
En Libye, le maréchal Haftar accumule les revers, la France aussi
Le vent tourne en faveur de la coalition au pouvoir à Tripoli. Ses troupes ont repris le contrôle de plusieurs villes du pays à celles du maréchal Khalifa Haftar. Certes avec le soutien turc, mais aussi celui d’une population qui semble hostile à l’idée d’une dictature militaire. Les nombreuses puissances régionales et internationales impliquées en Libye pourraient tenter d’éviter la perspective d’une escalade. En premier lieu la France qui s’est engagée aux côtés de Haftar.

Mahmud Turkia/AFP
L’heure est à la liesse place des Martyrs à Tripoli le 19 mai, par une chaude soirée de ramadan. Il y a longtemps que les habitants de la capitale libyenne ne se sont pas retrouvés pour célébrer un évènement. Cibles depuis des mois des bombardements des forces du maréchal Khalifa Haftar, habités par l’angoisse d’une propagation du coronavirus et confrontés aux coupures d’eau et d’électricité quotidiennes, aux difficultés de ravitaillement et à l’accumulation des ordures ménagères, les Tripolitains veulent croire à la victoire prochaine.
Nul ne veut rater le spectacle de l’immense véhicule lance-missiles antiaérien Pantsir-S1 saisi la veille par les troupes du Gouvernement d’alliance nationale (GAN) de Fayez Sarraj sur la base aérienne d’Al-Watiyya, dernier bastion du maréchal Haftar à l’ouest de Tripoli. Exposé triomphalement, ce système de défense aérienne russe livré récemment par les Émirats arabes unis (EAU) aux forces de Khalifa Haftar1 est symbolique de ce qui s’est joué en Libye ces dernières semaines. Le vent de la guerre a tourné en faveur des forces du GAN. L’initiative a changé de camp et les revers s’accumulent pour l’« Armée nationale arabe libyenne » (ANAL), que son porte-parole persiste à qualifier de « retraits tactiques ». LIRE LA SUITE