NITRATE D’AMMONIUM, ENTRE AMNISTIE ET AMNÉSIE

Le port de Beyrouth et son quartier, ravagés

En un siècle, le nitrate d’ammonium a fait au moins 5000 morts, 25.000 blessés et mutilés, 500.000 sans-abris, évacués ou confinés. Tous les continents ont subi les ravages de cette substance bon marché.

Le 21 septembre est le jour fatal du nitrate d’ammonium. C’est le 21 septembre 1921, à Oppau en Allemagne, à 7h32, que l’usine BASF spécialisée dans la production d’engrais à base de nitrate d’ammonium a explosé, faisant 600 morts et disparus dont beaucoup d’enfants, 2000 blessés, 10.000 sans-abris dans un rayon de 30 km. C’est le 21 septembre 2001 à Toulouse, à 10h17, dans l’usine AZF, que 300 tonnes de nitrate d’ammonium ont explosé, faisant 31 morts et 2500 blessés.

Toulouse est une réplique d’Oppau.

Malgré les 21 septembre 1921 et 2001, le nitrate d’ammonium en France est le grand vainqueur d’une guerre de tranchée. La seule mesure forte post-Toulouse a été d’obliger les producteurs, coopératives agricoles, distributeurs ou agriculteurs qui sont détenteurs de plus de 10 tonnes de nitrate d’ammonium défectueux de procéder à l’inscription de leurs stocks dans la rubrique 4703 des ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement). Cette mesure a eu des retombées relativement modestes puisqu’à notre connaissance seulement 4 établissements se sont conformés à cette obligation en annonçant toutefois des stocks inférieurs à 10 tonnes, ce qui leur évite la publicité du label Seveso.

En vérité, depuis Toulouse, tout va bien pour la filière nitrate d’ammonium.

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