deux autres villes côtières du pays : Tripoli et Saïda.
Dans les quartiers ouest de la capitale libanaise à prédominance sunnite, l’homme de la rue évoque avec nostalgie le leadership de Saad Hariri et attend impatiemment son retour. Les dirigeants sunnites en exercice n’ayant pas encore concrétisé leur indispensable cohésion.
E.M.
L’autre occupation: Les forces américaines en Syrie
The strategic placement of US military bases in northeastern Syria is no coincidence. Extending from the Syrian–Jordanian–Iraqi border in the southwest of the country, to areas west of the Euphrates in the northeast, are 28 US installations – 24 of them US military bases.
This deployment, carefully planned out with specific geostrategic objectives, is there only to serve Washington’s local, regional, and international interests.
According to US data, the number of American occupation soldiers in Syria increased dramatically from 50 troops in 2015 to over 2,000 by the end of 2017. Reports in April 2017 even suggested that then-national security adviser Brigadier General HR McMaster considered deploying up to 50,000 troops to Iraq and Syria.
This substantial military buildup was justified by the Obama administration as necessary to address internal instability in Syria, including the rise of terrorism and the weakened state of government institutions. The US military presence capitalized on these conditions, exacerbated by foreign interventions that pumped weapons, cash, and intel to militant factions from the so-called ‘Free Syrian Army’ to extremist groups like the Al-Nusra Front and later ISIS.
The US also supported Kurdish forces in establishing an autonomous administration in Syria’s northeast, a move aimed at balancing Moscow’s influence after Damascus sought the intervention of Russia’s air force to help thwart the foreign-backed militancy.
Destabilization and economic blockade
One of the primary objectives of the illegal US presence is the looting of Syrian oil and gas resources. This not only funds the activities of their Kurdish-led Syrian Democratic Forces (SDF) proxies but also strengthens the economic blockade on Syria, exemplified by the Caesar Act sanctions imposed in June 2020.
At the time, former US envoy to Syria, James Jeffrey, stated that these sanctions contributed to the collapse of the Syrian pound and hindered the Syrian government’s economic policy, noting that Damascus “is incapable of managing an effective economic policy and conducting money-laundering in Lebanese banks.”
The US also uses oil revenues to finance its military presence and obstruct Syria’s reconstruction efforts. For instance, in August 2020, CNN reported on a deal approved by the Trump administration allowing US firm Delta Crescent Energy LLC to develop oil fields controlled by the SDF.
Containing Iran and securing Israeli interests
At the regional level, the US presence aims to prevent Iran from establishing land connections to the Mediterranean through Iraq and Syria. This strategic positioning also serves as a backup to the Incirlik Air Base in Turkiye amid growing tensions between Washington and Ankara.
Moreover, US bases in southeastern Syria and near the Iraqi border contain Arab tribes and protect Israel by blocking the land corridor between Syria and Iraq. Specifically, this move sought to isolate Syria from its regional allies, particularly Iran and Hezbollah, which pose a direct threat to Israel.
Countering Russian and Chinese influence
Internationally, the US presence in Syria helps Washington maintain its dominance over the global order, countering the influence of Eurasian powers Russia and China. The deployment in Syria is seen as a barrier to China’s Belt and Road initiative, which threatens to enhance Beijing’s economic growth in ways that could undermine US strategic positioning.
Despite the significant US presence, the long-term sustainability of American troops in hostile terrain is uncertain.
Washington’s efforts to change the Syrian political system have largely failed, and US bases and facilities have faced increasing attacks by regional resistance groups. Since November 2023, US soldiers and installations have faced 102 attacks, reflecting growing opposition to the American occupation of Syrian lands.
More recently, the success of Russian diplomacy and movements toward Syrian–Turkish reconciliation may force the US to choose between confrontation and withdrawal.
The future of US involvement in Syria
The upcoming US presidential election could also influence the future of American involvement in Syria. If the current administration manages to negotiate a regional ceasefire agreement – and declare serious interest in returning to the Iranian nuclear deal – it may opt to withdraw troops from Syria to bolster Democratic support. Conversely, if Donald Trump returns to power, a potential understanding with Russia could expedite the US exit from both Ukraine and Syria.
Since 2015, successive US administrations have failed to provide a clear, consistent number regarding the total American troop presence in Syria. However, estimates indicate that approximately 3,000 US soldiers are stationed across various bases in the governorates of Hasakah, Deir Ezzor, west of the Euphrates, and along the Syrian–Iraqi border.
