Le Figaro : Renaud Girard: «Kherson, tournant critique de la guerre» par Renaud Girard

TOPSHOT - Ukrainian artillery unit members fire towards Kherson on October 28, 2022, outside of Kherson region, amid Russia's military invasion on Ukraine. (Photo by BULENT KILIC / AFP)

ANALYSE – Si l’armée russe perdait le contrôle de cette ville stratégique, l’impact psychologique serait considérable. Mais surtout, la Crimée se retrouverait sous la menace d’une attaque ukrainienne.

Stratégie du président Erdogan pour influencer l'Afrique du Nord
Renaud Girard. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

Dans une interview donnée le 29 octobre 2022, le chef du renseignement militaire ukrainien a dit que son armée reprendrait Kherson aux Russes d’ici la fin du mois de novembre.

Kyrylo Budanov a également pronostiqué une bataille longue et dure. Venant de la bouche de ce général ukrainien de 36 ans, c’est la preuve que l’armée russe existe encore, contrairement à ce qu’expliquaient maints commentateurs occidentaux après ses revers de septembre-octobre à Izyoum, puis à Lyman (100 km au nord de Donetsk).

L’armée ukrainienne a indéniablement montré qu’elle était plus manœuvrière, plus motivée, mieux renseignée et mieux équipée que son ennemi. Elle a marqué des points, qui ont frappé les opinions publiques et rempli les Ukrainiens de fierté. Mais ce n’est pas l’offensive de Manstein qui, en un mois, défit la France, au printemps 1940. Les Russes tiennent encore 90 % du territoire qu’ils ont conquis après le 24 février 2022.

Verrou de la Crimée

Voilà pourquoi la bataille de Kherson qui s’annonce est importante pour…LIRE LA SUITE