Kurdistan, région autonome du nord de l’Irak, qui a servi de refuge aux nombreuses « minorités » religieuses pourchassées par Daech, accueille la grande messe du pape François dimanche 7 mars. Erbil veut se montrer comme une ville ouverte et sûre, et faire oublier ses difficultés économiques et politiques.
► Pourquoi le pape se rend-il au Kurdistan irakien ?
C’est à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, qu’aura lieu le plus grand rassemblement inscrit au programme du pape François. Plusieurs milliers de fidèles assisteront à la messe qu’il célébrera, dimanche 7 mars à 14 heures, dans un stade. Tout un symbole, qui montre bien l’importance prise par cette région autonome du nord de l’Irak pour la communauté chrétienne.
« Sans doute involontairement, le pape remet Erbil, autrefois marginalisée par Bagdad, au centre de l’attention internationale, analyse le sociologue Adel Bakawan. Les autorités kurdes sont intensément mobilisées et comptent bien profiter de l’événement pour montrer leur capitale comme l’endroit le plus sûr et le plus tolérant du pays ».
Protégée par ses peshmergas (les soldats kurdes), Erbil est apparue comme un refuge au fur et à mesure de la montée des violences confessionnelles consécutives à l’invasion américaine et à la chute de Saddam Hussein en 2003. De Bagdad, Bassora ou Mossoul, les chrétiens ont afflué vers Aïnkawa, le faubourg « chrétien » d’Erbil. À l’été 2014, c’est à tous les membres des « minorités » religieuses chassés par Daech que les Kurdes ont choisi d’ouvrir leurs portes, mus par des considérations politiques autant qu’humanitaires.