L’édito d’Elias MASBOUNGI : FRANCE-EAU : MARIAGE DE RAISON ET RENOUVEAU DIPLOMATIQUE

La visite en France de cheikh Mohammed Ben Zayed, chef de l’Etat des E.A.U. au surlendemain de la tournée surmédiatisée de Joe Biden en Cisjordanie, Israël et en Arabie Saoudite confirme la nouvelle stratégie  d’Emmanuel Macron au Moyen-Orient.

Avec Abou-Dhabi, la France pose les jalons d’une étroite coopération et va  vers un partenariat multiforme comprenant les domaines stratégique, de la recherche, de la formation, de l’éducation et de la culture.

Il s’agit en fait de consolider le «trépied français » (évoqué dans un édito précédent) ancré, dans le sens des aiguilles d’une montre, au Liban, en Irak et aux Emirats.

Et si la diplomatie française n’est pas en reste avec d’autres pays amis tels que le Qatar, le Koweit et autres pétromonarchies, l’ambition du Président français est de poursuivre sans relâche son aide et illimitée au Liban afin de lui redonner sa place au Proche-Orient.

Pour ce qui est de l’Irak, la tournée du chef de l’Etat M. Macron, il y a deux mois, dans les provinces du pays et ses rencontres avec les gouverneurs et chefs des communautés ne pouvaient que présager d’un intérêt croissant politico-économique.

 

Politique pour renouer les liens Paris-Bagdad pratiquement gelés depuis l’invasion américaine et le chaos qui a suivi.

Economique du fait du méga-chantier de la reconstruction de l’Irak évalué à plus de 400 milliards de USD. De quoi allécher les fleurons du MEDEF et d’autres entreprises franco-européennes dans un pays hautement solvable malgré ses troubles internes actuels.

Les Emirats Arabes Unis ont l’avantage sur l’Arabie Saoudite en ce sens que le royaume wahabite et son monarque « gardien des hauts lieux de l’Islam » ne pourrait aller plus loin avec la France laïque, malgré les efforts de modernisation de MBS et, paradoxalement le profil terni du futur roi. 

L’ambition de la France de rayonner encore plus dans la zone dépasse largement ce « trépied » pour lorgner vers le sultanat d’Oman, grand pays, sagement positionné face aux pôles iranien et saoudien mais qu’il faudra « affranchir » de l’influence politico-culturelle britannique.   

Grande ambition d’Emmanuel Macron qui devra, au plan intérieur et en raison des impératifs de son deuxième mandat, associer activement Quai d’Orsay à sa nouvelle stratégie tout en tirant les leçons de la réalité parlementaire.