Le Prix Nobel de la Paix à la Tunisie

WP1-Orient le JourLe Prix Nobel de la Paix à la Tunisie : UNE FIERTE POPULAIRE ET UNE RECONNAISSANCE INTERNATIONALE DE LA « DEUXIEME REPUBLIQUE »

Tunis, d’Elie MASBOUNGI

La bonne nouvelle de l’obtention par la société civile tunisienne du Prix Nobel de la Paix 2015 a presque effacé la mauvaise nouvelle de la veille, c’est-à-dire la tentative d’assassinat du député, homme d’affaires loyaliste  Ridha Charfeddine.

Un combo de photos représentant le quartette tunisien ayant reçu le Nobel de la paix. Fethi Belaid/AFP

L’attribution du Prix Nobel a soulevé, comme on peut le comprendre une vague de réactions tant dans la rue qu’au niveau du gouvernement dont nous avons rencontré au cours de ces dernières 48 heures six membres, à savoir le ministre de la Défense, M. Farhat Horchani, le ministre de l’Education Nationale, M. Naji Jalloul, la ministre de la culture, Mme Latifa Lakhdar, la ministre de la Culture, Mme Selma Elloumi, la ministre de la Femme et de la Famille, Mme Samira Merai ainsi que le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, M. Saad Seddik.

Il ressort des réactions un sentiment de fierté nationale et d’hommage unanime aux dirigeants et militants de la société civile, notamment la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) l’Union Générale des travailleurs tunisiens (UGTT), l’UTICA (le patronat) et d’autres personnes et organismes qui ont fait triompher la raison et le dialogue aux moments difficiles de l’après révolution, c’est-à-dire tout au long de ces quatre dernières années.

Ce satisfecit international accordé au peuple tunisien permet de croire que ce que l’on appelle ici le gouvernement de la deuxième république est non seulement sur la bonne voie mais qu’il a déjà sérieusement engagé des réformes urgentes par le dialogue alors que l’on craignait des affrontements de rue et des plans de développement et de restructuration pour les sept prochaines années par un consensus entre les quatre grandes alliances politiques dont font partie aussi bien le parti du Président El Baji Caïd Essebsi (Nidaa Tounes) et celui de M. Rached Ghannouchi, leader de l’opposition islamiste modérée.

Sur le plan politique, ce « Prix Nobel » vient consacrer, selon les déclarations qui nous ont été accordées, le soutien de la communauté internationale et des organismes mondiaux qui aident la Tunisie à sortir de la zone de turbulences pour reprendre son rôle d’avant-garde sans les mondes arabe et méditerranéen.

Une Tunisie stable est forte, nous a confié un des ministres est un facteur et paix et de stabilité du fait des efforts unanimes des autorités et de la société civile dans la sérénité retrouvée.

Un autre membre du gouvernement a affirmé que le climat de confiance qui s’instaure dans le pays est un facteur déterminant dans la guerre que livre en première ligne la Tunisie contre le terrorisme international.

Notre pays vise à être un modèle de réussite pour faire rempart à des phénomènes qui menacent l’Europe et sa stabilité, notamment du fait de l’immigration clandestine, nous a confié un professeur d’université.

Ces responsables et leaders de partis politiques expriment unanimement leur confiance en l’avenir tout en reconnaissant qu’un travail de titan reste à faire sur les plans économique et social, particulièrement au niveau du chômage et sur le plan financier. Ils constatent par ailleurs que la conjoncture économique mondiale ralentira le processus de relèvement du pays tout en se montrant  confiants et raisonnablement optimistes sur la suite des événements.