The troop deployments form a strategic ‘ring’ around the region’s critical oil and gas resources, which constitute the bulk of Syria’s underground wealth. The concentration of US bases in these areas reveals their importance in securing energy resources and maintaining control over transportation routes for these products.
Securing Syria’s energy and sovereignty
The Rmeilan base, located in the northeastern countryside of Hasakah, was the first US military outpost in Syria. It houses around 500 personnel whose primary mission is safeguarding the region’s oil facilities. The area includes approximately 1,300 oil wells, producing between 120,000 and 150,000 barrels per day before 2011 and about two million cubic meters of gas.
Al-Shaddadi base, situated southeast of the city bearing the same name, is strategically positioned near the region’s most significant oil reserves. Within its vicinity is the Al-Gypsa field, which contains about 500 oil wells, making it the second-largest oil field in Al-Hasakah. The base also covers the Al-Shadadi gas plant, further emphasizing its critical role in controlling Syria’s energy resources.
The Al-Omari field base in Deir Ezzor is the largest and most crucial US base in Syria and is located in the Al-Omari oil field, which produced up to 80,000 barrels per day before 2011. This base, along with others like Conoco field, Tal Baydar, Life Stone, Qasrak, Himos, and Al-Tanf, ensures US dominance over the most vital and resource-rich terrain in Syria.
The US military presence in northeastern Syria is a strategic deployment with far-reaching implications. While it has served Washington’s aims to counter Iranian influence, secure Israeli interests, deplete Syria’s economy, and maintain US hegemony across the Levant and Persian Gulf, American troops are now facing the threat of daily strikes.
Resistance to the US presence currently comes from local Arab tribes and the region’s Resistance Axis, but wildly shifting regional dynamics and potential post-election changes in US foreign policy may expand opposition to these forces and eventually force a US withdrawal from Syria.
Hezbollah conflict. The psychological impact on
Lebanon’s populace and the strategic damage to Hezbollah’s command structure suggest that
Israel’s broader goal may be to avoid a conventional war while achieving a decisive, long-term
weakening of its adversary. This complex interplay of military, political, and psychological factors
continues to shape a conflict that shows no signs of abating, leaving both the region and the
world in suspense about the next move.
…
Hezbollah conflict. The psychological impact on
Lebanon’s populace and the strategic damage to Hezbollah’s command structure suggest that
Israel’s broader goal may be to avoid a conventional war while achieving a decisive, long-term
weakening of its adversary. This complex interplay of military, political, and psychological factors
continues to shape a conflict that shows no signs of abating, leaving both the region and the
world in suspense about the next move.
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Mon nom est "Cisjordanie" mais pour combien de temps encore?
Netanyahou a encore osé, devant l’impuissance générale : 1270 ha saisis en Cisjordanie, un record depuis 30 ans
Le vrai visage du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, son vrai projet pour les Palestiniens il est là : Faire en sorte de les déposséder de toutes les bonnes terres pour les confiner par millions dans quelques kilomètres carrés. Son projet n’a jamais été la Paix avec ses voisins, en tout cas pas avec la Palestine. Ce projet funeste il ne s’en est jamais caché et l’a d’ailleurs clairement assumé durant sa campagne électorale : “Avec moi il n’y aura jamais d’Etat palestinien“. Donc quand les Israéliens l’ont réélu en novembre 2022 c’était en toute connaissance de cause. Netanyahou vient de signer un acte retentissant, sans doute le pire contre la Paix depuis les Accords d’Oslo, en 1993…
Son gouvernement a validé la confiscation de 1270 hectares de terres en Cisjordanie occupée, des “terres appartenant à des citoyens du village d’Aqraba, au sud-est de Naplouse“, a précisé hier mercredi 3 juillet la Commission de colonisation et de résistance du mur dans un communiqué. Israël a classé le territoire saisi comme «terre d’État» pour «convertir les terres des citoyens en un projet de colonisation en expansion», ajoute la même source.
C’est la saisie de terres la plus importante en territoire palestinien depuis trois décennies, d’après l’organisation israélienne “La Paix maintenant”. Ces terres fertiles, nichées dans la vallée du fleuve Jourdain, ont été déclarées en juin dernier «propriété du gouvernement» par l’autorité israélienne en charge des affaires foncières dans les Territoires palestiniens.
