En Turquie, Erdoğan annexe le patrimoine culturel des minorités par Verda Kimyonok Franco-turque, diplômée en sciences humaines et langue arabe.
Dans le sud-est du pays, proche de la frontière syrienne, le gouvernement turc se livre à une révision de l’histoire. Islamisation de lieux culturels et cultuels, réforme de l’organisation territoriale : tout est fait pour imposer l’islam sunnite comme moteur de l’identité turque, en effaçant les traces des minorités ethniques et religieuses.
La promotion du nationalisme et de l’islam et la volonté de Recep Tayyip Erdoğan de s’illustrer comme un président bâtisseur ont produit un discours officiel visant à accentuer l’homogénéisation de la société dans un pays à la population initialement très diverse. En effet, depuis l’arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002, le gouvernement a pris soin de renouveler la lecture de l’histoire nationale. Cette révision est illustrée par la rénovation de certains sites culturels et cultuels dans les régions périphériques de la Turquie, le long de la frontière syrienne, qui prend la forme d’une appropriation.
Officiellement, la guerre d’indépendance des années 1920 menée par Mustafa Kemal Atatürk est la pierre fondatrice de la Turquie moderne. Cette guerre clame l’unité du peuple turc contre l’occupation du territoire par les puissances impériales européennes. Plusieurs historiens turcs affirment que ….. LIRE LA SUITE