« Le Dieu Bleu » ou le Kyphi, parfum des Dieux Egyptiens, par Elias Masboungi

Depuis la nuit des temps, le parfum a accompagné les civilisations dans le monde. Il est entré dans les rites de diverses religions, a été utilisé comme médicament et auxiliaire de l’hygiène et de la séduction. Ce n’est que bien plus tard que le parfum a été commercialisé comme il l’est aujourd’hui.

Des origines méditerranéennes et égyptiennes

Annick Le Guérer peut être qualifiée d’historienne du parfum depuis ses origine tant elle a approfondi ses recherches dans ce monde fascinant. Recherches mais aussi contribution intense pour retrouver les époques, les cultures, qui depuis l’Antiquité ont adopté, traité et renouvelé les senteurs portées au sens humain le plus raffiné.

Annick Le Guérer étudie la pharmacopée antique depuis plus de 35 ans. Elle évoquait, en 2001 dans « Sur les routes de l’Encens » et en 2005, dans son livre « Le parfum, des origines à nos jours » la recette du KYPHI, parfum sacré des Égyptiens. Sa formule figurait sur le Papyrus Ebers, écrit médical datant du 16ème avant JC. On la trouve encore gravée sur les murs du Temple d’Edfou, dédié à Horus et situé sur la rive ouest du Nil, au sud de Louxor et chez trois auteurs grecs antiques.

Elle nous révèle ce que représentait le fameux KYPHI égyptien, l’encens des Pharaons. Rappelant que dans l’Antiquité, les Égyptiens, étaient les maîtres incontestés de la parfumerie sur le pourtour de la Méditerranée et au-delà, ce qui a fait dire à Pline l’Ancien, au Ier siècle après JC, que « de tous les pays, l’Égypte est le plus apte à produire des parfums ».

Communiquer avec les Dieux

Utilisé en fumigation pour honorer les dieux, le KYPHI était offert trois fois par jour par le pharaon et les prêtres dans un « bras à encens » qui dégageait une fumée odorante chargée d’établir une médiation parfumée avec les puissances divines. Il contenait plusieurs composants dont dix se retrouvent de façon constante dans les diverses recettes. On peut en citer quelques-uns comme les fleurs de genêt, les raisins secs, le roseau odorant, le jonc odorant, le vin et la myrrhe.

Lorsqu’on le respire, Il est réputé pour ses vertus décontractantes et a un effet sur l’humeur et le comportement. Il réjouit, en effet, comme le fait le vin mais sans les effets de l’ivresse. Dilué dans un liquide, il soigne, lorsqu’on l’avale, les maladies intestinales, hépatiques et pulmonaires.

« Ressuscité » par la Maison Astier de Villatte

Annick Le Guérer avec la complicité de Dominique Ropion, maître parfumeur chez IFF utilise depuis des dizaines d’années des extraits de parfums antiques et historiques reconstitués par ce grand parfumeur pour ses nombreuses conférences.

Et tout récemment, ils ont contribué à la création d’un nouveau parfum par la maison Astier de Villatte « LE DIEU BLEU», réalisé selon les formules antiques du KYPHI qu’Annick Le Guérer a retrouvé chez Plutarque et Dioscoride.


Deux autres parfums créés par la Maison Astier de Villatte avec la contribution d’Annick Le Guérer et Dominique Ropion : 

  • Artaban, cette deuxième fragrance est née du Parfum Royal dont Pline l’Ancien donne la formule, à l’époque de la splendeur romaine. Il ne comporte pas moins de 3 excipients et 24 aromates, ce qui lui donne une consistance épaisse qui n’apparaît pas comme un défaut mais une qualité. Dans la Rome impériale, tout le monde se parfumait et cette frénésie trouvait son modèle dans les fêtes somptueuses données par Néron dans sa «maison dorée ».
  • Les  Nuits. C’est sous ce nom que renaît aujourd’hui un parfum de George Sand,  dans un flacon de voyage qui était resté sur sa table de toilette L’écrivaine aimait énormément  et le mettait en écoutant les fameuses « Nocturnes ».

Pour en savoir plus sur Annick Le Guérer, ANTHROPOLOGUE, PHILOSOPHE, HISTORIENNE DES ODEURS, DE L’ODORAT ET DU PARFUM, nous vous invitons à visiter son site