Risque de guerre généralisée au Moyen-Orient : jusqu’où ira Recep Tayyip Erdogan ?
L’édito de Michel Taube
Quelques heures après que 33 soldats turcs ont succombé, dans la région d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, à des frappes aériennes syriennes, Recep Tayyip Erdogan a décidé de se venger… sur l’Europe ! Si on en croit le quotidien turc Sabah, relais du pouvoir, le khalife d’Ankara aurait décidé, à l’issue d’un conseil de sécurité extraordinaire, de laisser les réfugiés, principalement syriens, gagner l’Europe, au moins pendant trois jours. Le gouvernement turc a confirmé que les migrants, sans distinguer les réfugiés des djihadistes, étaient « invités à pénétrer dans l’Union européenne ».
Officiellement, la cause en est l’impossibilité pour la seule Turquie de supporter le poids de tous ces migrants. Fahrettin Altun, directeur de la communication de la présidence, a ajouté : « Nous accueillons déjà près de quatre millions de réfugiés et n’avons pas les moyens ni les ressources d’autoriser l’entrée sur notre territoire à un million de personnes supplémentaires ». Cet argument pourrait être entendu s’il ne résultait pas d’un accord entre l’Union européenne et la Turquie, signé le 18 mars 2016, moyennant deux chèques de trois milliards d’euros chacun.
Recep Tayyip Erdogan est un mégalomane capable de tous les renversements d’alliances, à l’image de son allié du moment, Donald Trump, un moment qui dure, d’autant plus que la Turquie est toujours membre de l’OTAN et que son intrusion en Syrie est censée permettre le désengagement de troupes américaines. LIRE LA SUITE