Proche et Moyen-Orient et la Chine : des fondamentaux historiques aux nouvelles routes de la soie

Si l’on excepte l’histoire des Routes de la soie sur la longue durée1, les relations diplomatiques pour l’ère moderne et contemporaine entre la Chine et le monde musulman n’ont réellement commencé qu’avec la décolonisation. Mises à mal par la rupture sino-soviétique (1960) et la prééminence de Moscou2 exercée auprès des pays islamisés du Tiers monde, des liens de proximité que ce soit avec Nasser, les militants d’une Palestine libre ou les membres du GPRA algérien ont cependant très vite été noués à l’instigation du ministre des Affaires étrangères d’alors, Zhou Enlai. Avec l’arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir, une politique étrangère ambitieuse porte dans les années quatre-vingt le gouvernement de Pékin à multiplier les initiatives au Moyen- Orient (notamment motivées par l’impératif de diversification des approvisionnements en hydrocarbures – surtout à partir des années 1990). La Révolution islamique survenue à Téhéran (1979) et la guerre qui s’ensuit3 mettant aux prises le monde arabe et l’Iran ne changent en rien cette approche globale. Elle se traduit par une reconnaissance des États membres du Conseil de Coopération du Golfe et vise à consolider la politique de la Chine en matière de sécurité énergétique. Riyad est au centre de ce dispositif que favorise, en cette fin de guerre froide, la politique de Washington, soucieuse d’établir un équilibre interrégional.

Cet équilibre se nourrit des rapports privilégiés que les Américains cultivent par ailleurs tant vis-à-vis de Tel-Aviv que d’Ankara. Les Printemps arabes (2011), pour partie provoqués par une hausse exponentielle des prix des matières premières qu’entraînait la surconsommation chinoise ajoutée à la rivalité entre les États- Unis et la Chine, ont rebattu toutefois les cartes y compris dans d’autres régions musulmanes du globe tels que l’Asie centrale et son prolongement du Xinjiang, le Pakistan et l’Indonésie.

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