Laurent Fabius : traditionnelle présentation de ses voeux à la presse

WP1-Orient le JourA la traditionnelle présentation de ses voeux à la presse : FABIUS EXPLICITE LES POINTS DE LA POLITIQUE ETRANGERE DE LA FRANCE

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Ruben Sprich/ReutersP010-3_747942_545068_large

Au cours de la traditionnelle cérémonie de présentation de ses vœux à la presse, le ministre des A.E. et du développement économique, M. Laurent Fabius a prononcé hier à midi au Quai d’Orsay un discours au cours duquel il a explicité la position de la France à l’égard des diverses questions et crises qui secouent le monde.

Le terrorisme qu’il a choisi de nommer le « djihado-terrorisme », la crise russo-ukrainienne, le conflit israélo-palestinien, le climat et la conférence qui se tiendra en France sur ce sujet, la guerre en Syrie, la situation en Irak, les relations de la France avec les pays du Golfe. Autant de thèmes traités avec clarté et sérénité.

Sur le terrorisme, le chef de la diplomatie française a affirmé qu’à son avis il n’y a pas et n’y aura pas une façon inévitable une guerre de civilisation puisque qu’il s’agit là « d’un d’un piège tendu par beaucoup et notamment par les terroristes. ».

Il a ajouté que la liberté d’expression en France qui a permis la diffusion des caricatures du Prophète n’est pas remise en cause mais qu’au plan international les choses sont plus complexes puisque de tels dessins peuvent, et il le comprend, choquer dans tel ou tel pays. Mais, a poursuivi le ministre, en aucun cas je ne peux comprendre le recours à la violence et que ce qui est publié en France n’engage pas le pays ou ses autorités.

Quand nous combattons le « djihado-terrorisme »  ou l’islamo-terrorisme, nous défendons aussi la sécurité des musulmans qui en sont les premières victimes », a poursuivi M. Fabius qui a  appelé à une mobilisation générale face à ce fléau avec le concours des pays du Maghreb, du Golfe et du Proche Orient.

Le terrorisme est une réalité internationale, ne rien faire, c’est-à-dire sa calfeutrer ne signifie pas se protéger, a encore dit le chef de la diplomatie française poursuivant : «Bien au contraire, c’est laisser des zones de chaos devenir des sanctuaires de terroristes.

Sur les relations franco-saoudiennes et franco-qataries le ministre a affirmé que la France a conclu avec ces deux pays  depuis longtemps des accords de partenariat dans divers domaines sur la base de « ni complaisance ni médisance »…

La Russie  et l’Iran « Si on nous incite à modifier notre attitude à l’égard de la Russie et de l’Iran et si l’on affirme que nous ne discutons pas avec ces pays, cela serait faux. Je discute avec mes homologues Lavrov et Zarif et nous cherchons à impliquer ces deux pays dans nos efforts pour la paix et la sécurité sans renier nos valeurs. Mais il leur revient aussi de montrer qu’ils sont prêts à aller dans ce sens. Les événements récents tant au Yémen qu’en Ukraine sont plus que préoccupants.

Evoquant la politique étrangère de la France en général, le chef du Quai d’Orsay a indiqué qu’elle poursuit deux objectifs, à savoir la paix et la sécurité, l’état de la planète, la réorientation et la relance de l’Europe et le rayonnement de la France dans le monde.

Revenant sur la question du terrorisme, il a martelé qu’il faut une mobilisation globale basée sur la coordination et la partage dans l’action en plus d’un front européen uni.

Mobilisation également a dit le ministre  pour la recherche de solutions pour les crises internationales avec des efforts bien partagés.

Au Proche Orient, a-t-il précisé, il faut  créer les conditions d’un effort politique au service de la paix  car les « face à face » entre deux parties antagonistes dans cette zone  se sont avérés stériles et il faut y associer des parties extérieures.

Libye : Une légère amélioration de la situation dans ce pays a été constatée mais il y a encore beaucoup à faire et il est urgent de convaincre les diverses parties à siéger ensemble avec, là aussi une implication des pays voisins.

Irak : La France soutient le gouvernement Abadi dans le processus de  réconciliation et de reconstruction. Pour être efficace, la lutte contre « Daech » doit être collective.

Syrie : Au lieu du face à face stérile entre Bachar et « Daech », nous cherchons avec d’autres partenaires des solutions politiques. En ce moment, les Russes et l’Egypte sont lancés dans des initiatives politiques ainsi que l’ONU. La solution serait d’associer l’opposition modérée à certains éléments du régime car Bachar ne peut être inclus dans l’avenir du pays alors qu’il est coupable de plus de 200.000 morts.