«L’année 2024 marque un pic dans l’étendue des déclarations de terres d’État» et la mesure prise par l’Etat hébreu «est un pas dans la mauvaise direction», a commenté Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. «La direction dans laquelle nous voulons aller est de trouver une solution négociée à deux États» israélien et palestinien, a-t-il ajouté. Mais de toute évidence ce n’est pas la voie prise par Netanyahou…
Depuis le début de 2024 son gouvernement s’est officiellement emparé de 23,7 km2 en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. On avait annoncé le 22 mars la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie pour y installer de nouvelles colonies. Cette décision avait été qualifiée de «provocation» par “La Paix maintenant”, qui se désole que les droits des Palestiniens sur la propriété ou sur les terres déclarées «terres d’État» soient rognées.
Les autorités israéliennes n’ont pas jugé utile de commenter publiquement cette saisie record. «(Benyamin) Netanyahou et (Bezalel) Smotrich [le ministre des Finances] sont déterminés à se battre contre le monde entier et contre les intérêts du peuple d’Israël au profit d’une poignée de colons», a fustigé “La Paix maintenant”…
«Aujourd’hui, il est clair pour tout le monde que ce conflit ne peut être résolu sans un règlement politique établissant un État palestinien aux côtés d’Israël», «et pourtant le gouvernement choisit de rendre cela difficile», a conclu l’organisation.
Mardi dernier le rapport semestriel de la Commission de colonisation a mentionné la création de 17 nouveaux avant-postes de colonies dédiés aux Juifs, dans le même temps le gouvernement israélien a légalisé 11 autres avant-postes. A noter que les avant-postes de colonies sont de petites communautés imposées par les colons israéliens illégaux sur des terres palestiniennes privées, sans l’aval du gouvernement israélien. Mais on a vu que dans la plupart des cas Netanyahou finit par se plier aux desideratas des colons.
On estime à près de 700 000 les Israéliens qui ont mis la main sur 300 colonies illégales en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est. Mais au regard du droit international toutes les colonies juives dans les territoires occupés, toutes sans exception, sont illégales. Bien entendu Tel-Aviv n’en a cure et l’avalanche de condamnations de l’ONU – un record absolu – n’y change rien tant que les USA sont derrière Israël, que ce soit avec les démocrates ou les républicains au pouvoir à Washington.
Selon Juma’a de Stop the Wall, l’un des "outils efficaces" utilisés par les Israéliens sont les colonies dites "pastorales".
Les bergeries israéliennes, qui encerclent les communautés pastorales palestiniennes et les privent de pâturages, se sont accélérées depuis 2017, prospérant après que la pression internationale sur Israël a baissé grâce, en grande partie, au soutien de l’administration Trump.
Selon Juma’a, quelque 105 colonies pastorales ont été établies depuis 2018.
"Ils s’emparent de toutes les zones agricoles palestiniennes dans la zone C", a déclaré Juma’a.
"Ils veulent limiter les mouvements et l’expansion des Palestiniens uniquement dans les villages et les villes des zones A et B."
En juin, le gouvernement israélien a approuvé des mesures proposées par M. Smotrich visant à légaliser cinq avant-postes de colonies non réglementés et nouvellement établis en Cisjordanie, et à transférer les pouvoirs exécutifs de l’Autorité palestinienne à Israël dans de vastes parties de la zone B.
"Israël est désormais, pour la première fois, en mesure de construire des colonies, de démolir des maisons et d’exproprier des terres à l’intérieur de la zone B", a déclaré M. Halper.
"D’une certaine manière, la zone B, où vit la moitié de la population palestinienne, est devenue la prochaine zone C."
Selon M. Halper, l’objectif est de pousser l’ensemble de la population palestinienne à se réfugier dans la seule zone A. "Vous créez une situation dans laquelle les Palestiniens ne peuvent plus se déplacer."
"Vous êtes en train de créer une situation où des centaines de milliers de Palestiniens vont devoir quitter le pays parce que la zone B a été prise et colonisée", a-t-il averti.
L’apartheid sous le signe du génocide
Pour Halper, la guerre d’Israël contre Gaza sert de couverture à l’accélération des démolitions et à l’expansion des colonies en Cisjordanie, préparant ainsi le terrain à un accord de normalisation de l’Arabie saoudite avec Israël qui éliminerait effectivement les Palestiniens en tant que force politique.
"Il s’agit d’un génocide qui s’inscrit dans le cadre de l’apartheid", a-t-il déclaré.
L’Arabie saoudite et Israël semblaient sur le point d’établir des liens officiels avant le 7 octobre, mais depuis la guerre et l’indignation du monde arabe, Riyad a insisté pour que l’accord aboutisse à la création d’un État palestinien indépendant.
