Sport et géopolitique : « On pensait qu’avec le Qatar le seuil de tolérance avait été franchi »

Grand connaisseur de la Russie, Lukas Aubin étend le territoire de ses recherches à l’influence des puissantes instances sportives | LE MAINE LIBRE

Directeur de recherche à l’Iris, Lukas Aubin analyse le poids des rendez-vous sportifs majeurs sur l’échiquier mondial. Et ce alors que de nombreux événements majeurs sont organisés dans certains pays au mépris notamment des droits de l’Homme.

Le Mondial de foot au Qatar, les Jeux asiatiques d’hiver 2029 en Arabie Saoudite. Quel sens cela a-t-il encore d’organiser des événements sportifs majeurs dans ces pays au mépris de l’environnement et des droits de l’Homme ?

« Voici encore dix ans, les pays prétendants étaient nombreux. Aujourd’hui, le vent a tourné et les candidatures solides, rares, viennent de pays disposant de réserves financières. C’est un sacerdoce d’organiser des événements de cette ampleur, avec de plus un risque de mauvaise publicité. On le voit avec le Qatar même si l’appel au boycott du Mondial arrive dix ans trop tard. L’aberration de cette candidature était connue dès l’attribution et la Fifa n’a pas pris ses responsabilités. Enfin, l’Occident n’est plus le centre du monde. L’Asie, l’Afrique, l’Amérique latine, les pays du golfe, voient ces grandes compétitions comme un moyen d’améliorer leur image, de nouer des partenariats. » LIRE PLUS.