Libération : Un an après Explosion de Beyrouth, un rapport accablant contre les autorités libanaises par Hala Kodmani

Autour du port de Beyrouth, le 30 juin. (Aline Deschamps/Libération)

La patte de velours d'Erdogan n'amadoue pas les EuropéensA la veille de l’anniversaire de l’explosion tragique dans le port de la capitale libanaise, Human Rights Watch accuse les autorités d’ «homicide involontaire» dans un rapport cinglant publié mardi.

Les autorités libanaises ne sont pas seulement coupables de négligence dans le drame du port de Beyrouth mais bien d’«homicide involontaire» et de «violation du droit à la vie», selon la terminologie du droit humanitaire international. Ce constat est fait par Human Rights Watch (HRW) dans un rapport rendu public ce mardi matin, accablant pour l’ensemble des dirigeants et officiels libanais au courant de la présence et de la dangerosité des centaines de tonnes de nitrate d’ammonium qui ont explosé le 4 août 2020, ravageant la capitale libanaise.

Le document de 127 pages intitulé «They Killed Us from the Inside”: an Investigation into the August 4 Beirut Blast» («“Ils nous ont tués de l’intérieur” : une enquête sur l’explosion du 4 août à Beyrouth»), est le résultat d’une enquête de plusieurs mois auprès de tous les responsables. Il présente «les preuves d’agissements officiels, sur fond de corruption de longue date et de mauvaise gestion du port de la capitale libanaise, qui a permis le stockage, dans des conditions dangereuses, de nitrate d’ammonium, un composé chimique potentiellement explosif, pendant près de six ans. La déflagration provoquée par le produit chimique a été l’une des explosions non nucléaires les plus destructrices jamais enregistrées, pulvérisant le port et endommageant plus de la moitié de la ville», lit-on dans le rapport. LIRE LA SUITE