Vers une hégémonie chinoise au Moyen-Orient ?

Vers une hégémonie chinoise au Moyen-Orient ?
La Chine invite l’Europe aussi à investir dans le corridor sino-pakistanais

La Chine, longtemps discrète au Moyen-Orient, y est devenue un acteur majeur avec des vues hégémoniques de plus en plus évidentes. Son influence commence à croître de façon significative au cours de la première décennie du nouveau siècle avec de nombreux déplacements du président Hu Jintao et l’accueil de chefs d’Etat ou de ministres arabes à Pékin. L’instauration de réunions régulières entre le secrétaire général de la Ligue arabe, les vingt-deux ministres des affaires étrangères arabes et leur homologue chinois marquent bien déjà la volonté de dépasser le seul terrain économique. Mais c’est avec l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping qu’une véritable politique, cohérente et multidimensionnelle, est mise en place. La Belt and Road initiative, lancée en 2013, communément appelée La Nouvelle Route de la Soie, est un projet à finalité stratégique qui dépasse le cadre du Moyen-Orient mais qui l’implique fortement.

La politique de la Chine vis-à-vis du monde arabe s’inspire du China’s Arab Policy Paper publié en 2016. Ce document souligne la volonté de développer sa présence et son influence dans cette région sensible en proie au chaos. Cette politique implique aussi bien le développement des relations commerciales que des investissements en matière d’infrastructures et de certains domaines sensibles, notamment le nucléaire. Le déplacement en janvier 2016 de Xi Jinping en Egypte, en Arabie saoudite et en Iran, la nomination d’un envoyé spécial pour le Moyen-Orient – actuellement Zhai Jun, diplomate confirmé, ancien ambassadeur en France – témoignent de l’intérêt accru sur cette zone stratégique. La tournée de Xi Jinping marque également un tournant dans la mesure où lors de son passage, il propose à ses interlocuteurs un véritable partenariat sur le long terme, y compris dans des domaines de l’armement ou du nucléaire.

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