L’offre électorale pour 2022 est désormais connue dans ses grandes lignes. Après l’investiture de Valérie Pécresse par Les Républicains (LR) ce week-end, il ne reste plus que la déclaration officielle d’Emmanuel Macron pour que le tableau soit complet. En dépit de la profusion des candidatures, tous les citoyens ne voient cependant pas leurs préférences être représentées ni courtisées de la même manière. Bien au-delà de son poids réel dans la population, c’est le secteur nationaliste et conservateur, uni dans son ressentiment contre le multiculturalisme et l’immigration, qui donne le « la » de la campagne.
Plusieurs facteurs concourent à cette fuite en avant du débat public et d’un spectre toujours plus large de l’éventail politique. Depuis cinq ans, l’économie médiatique a été bouleversée. Tandis que l’homme d’affaires Vincent Bolloré a continué d’étendre son empire et de l’arrimer à l’extrême droite, d’autres médias audiovisuels ont de facto servi le même agenda idéologique, que ce soit par conviction, suivisme mercantile, perte des repères ou tout cela à la fois.
La mécanique du jeu politique joue aussi son rôle. Pour gagner les voix d’une base LR chauffée à blanc sur ces thèmes depuis l’ère Sarkozy, les prétendants de ce camp ont surenchéri en la matière. La gagnante du congrès sera d’autant plus incitée à continuer qu’il lui faudra prendre l’avantage sur ses rivaux extrémistes. Le chef de l’État, affairé à conforter et étendre à droite son « bloc bourgeois », a quant à lui adopté la stratégie du « laissez-faire », persuadé d’être toujours perçu comme un recours face à l’extrémisme. LIEN VERS L’ARTICLE