#WhereisMalcolm vs Qatar2022 : L’édito de Michel Taube
C’est le témoignage d’un jeune kenyan devenu blogueur et porte-parole malgré lui de la face cachée de Qatar 2022…
Le blocus du Qatar a pris fin avec l’accord trouvé avec les Émirats arabes unis et ses alliés en janvier 2021 (les frères ennemis se sont-ils vraiment réconciliés ?). Pourtant, la campagne de boycott de la Coupe du monde de football 2022 qui se tiendra au Qatar du 21 novembre au 18 décembre 2022, lancée par la Norvège et le Danemark au nom des droits de l’homme, ternit l’image de l’Émirat, champion mondial parmi les investisseurs dans le sport et les médias (le Qatar détient 13 % du groupe Lagardère en France).
Les partisans du #BoycottQatar le savent, le succès de la campagne ne se mesurera pas en nombre de pays refusant de prendre part au tournoi, mais en termes d’expansion du débat international au sport, à la géopolitique et aux droits humains. Qu’un pays du Golfe accueille un événement planétaire, volontiers. Mais on aurait pu imaginer, à l’instar de l’Euro2021 qui se tient dans 12 pays européens, que Doha, La Mecque (centre économique de l’Arabie saoudite), Tel-Aviv, Beyrouth, Oman accueillent conjointement l’événement. On peut toujours rêver…
Qatar 2022 donc ! Le coût humain de la construction de stades flambant neufs est considérable : 6 500 travailleurs auraient perdu la vie, selon Le Guardian, et d’après des sources gouvernementales, dans la construction de l’infrastructure requise pour accueillir l’événement. Plusieurs footballeurs, notamment allemands, se sont exprimés courageusement pour dire leur inquiétude sur les coulisses de la Coupe du monde qui se tiendra au Qatar. Quant à la facture environnementale de l’événement, nous y reviendrons prochainement.
Les ONG montrent leur pouvoir d’influence grandissant en matière de sport power sur la scène internationale, dont Migrant-Rights. Cette organisation de défense des droits des migrants basée dans les pays du Golfe dénonce la détention arbitraire de Malcolm Bidali, un jeune ressortissant kényan de vingt-huit ans. Agent de sécurité le jour et blogueur la nuit, Malcolm offre un témoignage rare sur sa condition de travailleur migrant en période de pandémie sur le territoire qatari. Il signait ses articles et son compte Twitter sous son pseudonyme « Noah », il serait aujourd’hui à craindre que ses récits autobiographiques écrits à la première personne ne soient la cause de sa détention ayant eu lieu il y a trois semaines. Pour pallier l’opacité qui règne autour des chefs d’accusation toujours méconnus, les autorités qataries défendent que Malcolm Bidali est «l’objet d’une enquête pour avoir violé les lois et règlements en matière de sécurité». LIRE LA SUITE