Les Pays-bas se tournent vers les Etats-Unis et Israel pour se doter de capacités de frappe à longue portée

090825-N-1522S-020.ATLANTIC OCEAN (Aug. 25, 2009).A Tactical Tomahawk Cruise Missile launches from the from the forward missile deck on board the guided missile destroyer USS Farragut (DDG 99) during a training exercise. This training exercise is part of a U.S. Second Fleet initiative to prepare ships to operate independently for non-traditional warfare missions such as counter-piracy and Visit, Board, Search, and Seizure (VBSS). (U.S. Navy photo by Mass Communication Specialist 1st Class Leah Stiles/Released).

Depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine, les Pays-bas ont été l’un des pays européens ayant le plus fait évoluer sa posture défense. Dès le mois de Mai 2022, Amsterdam annonçait une hausse de 5 md€ de ses investissements de défense, soit une croissance de 40%, pour atteindre dès 2024 un effort de défense supérieur à 2% du PIB du pays, là ou il n’était que de 1,41% en 2021, et qu‘il était envisagé en 2020 de décrocher de l’objectif de défense OTAN. Deux mois plus tard, en juillet, les autorités néerlandaises publiaient un nouveau Livre Blanc très ambitieux, prévoyant outre la hausse de l’effort de défense, la modernisation de l’ensemble des blindés des forces terrestres, un important effort pour se doter d’une défense anti-aérienne terrestre et navale renforcée, la mise en oeuvre d’un troisième escadron de chasse équipé de F-35A, ainsi que l’acquisition de capacités de frappes à longue portée pour les 3 armées. C’est pour répondre à cette dernière ambition que les autorités néerlandaises ont annoncé un ambitieux plan d’acquisition il y a quelques jours.

Ainsi, après l’Allemagne, la Finlande et la Pologne, les forces aériennes néerlandaises ont annoncé qu’elles se douteraient, elles aussi, du missile JASSM-ER pour armer leurs F-35A. D’une portée de 1000 km, ce missile de croisière aéroporté d’une tonne pour 4,23 mètres de long, évolue en vitesse subsonique à très basse altitude. Il dispose par ailleurs d’une faible surface équivalente radar et d’un rayonnement infrarouge réduit le rendant difficile à détecter, et donc à contrer. Le missile emporte, en outre, une charge militaire WDU-42/B de 450 kg conçue pour pénétrer et détruire les cibles fortement durcies. Il dispose enfin d’un autodirecteur infrarouge intelligent et d’une liaison de données, de sorte à en renforcer la précision terminale et l’évaluation de l’efficacité, même en cas de brouillage électromagnétique. Il est par ailleurs relativement économique, avec un prix unitaire légèrement supérieur au million de $ en données publiques.

Amsterdam a par ailleurs annoncé son intention d’équiper les quatre frégates de la classe De Zeven Provinciën, mais également les 4 sous-marins d’attaque de la Marine royale néerlandaise de missiles de croisière RGM/UGM-109E Tomahawk Land Attack Missile (TLAM-E Block IV), ultime version et seule variante encore en production du Tomahawk. D’une portée de plus de 1.600 km, le Tomahawk emporte, à vitesse subsonique et basse altitude comme il se doit, une charge militaire de 1000 livres, ou 450 Kg. Il prend place à bord des navires de surface dans les silos du système VLS Mk41 qui équipent les 4 frégates néerlandaises, ou peut être lancé par l’intermédiaire d’une capsule à changement de milieux par les tubes lance-torpilles standard de 21 pouces (533 mm) qui arment la plupart des sous-marins de l’OTAN. En plus de l’US Navy, le TLAM est également à ce jour en service au sein des forces navales britanniques, et doit prochainement équiper les nouveaux destroyers et sous-marins australiens, canadiens et nippons.