
La nouvelle Chambre d’accusation de Beyrouth, présidée par Kamal Nassar, a accepté jeudi de baisser la caution exigée pour la remise en liberté de l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, de 20 à 14 millions de dollars. La première caution de 20 millions de dollars, un record dans l’histoire de la justice au Liban, avait été fixée le 26 août dernier par la Chambre d’accusation alors présidée par le juge Nassib Elia, avant les dernières permutations judiciaires. L’avocat de Salamé, Marc Habka, avait présenté une requête pour la libération de son client sans caution, se référant à l’article 108 du code de procédure pénale selon lequel les prévenus peuvent sortir de détention sans caution après un an de détention.
La décision de la Chambre d’accusation s’inscrit dans l’affaire du Compte de consultations liée à des transactions entre Optimum Invest et la BDL de quelque 44 millions de dollars entre cette société de courtage financière et la banque centrale. Ces virements bancaires auraient été effectués à partir de la société Optimum Invest à un compte de consultation de la BDL avant d’être versés dans des comptes privés. Le dossier reste sous enquête et la Chambre d’accusation a décidé d’élargir ses investigations en procédant à des interrogatoires.
Riad Salamé, dont le mandat s’est terminé fin juillet 2023, est poursuivi pour « malversations financières présumées » dans plusieurs affaires au Liban et à l’étranger. Des accusations qu’il continue de rejeter. Il faisait l’objet d’un 3e mandat d’arrêt dans le cadre de l’affaire Talal Abou Ghazalé. Datant de 2021, la plainte de ce déposant – qui détiendrait plusieurs millions de dollars bloqués à la Société générale de banque au Liban (SGBL) – reproche notamment à M. Salamé d’avoir émis « des circulaires visant à changer le système économique libéral prévu par le préambule de la Constitution (…), dans le but de (…) dissimuler l’état de faillite qui frappe la majorité des banques au Liban ». Riad Salamé avait toutefois été remis en liberté dans cette affaire, sous caution d’une somme (moins conséquente que les autres) qui avait été versée.
L’Orient-Le Jour