Marylise Lebranchu au Liban pour signer un accord…

Exclusivite2 (2)Au Liban pour signer un accord en qualité de ministre de la Décentralisation et de la Fonction Publique

MARYLISE LEBRANCHU : SOUTENIR LES MUNICIPALITES ET INTERESSER LES JEUNES AU SERVICE PUBLIC

Lebranchu Interview_Rue de Lille_photoPRMme Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction Publique entame aujourd’hui vendredi une visite officielle au Liban pour signer avec M. Nabil de Freige, Ministre d’Etat pour la réforme administrative et M. Nouhad Machnouk,  Ministre de l’intérieur et des municipalités de la République libanaise un accord visant à renforcer…

la coopération franco-libanaise en matière de modernisation de l’Etat et de la formation de ses fonctionnaires ainsi que des fonctionnaires et des élus des collectivités territoriales. La ministre aura, bien entendu, des entretiens avec des personnalités libanaises, entretiens voulus par les plus hautes autorités françaises et destinés à marquer le soutien de la France aux institutions libanaises et en particulier les organismes en charge de la modernisation des administrations, de la formation des fonctionnaires, comme l’Institut des Finances.

Dans une interview exclusive à « L’Orient Le Jour », Mme Lebranchu a souligné l’importance de l’action publique à un moment où nos institutions sont fragilisées par la crise qui secoue notre pays et l’ensemble de la région. Elle a expliqué que cette visite en temps de crise est un acte fort qui marque l’intensité des liens entre la France et le Liban et exprime une volonté de se tenir aux côtés du pays du cèdre à un moment où, plus que jamais,  il a besoin de réformes. Cela implique une grande responsabilité pour y aller. Une volonté aussi d’aider le Liban à rester un interlocuteur de la France et vice-versa. Pour que ce pays reste un exemple de coexistence.

Ce sera la première visite de Mme Lebranchu au Liban mais ses relations avec des responsables libanais ne sont pas nouvelles. « Je veux effectuer ce voyage pour apprécier la qualité de notre coopération », a ajouté le ministre qui a rappelé que cette visite émane aussi de la volonté des hauts responsables français de favoriser ce voyage pour exprimer à nouveau leur soutien au Liban. 

L’action publique en période de crise est indispensable, estime la ministre qui a ajouté : « Nous parlerons à Beyrouth de formation de fonctionnaires, de modernisation de l’administration, de décentralisation, de la planification stratégique que souhaite le Liban pour son action publique, de la mixité hommes femmes des cadres de l’administration,  tous ces sujets qui touchent les fondements même de l’Etat et le renforcent ».

Elle poursuit : « Au-delà des forces politiques, des successions démocratiques, des ministres eux-mêmes, l’action publique est portée par la fonction publique. Tant en France qu’au Liban, la fonction publique est le pilier du pays, un pilier qui permet au citoyen d’accéder à un certain nombre de droits. C’est aussi un pilier de la démocratie. Pour ma part, j’ai toujours été partisane de rapprocher la décision publique, de l’Etat ou des collectivités territoriales, des citoyens ».

Au niveau de l’action en faveur des municipalités, la ministre a affirmé que celles-ci seront au premier plan de ses entretiens, notamment dans le domaine de la formation des personnels municipaux et des élus.

Quels conseils donneriez-vous pour la modernisation de l’action publique dans notre système communautaire libanais, par exemple en termes de décentralisation et de fonction publique ? « Il ne me semble pas être de m’exprimer sur ce que devrait être l’organisation libanaise. Toutes proportions doivent être gardées, car nous n’avons, en France, pas la même histoire : à chaque fois qu’on a fait un pas de plus vers une meilleure organisation administrative, vers une meilleure formation des fonctionnaires, on va vers une action publique garante des institutions de la république. A partir de ce moment-là, chacun a droit à son organisation mais l’action publique qui garantit l’accès aux droits de l’individu, quelle que soit son appartenance, permet toujours le vivre ensemble. Il est vrai qu’avec son organisation le Liban vit mieux avec ses communautés que d’autres pays. Faut-il toucher à l’Histoire à travers l’organisation territoriale ? Je pense que ce n’est pas utile. L’essentiel est que l’action publique demeure garante des valeurs de la République ».

Que pouvez-vous dire aux jeunes Libanais réticents à s’engager dans la fonction publique ? « En France, nous sommes en train de réécrire le statut de la fonction publique, de préparer un texte en disant : la fonction publique française, c’est l’impartialité, la loyauté et la laïcité. Si on le refait en France, c’est sans doute parce que les citoyens aussi, sans doute comme au Liban, ont oublié petit à petit le sens de l’action publique. C’est pourquoi, en France, nous faisons un travail fort avec des fonctionnaires sur leur parcours, leur rémunération, les évolutions de leur profession, pour qu’ils puissent grimper les échelons plus facilement, avoir des passerelles. Donc, qu’ils aient envie à nouveau – et en particulier les jeunes, c’est la même chose chez vous que chez nous – envie d’entrer dans la fonction publique. Nous essayons par ailleurs d’améliorer l’image de la fonction publique, de travailler sur la décentralisation avec le souci de faire en sorte que la décision soit prise près des citoyens ».

Enfin, la ministre a souhaité rappelé l’importance de cette visite au Liban : « Cette visite est importante parce que le contexte régional est très dur. C’est d’ailleurs important pour moi d’être également aux côtés de nos compatriotes français au Liban dans ce moment. Pour les relations entre nos deux pays, les coopérations sont plus faciles parce qu’on sait qu’on se comprendra, nous partageons la même langue et on sait qu’il y aura des résultats parce que le Liban est un pays qui avance toujours quelles que soient les difficultés. Cela va bien au-delà du simple contact diplomatique et d’échanges. C’est plus fort que cela. »