Opinion Internationale : Combattre le djihadisme : un enjeu de la présidentielle ?

Pourquoi la lutte contre le djihadisme islamiste doit être un enjeu de l’élection présidentielle ?

Faut-il craindre des conséquences en France du retrait des États-Unis d’Afghanistan et de la prise du pouvoir par les talibans ? La France connaîtra-t-elle le même sort au Mali et au Sahel que les États-Unis à l’extrême-Levant ? Sommes-nous à l’abris de nouveaux attentats terroristes d’ici l’élection présidentielle ? De grandes métropoles françaises conquises en 2020 par l’alliance des écologistes et de l’extrême-gauche sont-elles infiltrées par les Frères musulmans, comme de sérieux soupçons pèsent sur la nouvelle municipalité strasbourgeoise dirigée par Jeanne Barseghian ?

Telles sont quelques-unes des questions qui étaient au cœur du 4ème quatrième volet du SERIMT, le « Sommet européen sur la radicalisation islamiste et la menace terroriste », organisé par le think tank Elnet avec la Fondation pour l’Innovation Politique et l’Institut Montaigne. Y ont participé des personnalités comme Marlène Schaippa, Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Intérieur chargée de la Citoyenneté, l’ancien Premier ministre Manuel Valls, associé à cette initiative depuis ses débuts, Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre, Jean-Louis Bourlanges Président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, Chems-Eddine Hafiz, Recteur de la Grande Mosquée de Paris.

Côté renseignement, Patrick Calvar, ex-Directeur de la DGSI, Christophe Gomart, ex-Directeur des renseignements militaires, le magistrat-instructeur et actuel coordonnateur du pôle anti-terroriste, David de Pas, en charge avec d’autres juges anti-terroristes du procès du 13 novembre 2015, tous pourtant accoutumés à la discrétion, ont pris la parole. L’évènement a aussi réuni les plus éminents experts d’Europe, dont la très remarquée Fadila Maaroufi, directrice de l’Observatoire des fondamentalismes à Bruxelles, et du monde arabo-musulman, car le terrorisme islamiste est aujourd’hui leur ennemi commun. Notre ennemi commun.

Les conclusions – provisoires – de cette journée d’échanges peuvent se résumer ainsi :

Comme s’en est confié à Opinion internationale David Khalfa, Directeur des programmes du Sommet européen, ce sommet n’est pas un conciliabule d’experts. Leur savoir, leur expertise, n’a de sens que si elle est partagée avec l’ensemble de la société civile, les dirigeants politiques et religieux, les entreprises et le monde associatif, les médias et à travers eux, les citoyens. David Khalfa insiste sur l’importance d’aborder le djihadisme et l’idéologie islamiste de manière objective et lucide, comme un problème grave, à traiter concrètement, et non comme un prétexte à querelles et divisions. C’est qu’en France trop de décideurs, notamment dans la sphère politique, ont mis du temps, trop de temps, à comprendre ou admettre qu’il était vain de combattre le djihadisme sans éradiquer l’idéologie qui le nourrit. Ce serait comme si l’on avait réduit le IIIe Reich à la Wehrmacht, l’armée allemande, en s’accommodant de l’idéologie nazie au nom de la liberté d’expression et de pensée.

Aujourd’hui, même certains États qui ont joué avec le feu, comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, dont Emmanuel Macron revient d’un voyage express (sans oublier son crochet par Doha) ont compris que le monstre qu’ils ont sinon engendré, du moins laissé se développer, allait finir par les croquer. D’autres, comme les États-Unis qui avait financé Al-Qaïda pour lutter contre la présence soviétique en Afghanistan, ou Israël, dont certains dirigeants virent dans l’expansion du Hamas un moyen de déstabiliser le Fatah, dont est issue l’Autorité palestinienne, ont eu droit au retour de boomerang.

L’islamisme radical n’est pas une religion, mais une idéologie mortifère, totalitaire et moyenâgeuse. Elle est au XXIe siècle ce que le stalinisme et le nazisme furent au XXe. Sa double matrice idéologique, c’est à la fois la confrérie des Frères musulmans et les salafistes de toutes nuances. Les premiers sont plus politiques et pratiquent avec plus de génie mortifère la taqiya, stratégie de dissimulation et d’infiltration des institutions privées et publiques, et de victimisation des musulmans européens. Leur but : amener les musulmans européens à haïr « leur » pays, même lorsqu’ils en sont ressortissants et qu’ils y sont nés. Il n’existe aucun moyen de s’en accommoder, ni de raisonner des fanatiques. À cet égard, les initiatives de « déradicalisation » se sont presque toutes soldées par un échec cuisant. LIRE LA SUITE