Revue Conflits : L’eau, un enjeu géopolitique majeur, entre conflit et coopération par Pierre Berthelot

L’eau, un enjeu géopolitique majeur, entre conflit et coopération par Pierre Berthelot

Peut-on se faire la guerre pour l’accès à l’eau ? C’est au Moyen-Orient que le risque d’une guerre de l’eau est le plus fort. Mais la tension hydraulique est aussi le moyen d’organiser des coopérations et donc de construire la paix.

Proche et le Moyen-Orient apparaissent comme un des espaces les plus conflictuels lorsque l’on évoque la question de l’eau, car presque nulle part ailleurs on parle de guerre voire de terrorisme sur ce sujet. Ainsi, le Pakistan et l’Inde ont connu pas moins de quatre guerres et jamais l’eau n’a véritablement été au cœur de ces conflits récurrents. On pourrait multiplier les exemples de tensions réelles en Afrique, en Amérique ou même en Europe, mais sans jamais atteindre cette intensité.

Eau et conflit

Ces réflexions à propos de l’existence d’une situation préoccupante à propos de l’eau, à l’origine d’affrontements armés potentiels, ne doivent pas être ignorées, mais cependant être considérées à leur juste mesure. Ainsi, si une guerre conventionnelle n’est pas le scénario le plus probable entre États, y compris au Moyen-Orient, la crise de l’eau, sa raréfaction, est cependant susceptible de déstabiliser nombre de pays de la planète. Une opinion partagée par d’autres spécialistes, comme Aaron Wolf, qui considère que la dégradation de l’environnement déstabilise avant tout l’État qui peut alors se lancer dans une fuite en avant en déclenchant un conflit. Des spécialistes ont tenté d’établir une modélisation concernant les conflits hydrauliques et la guerre de l’eau[2], et ils n’omettent pas de distinguer également entre conflits interétatiques et conflits internes de basse intensité, tout aussi susceptibles de déboucher sur des tensions voire des guerres. LIRE LA SUITE