Mars 2019 : l’État islamique perd son dernier territoire en Syrie. Depuis, l’idéologie terroriste n’a pas disparu. Bien au contraire, elle se nourrit des décisions prises à des kilomètres de là.
Après la chute de Daech, ses anciens membres se sont réorganisés et font de nouveau régner la terreur en Syrie et en Irak. Cette menace prospère dans les prisons au nord-est syrien où croupissent des milliers de djihadistes, ainsi que dans les camps où sont détenus des dizaines de Françaises et leurs enfants. Les seuls procès qui ont eu lieu se sont tenus en Irak. La France, pourtant signataire de tous les traités internationaux contre la peine de mort ou la détention arbitraire, a fait un choix : abandonner ses ressortissants plutôt que de les rapatrier, alimentant parfois davantage la haine contre leur propre pays.
Alors comment traiter judiciairement ceux qui ont fait le choix de nous combattre ? Comment sont pris en charge celles et ceux qui reviennent en France malgré tout ? Quel avenir pour leurs enfants, victimes de choix qui n’ont pas été les leurs ? L’idéologie djihadiste fascine encore et le risque est toujours là, car le » monstre » ne s’est jamais endormi. De l’agitation de Raqqa au silence des salles d’audience du tribunal de Paris, les auteures nous plongent au cœur d’une enquête croisée entre deux mondes au destin lié.