Israël : des islamistes au gouvernement. Vous avez dit apartheid ? L’édito de Michel Taube
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, fidèle à la position traditionnellement anti israélienne du Quai d’Orsay, avait provoqué la consternation en Israël, au-delà des autorités, en invoquant l’apartheid qui menacerait Israël, en référence au traitement qui serait réservé à sa minorité musulmane. S’il avait situé l’hypothèse de l’apartheid sur un autre terrain, celui du renoncement au concept de deux États pour deux peuples que prônent certains jusqu’aux-boutistes au bénéfice d’une annexion pure et simple des territoires palestiniens, sa crainte aurait été fondée. Cette solution ne pourrait en effet conduire qu’à une guerre civile.
Mais notre ministre a préféré dispenser sa leçon de droitdel’hommisme à la seule démocratie de la région, qui s’est trouvée sous le feu d’une organisation islamiste terroriste dont les civils ont toujours été un bouclier s’agissant de ses propres citoyens, ou une cible s’agissant de son ennemi.
Voilà qu’Israël, au prix de combinazione qui devraient faire réfléchir les Français adeptes de la proportionnelle intégrale, vient de se doter d’un nouveau gouvernement dépendant d’une majorité intégrant le parti islamiste (a priori modéré) Raam, issu des Frères musulmans. Imaginez en France le CCIF, au lieu d’être dissous comme il le fut, constituer une coalition aux côtés du Rassemblement national, du PS, et de la France Insoumise ! Comme apartheid, on a vu pire.
Israël doit-il s’en réjouir ?…
Une des craintes des autorités israéliennes est de partager des secrets militaires, sécuritaires, voire nucléaires avec des ministres susceptibles de les transmettre à l’ennemi, Hamas, Hezbollah, Iran… La question de leur loyauté à l’État d’Israël ne se pose pas parce qu’ils sont musulmans (le juge qui avait condamné à de la prison un ancien président israélien était aussi musulman, sans que personne ne conteste sa décision), mais parce qu’ils sont issus des Frères musulmans, comme le Hamas. Or cette confrérie veut, comme en France, imposer sa vision rétrograde de l’islam à tous les musulmans, puis à la terre entière. Mais il n’est pas certain que le parti Raam entre au gouvernement (il se contenterait alors de le soutenir). En outre, il n’y aura pas de ministre de ce parti dans le « cabinet restreint » qui traite les questions de sécurité les plus délicates. LIRE LA SUITE