Visite à Paris de l’Emir Mohammed Ben Nayef

WP1-Orient le JourAux pourparlers franco-saoudiens de vendredi  lors de la visite à Paris de l’Emir Mohammed Ben Nayef : LES VUES DES DEUX PARTIES SUR LE «HEZBOLLAH » SERAIENT  EXPOSEES ET LES DOSSIERS DU « DONAS » ET DE « SAUDI OGER » EVOQUES

200px-Prince_Mohammed_bin_Naif_bin_Abdulaziz_2013-01-16_(2)A quarante huit heures de l’arrivée à Paris du Prince héritier d’Arabie Saoudite, l’émir Mohammed Ben Nayef, et à la faveur d’une déclaration du porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, la diplomatie française a voulu marquer  hier sa différence par rapport à la décision du CCG de considérer le Hezbollah comme étant une organisation terroriste.

En réponse à la question d’un journaliste sur cette claire et nette classification du Parti de Dieu comme terroriste par les ministres des A.E. des pays du CCG, sous l’impulsion de Ryad, le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay a déclaré qu’il « prend note de cette décision »  ajoutant que pour l’Europe seule la branche militaire du Hezbollah est mise sur la liste des organisations terroristes.

Comprendre que la France se conforme à cette dénomination européenne prise en 2013 par le conseil des Affaires étrangères de l’U.E. et que Paris réaffirmerait cette position lors des entretiens franco-saoudiens prévus demain vendredi à 15 heures à l’Elysée et auparavant  à Matignon si ce sujet était évoqué avec le N°2  saoudien.

Pour en revenir à la déclaration diffusée par le Quai d’Orsay dans l’après-midi d’hier, on peut y lire qu’avec le Liban, la France est attachée à la « politique de dissociation » du conflit avec la Syrie et à la déclaration de Baabda « agréée en juin 2012 par l’ensemble des partis libanais ».

La France, ajoute le communiqué, appelle au respect par l’ensemble des groupes armés en Syrie au respect de la résolution 2268 du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la cessation des hostilités, à l’exclusion de la lutte contre les groupes terroristes recensés par le Conseil dont Daech et Al Nosra.

Silence, là aussi, sur la nature du « Hezbollah » engagé pourtant dans les combats en Syrie.

Sur les rencontres de l’émir Mohammed Ben Nayef, vendredi à l’Elysée et à Matignon, des sources bien informées française et arabe, laissent entendre qu’outre les questions bilatérales et « peut-être même  dans le cadre de ces questions », l’affaire de la cessation de paiement des cadres français du groupe « Saudi Oger » pourrait être évoquée aux côtés de la coopération franco-saoudienne en général et, en particulier, la coopération militaire et le volet de l’accord tripartite des 3 milliards de dollars d’aide à l’armée libanaise (le DONAS) . Accord qui vient d’être abrogé par Ryad, laissant le Liban en position de faiblesse dans son combat contre Daech, avec son armée en première ligne dans le nord-est de la Békaa.

« Même l’évocation de l’affaire de « Saudi Oger » peut être assimilée à une question concernant le Liban puisque le PDG de cette entreprise n’est autre que l’ancien premier ministre Saad Hariri », a déclaré hier un ancien diplomate français qui  a affirmé qu’il suivait  de près tant le dossier de la DONAS que celui de l’entreprise saoudienne de T.P. en crise qui emploie des milliers de ressortissants français.