Bagdad présente son budget de crise
Bagdad a présenté un projet de budget 2021 très austère afin de faire face à la crise suscitée par la chute des cours du pétrole qui fournit la quasi-totalité de ses recettes budgétaires. Le dinar devrait être dévalué de 25 %.
Colère et inquiétude à Bagdad. La fuite dans la presse, jeudi, du projet de budget 2021 a sidéré les fonctionnaires et les épargnants, dont certains se sont précipités à la banque retirer leurs économies. En effet, ce projet prévoit une réduction drastique des primes et avantages dans la fonction publique, ainsi qu’une dévaluation du dinar. Celui-ci serait fixé à 1,450 pour un dollar, contre 1,182 actuellement, taux inchangé depuis six ans.
Après une année qui a vu le PIB irakien chuter de 11 %, le gouvernement dirigé par Moustafa al-Kazimi estime ne pas avoir le choix pour faire face à la chute des cours du pétrole provoquée, notamment, par les effets du Covid-19 sur la demande mondiale. Les exportations d’or noir, réduites en outre à 2,5 millions de barils par jour pour respecter les décisions de l’OPEP et dont le prix est attendu à 42 dollars le baril en moyenne l’an prochain, fournissent l’intégralité des revenus en devises du pays et la quasi-totalité des recettes budgétaires. Des recettes désormais inférieures à la seule masse salariale du secteur public.