Les droits humains en Turquie en 2020

© Ozan Kose/AFP/Getty Images

Israël/TPO. Le fait de priver les Palestiniens de vaccins témoigne de la discrimination institutionnalisée en Israël

MONDE / Journée mondiale de la liberté de la presse : Avec un focus sur la situation en Turquie, Amnesty International rappelle en cette journée que les principes de liberté d’expression et de liberté de la presse sont menacés partout dans le monde.

 

LES DROITS HUMAINS EN TURQUIE EN 2020

Le pouvoir judiciaire ne respectait pas les principes garantissant l’équité des procès et une procédure régulière, et il a continué d’utiliser des lois antiterroristes rédigées en termes vagues pour sanctionner des actes pourtant protégés par le droit international relatif aux droits humains. Des membres de la magistrature et d’autres professions juridiques ont été sanctionnés pour avoir accompli de façon légitime leurs fonctions professionnelles. Un harcèlement judiciaire a continué d’être exercé contre des dissidents avérés ou présumés, notamment contre des journalistes, des responsables politiques, des militants, des utilisateurs et utilisatrices des réseaux sociaux et des défenseurs des droits humains. Quatre défenseurs des droits humains, dont Taner Kılıç, ont été condamnés à l’issue du procès de l’affaire de Büyükada, qui reposait sur des accusations infondées. Malgré son acquittement prononcé à l’issue du procès du parc Gezi et l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme ordonnant sa libération, Osman Kavala a été maintenu en détention. Des déclarations d’un haut fonctionnaire hostiles aux personnes LGBTI ont été soutenues par certains représentants du gouvernement, y compris le chef de l’État. Le parti au pouvoir a fait planer la menace d’un retrait de la Convention d’Istanbul. Des modifications de la législation adoptées dans le cadre de la pandémie de COVID-19 ont exclu des mesures de libération anticipée les personnes injustement condamnées au titre de lois antiterroristes et celles qui se trouvaient en détention provisoire. Des informations dignes de foi ont cette année encore fait état de cas de torture et d’autres mauvais traitements.

CONTEXTE 

En février, la Turquie a lancé une opération militaire (Bouclier du printemps) contre les forces syriennes à la suite de frappes aériennes syriennes ayant tué 33 soldats turcs à Idlib, en Syrie (voir Syrie). Parallèlement, la Turquie a annoncé l’ouverture de ses frontières vers l’UE, et encouragé et facilité le déplacement de plusieurs milliers de personnes demandeuses d’asile ou migrantes vers la frontière terrestre avec la Grèce. La Grèce a réagi en procédant à de violents renvois forcés (pushbacks), qui ont fait au moins trois morts. En avril, le gouvernement a utilisé la crise du COVID-19 comme prétexte pour intensifier la répression de l’opposition, interdisant plusieurs campagnes municipales d’appel aux dons organisées par l’opposition et ouvrant des enquêtes sur les initiatives de collectes de fonds lancées par les maires d’Istanbul et d’Ankara.

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