"Israël essaie d’expulser un million ou deux de Palestiniens de Gaza en la rendant inhabitable", a déclaré M. Halper.
"En Cisjordanie, le même processus s’est produit en démolissant des maisons, en chassant les gens de leurs terres", a-t-il ajouté.
"En six mois, nous avons normalisé avec l’Arabie saoudite, et c’est fini. Le régime israélien s’est consolidé sur 90 % de la Palestine et les Palestiniens ont tout simplement disparu."
* Source: AFPS
Contre le génocide et la colonisation en Palestine
War Affects Over 600 Million Women and Girls, UN Says
UNITED NATIONS (AP) — More than 600 million women and girls are now affected by war, a 50% increase from a decade ago, and they fear the world has forgotten them amid an escalating backlash against women’s rights and gender equality, top U.N. officials say.
U.N. Secretary-General Antonio Guterres said in a new report that amid record levels of armed conflict and violence, progress over the decades for women is vanishing and “generational gains in women’s rights hang in the balance around the world.”
The U.N. chief was assessing the state of a Security Council resolution adopted on Oct. 31, 2000, that demanded equal participation for women in peace negotiations, a goal that remains as distant as gender equality.
White House: Biden 'Deeply Concerned' About Release of Documents on Israel's Possible Attack Plans
White House national security spokesman John Kirby says President Joe Biden is “deeply concerned" about the release of classified documents on Israel’s preparation for a potential retaliatory attack on Iran. (Oct. 22) APShare
Guterres said current data and findings show that “the transformative potential of women’s leadership and inclusion in the pursuit of peace” is being undercut — with power and decision-making on peace and security matters overwhelmingly in the hands of men.
“As long as oppressive patriarchal social structures and gender biases hold back half our societies, peace will remain elusive,” he warned.
The report says the proportion of women killed in armed conflicts doubled in 2023 compared with a year earlier; U.N.-verified cases of conflict-related sexual violence were 50% higher; and the number of girls affected by grave violations in conflicts increased by 35%.
At a two-day U.N. Security Council meeting on the topic that ended Friday, Sima Bahous, head of the U.N. agency promoting gender equality known as UN Women, also pointed to a lack of attention to women’s voices in the search for peace.
She cited the fears of millions of women and girls in Afghanistan deprived of an education and a future; of displaced women in Gaza “waiting for death”; of women in Sudan who are victims of sexual violence; and of the vanishing hopes of women in Myanmar, Haiti, Congo, the Sahel region of Africa, South Sudan, Syria, Ukraine, Yemen and elsewhere.
Bahous said 612 million women and girls who are affected by war “wonder if the world has already forgotten them, if they have fallen from the agenda of an international community overwhelmed by crises of ever deeper frequency, severity and urgency.”
The world needs to answer their fears with hope, she said, but the reality is grim: “One in two women and girls in conflict-affected settings are facing moderate to severe food insecurity, 61% of all maternal mortality is concentrated in 35 conflict-affected countries.”
As for women’s participation in decision-making and politics in countries in conflict, Bahous said it’s stalled.
“The percentage of women in peace negotiations has not improved over the last decade: under 10% on average in all processes, and under 20% in processes led or supported by the United Nations,” she said.
U.N. Deputy Secretary-General Amina Mohammed announced the launch of a “Common Pledge on Women’s Participation in Peace Processes,” and urged governments, regional organizations and others involved in mediation to join the U.N. in taking concrete steps toward that end. The commitments include appointing women as lead mediators and team members, promoting direct and meaningful participation of women in peace processes, consulting women leaders at all stages and embedding women with expertise “to foster gender-responsive peace processes and agreements,” she said.
Many U.N. ambassadors who spoke at the council meeting focused on the lack of “political will” to promote women in the peace process.
“We’ve seen how the lack of political will continues to stand in the way of the full implementation of the commitments entered into by member states,” Panama’s U.N. Ambassador Eloy Alfaro de Alba said Friday.
L'Arabie saoudite forme une coalition internationale pour une "solution à deux États"
DUBAÏ (Reuters) - L'Arabie saoudite a réuni sous son égide une coalition de pays afin de promouvoir une "solution à deux États" au conflit israélo-palestinien, a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan Al Saoud, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
Cette "Alliance globale" rassemble des pays arabes, en lien avec le Groupe de contact de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique, et des pays européens comme la Norvège, selon le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères.
