TGV À PLUS DE 500 KM/H: LA SNCF S’INTÉRESSE AU TRAIN À SUSTENTATION ÉLECTROMAGNÉTIQUE

L’opérateur français a signé un accord de coopération avec le polonais Nevomo qui planche sur une technologie qui s’inspire de l’Hyperloop mais sans ses contraintes.

Si la priorité de la SNCF est aujourd’hui de se pencher sur les lignes du quotidien, les petites lignes et la régénération de son réseau, elle garde toujours un œil sur la grande vitesse voire la très grande vitesse.

Alors que les nouveaux TGV M circuleront l’année prochaine, on apprend ce vendredi que l’opérateur a signé un accord de coopération avec Nevomo. Cette entreprise polonaise planche sur MagRail, une technologie inspirée de l’Hyperloop mais sans les lourdes contraintes associées, à savoir une infrastructure en propre à déployer qui décourage tous les grands opérateurs de la planète.

Nevomo ne conserve que la technologie qui permet au train d’avancer: la sustentation électromagnétique ou Maglev.

Forces magnétiques

Cette innovation technologique vise à faire disparaître les roues des rames et donc les frottements sur les rails (source de perte d’énergie) en les remplaçant par l’utilisation des forces magnétiques.

Elle repose sur la supraconductivité avec l’utilisation sur les trains d’aimants supraconducteurs et d’électroaimants sur les voies. Un courant est induit dans la voie et la force qui en résulte fait léviter le train de 100 millimètres. En l’absence de frottement, les vitesses théoriques sont supérieures à 400/500 km/h. La Chine et le Japon travaillent activement sur la question.

Fin 2020, la Chine dévoilait ainsi un nouveau prototype de Maglev qui roulerait en vitesse de croisière à 620 km/h pour une vitesse maximale de 800 km/h. Ses concepteurs visent une exploitation commerciale en 2027.

L’accord signé avec la SNCF vise à évaluer la pertinence et les bénéfices de la technologie Maglev sur le réseau de l’entreprise publique à la fois pour le transport de passagers que pour le fret.

« Nous sommes heureux de signer ce protocole d’accord, qui couvrira trois domaines: augmenter les performances des trains de marchandises actuels pour des limites de chargement plus élevées et plus de capacité sur nos lignes de fret, augmenter la capacité sur les lignes de passagers urbaines congestionnées et évaluer MagRail comme une propulsion alternative pour les lignes rurales en combinaison avec des véhicules légers », explique dans un communiqué, Luc Laroche, directeur de l’innovation à la SNCF.

Surtout, Nevomo assure que son approche technique permet d’utiliser l’infrastructure existante même s’il faut modifier les rames. De quoi réduire les coûts d’exploitation. Des tests en grandeur nature sur des petites lignes dénuées de caténaires seraient également au programme.

Utiliser le réseau existant en modifiant les rames

Et de promettre une vitesse d’exploitation de 550 km/h le tout de manière autonome (sans conducteur dédié). Rappelons que la SNCF planche également sur cette question depuis des années maintenant.

Ce partenariat devrait également permettre à l’entreprise polonaise d’accélérer sa recherche et développement. Si des premiers tests ont été menés, ils ont été réalisés avec des modèles réduits en 2020. Mais l’an passé, elle a bâti à Nowa Sarzyzna la plus grande piste d’essai pour Maglev en Europe.