
L’ONU a été obligée d’interrompre ses opérations humanitaires dans la bande de Gaza lundi en raison d’un nouvel ordre d’évacuation israélien visant Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, a annoncé un haut responsable onusien. « Ce matin, j’ai discuté avec mon conseiller sécurité sur le terrain et je lui ai demandé : ‘est-ce qu’il y a des opérations ce matin ?’, il a dit ‘non, impossible’», a-t-il déclaré sous couvert de l’anonymat.

« La raison est liée à des ordres d’évacuation arrivés hier [NDLR : dimanche] qui touchent la zone de Deir al-Balah où nous avions déplacé la plupart de notre personnel et de nos opérations après l’ordre d’évacuation de Rafah il y a quelques mois ». « Ce qui nous amène au point où nous ne pouvons plus fonctionner. Ce n’est pas une décision d’arrêter les opérations, mais de façon pratique, nous ne pouvons plus fonctionner », a-t-il insisté.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre, l’ONU a parfois dû « retarder ou faire une pause » dans ses opérations, « mais jamais au point de dire concrètement que nous ne pouvons plus rien faire » comme c’est le cas désormais, a-t-il ajouté, assurant malgré tout vouloir reprendre les opérations dès que possible.
« Nous devons trouver des solutions. Si cela veut dire arrêter 24 ou 48 heures et repartir à zéro, nous devons le faire, mais nous ne partons pas. Nous devons être là pour fournir le plus (d’aide) possible ». « Désormais, le défi est de trouver un endroit pour repartir à zéro et fonctionner efficacement ».
Ainsi l’armée israélienne a-t-elle ordonné dimanche soir une nouvelle évacuation à Deir el-Balah, qui abrite près d’un million de personnes, annonçant des opérations contre des combattants du Hamas et d’autres organisations djihadistes.
Quelque 250.000 personnes ont d’ores et déjà suivi les consignes de Tsahal, selon la municipalité de Deir el-Balah.
Sur X, l’état-major israélien enjoint aux habitants d’aller vers l’Ouest afin d’éviter « une dangereuse zone de combats ».
Des familles et des patients ont dû quitter l’hôpital d’Al-Aqsa, principale structure médicale à Deir el-Balah qui est proche de la zone d’évacuation. « Une explosion est survenue (dimanche) dans les environs, provoquant la panique », a déclaré Médecins sans Frontières sur X.
MSF ajoute évaluer la situation en vue d’une possible suspension des traitements, hormis les traitements vitaux.
L’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa, situé dans la ville de Deir al-Balah, l’un des derniers établissement sanitaire encore en fonction n’a pas reçu d’ordre d’évacuation spécifique.
Une femme est assise sur un lit dans une chambre de l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa à Deir al Balah, dans la bande de Gaza, dimanche 25 août 2024.© AP Photo
Des milliers de Palestiniens, dont des patients, ont été forcés de quitter leurs abris aux alentours de l’hôpital principal du centre de Gaza, suite à un ordre d’évacuation émis par l’armée israélienne pour les zones environnantes de l’établissement.
Les personnes déplacées se sont dirigées vers l’ouest, vers la zone de sécurité appelée Muwasi. Beaucoup ont fui à pied, tandis que d’autres ont réussi à trouver des véhicules pour transporter leurs bagages. L’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa, situé dans la ville de Deir al-Balah, l’un des derniers établissement sanitaire encore en fonction n’a pas reçu d’ordre d’évacuation spécifique. Israël accuse le Hamas d’utiliser les hôpitaux à des fins militaires, des accusations rejetées par les responsables palestiniens de la santé.
Les ordres d’évacuation israéliens couvrent désormais environ 84 % du territoire de Gaza, selon les Nations unies. L’ONU estime qu’environ 90 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été contraints de quitter leur domicile. Des centaines de milliers de personnes se sont regroupées dans des camps surpeuplés le long de la côte, où les services publics sont rares, voire inexistant