Josep Borrell précise vendredi dans un message sur X que de premières réunions se tiendront à Ryad et à Bruxelles.
"La mise en œuvre de la solution à deux États est la meilleure solution pour briser le cycle du conflit et de la souffrance, et instaurer une nouvelle réalité dans laquelle toute la région, y compris Israël, jouira de la sécurité", a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères.
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a déclaré la semaine dernière que le royaume ne reconnaîtrait pas Israël sans l'avènement d'un État palestinien et a fermement condamné les "crimes de l'occupant israélien" dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée.
Le Groupe de contact de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique réunit l'Egypte, l'Arabie saoudite, le Qatar, la Jordanie, l'Indonésie, le Nigeria et la Turquie.
La "solution à deux Etats", palestinien et israélien, a été formalisée par la Conférence de Madrid (1991), puis les accords d'Oslo (1993), aux fins d'un règlement global du conflit israélo-palestini
Lebanon receiving $1B in aid amid ongoing conflict
A conference in support of Lebanon held in Paris has raised $1 billion for the country, according to French Foreign Minister Jean-Noel Barrot.
“We have collectively raised $800 million in humanitarian aid and $200 million for the security forces, that’s about $1 billion,” he said Thursday at the International Conference in Support of Lebanon’s People and Sovereignty.
The conference, which hosted 70 governmental delegations, follows previous sentiments from France that it would support the Lebanese Armed Forces (LAF) in security missions at the southern border.
France is “standing by the LAF, and we have been thinking of preparing different initiatives, always to support the political decision,” a French official told Breaking Defense back in May.
The LAF haven’t yet taken part in the ongoing conflict in South Lebanon between Hezbollah and Israel, and even repositioned its troops farther north as the conflict intensified.
In his speech at the conference, Lebanese Prime Minister Najib Mikati assured the cabinet’s commitment to implement the 1701 Security Council Resolution — which put an end to 2006 war between Hezbollah and Israel.
“The Lebanese government’s commitment starting with recruiting additional Lebanese soldiers in accordance with UN Security Council Resolution 1701 shows a clear commitment to implementing this resolution,” Mikati said. “The decision to recruit more soldiers constitutes an important step towards enhancing the ability of the Lebanese Armed Forces to maintain security and stability in the region.”
He added that successful implementation of 1701 “will require the support of the international community. This assistance can come in various forms, including financial support, training, and technical assistance to ensure the recruitment process is carried out effectively and efficiently.”
In addition to Resolution 1701, Barrot highlighted that the joint proposal made in September by France and the United States for a 3-week truce remains the basis for any potential ceasefire in Lebanon.
Barrot noted that $300 million of the money raised for humanitarian aid came from the US, according to Reuters. The US has traditionally sent military aid to Lebanon, previously donating three Huey II and six MD-530 helicopters to the Lebanese air force, and three protector class boats to the navy.
INFO : Le Yémen revendique une frappe de drone sans précédent sur Tel Aviv cette nuit près de l'ambassade américaine, qui a fait 2 morts en utilisant un nouveau drone appelé « Yafa » qui contourne les systèmes israéliens et déclare désormais que la ville est sous son emprise.
ANALYSE - L’ancien premier ministre de l’État d’Israël, Ehud Olmert, et Nasser al-Kidwa, ex-ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, viennent de rédiger ensemble un plan de paix qu’ils ont présenté ce mercredi à l’Élysée. Sur le long terme, ils plaident pour une solution à deux États.
L’un est israélien et l’autre est palestinien. Tous deux ont exercé de hautes responsabilités pour leurs nations respectives. Le premier fut premier ministre de l’État d’Israël. Le second fut représentant à l’ONU de l’Autorité palestinienne puis son ministre des Affaires étrangères. Les deux hommes s’apprécient, bien qu’ils ne se connaissent pas depuis très longtemps et qu’ils appartenaient dans leur jeunesse à des camps tout à fait opposés.
Ehud Olmert, dont les parents, juifs russes, sont arrivés en Palestine britannique en 1933, participa à la fondation du parti de droite Likoud en 1973, et fut élu député à la Knesset à 28 ans. Nasser al-Kidwa, neveu de Yasser Arafat, médecin de formation, entra au comité central de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) en 1981, bien avant que cette organisation ne reconnaisse le droit à l’existence de l’État hébreu.
