Shell Pays-Bas plaide pour la fermeture du plus grand gisement gazier d’Europe

Pour la directrice de Shell Pays-Bas, le gouvernement néerlandais devrait fermer le gisement de gaz de Groningue, le plus grand d’Europe, dès cette année. Les extractions menées depuis les années 1960 sont à l’origine de multiples séismes dans la région ces quarante dernières années, qui ont endommagé de nombreuses habitations. Un récent rapport d’une commission parlementaire pointe la responsabilité de l’État néerlandais dans ce dossier et accuse le Premier ministre d’avoir « longtemps sous-estimé la gravité et l’urgence du problème ».

C’est une prise de position qui peut surprendre de prime abord, en pleine crise énergétique. La directrice de Shell Pays-Bas, Marjan van Loon, s’est prononcée publiquement en faveur de la fermeture du gisement de gaz de Groningue.

Ce dernier, situé dans le nord des Pays-Bas et exploité depuis 1963, est le plus grand d’Europe. Mais, depuis 1986, les habitants de la région le bordant ont subi une série de séismes dus aux poches de vide formées lors de l’extraction de gaz. Si bien que le gisement n’est plus que très peu utilisé.

Shell Pays-Bas et ExxonMobil ont une participation égale dans la NAM, société responsable de l’extraction du gaz de Groningue depuis le début des années 1960. La directrice de Shell Pays-Bas, qui doit quitter ses fonctions à la fin du mois, a par ailleurs ajouté que « les parties impliquées pensent que le gisement peut être fermé cette année ».

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Une décision finale du gouvernement néerlandais sur la fermeture définitive du gisement est prévue en juin. Mais l’exécutif a déjà prévenu qu’« elle dépendra de la situation internationale ». Les Pays-Bas avaient précédemment prévu la coupure définitive du robinet en 2022. Ils ont finalement repoussé la date en raison de la situation géopolitique après l’invasion de l’Ukraine. Le pays prévoit désormais de le fermer à l’automne 2023, au plus tard d’ici 2024, « si la situation géopolitique le permet »