Etonnement et interrogations de certains amis suite à mon dernier édito intitulé « Le coup de maître d’Emmanuel Macron » qui – en invitant Nagib Mikati à un déjeuner de travail à l’Elysée quatre jours après la confiance parlementaire – rappelle subtilement que le Liban est encore un point d’appui principal de la présence française dans l’orient arabe. Avec constance et patience, l’équipe élyséenne chargée du dossier libanais a travaillé sans relâche pour que les Libanais voient le bout du tunnel. Un tunnel qu’il faut encore parcourir pendant un bon moment. Voilà qui met fin aux inepties de certains analystes qui parlaient d’un lâchage français du pays du cèdre en faveur de l’Iran ou d’une alliance syro-russe. Pour rappeler les axes principaux de la politique « macronienne » au Moyen-Orient, il faut rappeler son récent voyage en Irak, autre pays meurtri, déchiré et abandonné à son sort suite aux guerres externes et internes mais qui demeure un partenaire intéressant. |
Un deuxième partenaire dont le potentiel et les richesses naturelles pourraient lui permettre d’autofinancer reconstruction estimée à 300 milliards de dollars (entreprises françaises à vos gardes…) Pays multiconfessionnel et pluriethnique l’Irak peut surmonter les difficultés du moment y compris la corruption généralisée au plus haut niveau.
Sans parler ici des énormes contrats pétroliers signés à Bagdad par la tout récemment nommée « Total Energie », également présente au Liban pour les opérations de forage. Troisième carte diplomatique française la toute récente alliance avec les Emirats Arabes Unis exprimée par la haute portée des entretiens du prince-héritier Mohammed Ben Zayed lors de sa récente visite en France. Entre Ryad et Abou-Dhabi, la France laïque ne pouvait pas aller aussi loin avec l’Arabie Saoudite terre de l’islam mais partenaire de longue date. Le Liban, l’Irak et les EAU seraient pour la France des 30 prochaines années un solide et inébranlable trépied entre la Méditerranée et le Golfe. Les alliances conclues en pleine tourmente résistent mieux aux séismes politiques. |