Dans leur parcours politique, les deux hommes n’ont cessé de fuir les extrêmes pour se ranger au centre et préconiser des solutions de paix pragmatiques. Tous les deux sont parfaitement anglophones. Nasser n’a cessé de combattre politiquement le Hamas, mouvement de Frères musulmans, qui a choisi le terrorisme anti-israélien après les accords d’Oslo (septembre 1993, où Israël accepte la création en plusieurs étapes d’un État palestinien), afin de détruire l’OLP, signataire de ces accords.
À lire aussi Renaud Girard : «Quelle stratégie, immédiate et future, pour Israël ?»
En septembre 2008, le premier ministre Ehud Olmert proposa aux Palestiniens le plan de paix le plus généreux qu’Israël ait jamais proposé, plus généreux encore que celui de Camp David (2000) ou de Taba (2001). Mais Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, refusa de le signer, « par nombrilisme ou par paresse intellectuelle ou par les deux à la fois », regrette aujourd’hui Nasser al-Kidwa.
Une solution à deux États
Aujourd’hui, les deux hommes politiques sont effarés de l’ampleur qu’a prise la guerre déclenchée par le Hamas le 7 octobre 2023. Ils craignent une déflagration régionale. Ils ont donc décidé de reprendre leurs bâtons de pèlerin de la paix, mais, cette fois, de cheminer ensemble. Voici pourquoi ils ont rédigé ensemble une solution de paix, qu’ils comptent présenter au monde entier. Mercredi à Paris, pour une réunion à l’Élysée, jeudi à Londres pour une grande conférence organisée par le journal israélien libéral Haaretz, etc. Ils attendent le résultat de l’élection présidentielle américaine (le 5 novembre prochain) pour se rendre aux États-Unis.
Sur le long terme, leur initiative reprend le plan Olmert de 2008, c’est-à-dire une solution à deux États. L’État palestinien comprendrait la bande de Gaza et la Cisjordanie, reliées par un corridor. Les trois grands blocs de colonies seraient annexés au territoire israélien, avec une compensation territoriale identique accordée à l’État palestinien. L’État palestinien serait démilitarisé.
Pour le moyen terme, Olmert et al-Kidwa proposent la création d’une entité palestinienne spécifique, chargée d’administrer et de reconstruire Gaza. Cette entité serait composée de technocrates et non de politiquesRenaud Girard
La vieille ville de Jérusalem, où se trouvent les lieux saints des trois religions monothéistes (le mur occidental du Temple d’Hérode, le Saint-Sépulcre, le Dôme du Rocher), serait administrée par une fiducie composée de cinq États, dont Israël, la Palestine et la Jordanie. Les Juifs, les chrétiens et les musulmans auront un accès libre à leurs lieux saints respectifs. Les quartiers de Jérusalem qui étaient arabes avant 1967 constitueront la future capitale de l’État palestinien. Les quartiers israéliens d’avant 1967 et ceux construits après la guerre des Six-Jours formeront la capitale d’Israël – avec compensation territoriale aux Palestiniens pour ces nouveaux quartiers. En tout, les compensations territoriales accordées par Israël au nouvel État palestinien équivaudront à 4,4 % de la superficie de la Cisjordanie actuellement occupée.
Une entité de technocrates pour gouverner Gaza
À court terme, pour Gaza, les deux personnalités reprennent le plan Biden et la résolution 2735 du Conseil de sécurité de l’ONU : cessez-le-feu ; libération de tous les otages israéliens à Gaza ; libération d’un nombre, convenu entre les deux parties, de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ; retrait complet des forces israéliennes. Pour le moyen terme, Olmert et al-Kidwa proposent la création d’une entité palestinienne spécifique, chargée d’administrer et de reconstruire Gaza.
À lire aussi Dans la bande de Gaza, la mort de Sinwar ouvre une nouvelle période d’incertitude
Cette entité serait composée de technocrates et non de politiques. Elle aurait pour mission d’organiser des élections dans un délai de 24 à 36 mois. Une présence arabe temporaire de sécurité, composée de soldats des armées des pays arabes modérés, serait déployée et mandatée pour prévenir toute attaque contre le territoire israélien. Une conférence des donateurs serait organisée.
Tout ceci n’est-il que du rêve en chambre, dans la mesure où l’idéologie du Hamas n’est pas morte et où le premier ministre israélien Netanyahou ne veut pas entendre parler d’un État palestinien ? Peut-être. Mais au Moyen-Orient, les initiatives les plus folles peuvent réussir. Comme celle, jadis, d’un président égyptien qui prit soudain son avion, atterrit à Lod, se rendit à la Knesset, tendit la main à Israël, et finit par faire la paix avec lui.Passer la publicité