La plainte de la CHREDO aboutit à une première mise en examen d’un djihadiste pour génocides et crimes contre l’Humanité

Chrétiens d'Orient en danger

 

 

 

 

 

 

La Coordination pour les Chrétiens d’Orient (CHREDO) se félicite de la décision du parquet national antiterroriste (PNAT) et de son pôle « crimes contre l’humanité » d’ouvrir pour la première fois en France une information judiciaire et de charger des juges d’instruction d’enquêter sur des soupçons de génocides et crimes contre l’Humanité commis par un djihadiste français, Sabri Essid contre des Yeizidis entre 2014 et 2016.

Cette décision est le résultat de la plainte déposée le 8 février 2016 par le conseil de la CHREDO, Maître Samia Maktouf, auprès du Parquet de Paris pour génocide et crimes contre l’Humanité contre les Français ou des résidents en France qui ont rejoint Daesh ou d’autres mouvements islamistes en Orient qui persécutent les minorités, dont les Chrétiens et les Yeizidis et à l’enquête ouverte par le Pôle Crimes contre l’humanité du Parquet de Paris (N°16039000069) qui l’a confiée à l’Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes (OCRVP).

Depuis cette date, la CHREDO mène un travail important de collecte des témoignages des victimes des crimes commis par les djihadistes en Orient en lien avec l’OCRVP. Son président, accompagné de son conseil, a eu une longue réunion de travail avec la procureure en charge du dossier, Madame Aurélia Devos, ainsi qu’avec les services instructeurs.

C’est la première fois qu’une information judiciaire est ouverte du chef de génocide et crimes contre l’humanité à l’encontre des organisations djihadistes en Orient par la justice française. C’est une avancée majeure.

Pour Patrick Karam, président de la CHREDO, « il s’agit d’une étape importante dans le combat que mène avec obstination la CHREDO depuis 2014 pour faire reconnaitre que les exactions commises contre les minorités, par l’organisation Etat islamique et d’autres groupes terroristes islamiste en Irak et en Syrie ne relèvent pas de simples actes de guerre ou de terrorisme mais bien de génocides et crimes contre l’humanité.

Il est important que ne demeurent pas impunis les criminels, leurs soutiens et complices afin de servir de leçon et de dissuader tous ceux qui misent sur l’impunité et l’amnésie de la communauté internationale.

Il s’agit enfin de responsabiliser les dirigeants onusiens qui ont refusé de saisir la Cour Pénale Internationale et de les obliger à ouvrir une enquête de la CPI pour poursuivre et punir tous les auteurs mais aussi les soutiens de ces crimes, notamment en les finançant et en les armant.

Il s’agit ensuite d’adresser un message sans ambiguïté aux terroristes et à leurs soutiens pour leur signifier qu’il n’y aura aucune tolérance ni faiblesse dans la traque et la sanction. Il est important pour l’avenir que les méfaits dont ils ont été acteurs, complices ou soutiens puissent être puni à hauteur des effroyables crimes qui se sont noués dans ces régions. »

Pour rappel, outre cette plainte et celle de 2015 dans l’affaire du concert du groupe « Les Prêtres » qui avait obligé la RATP à accepter sur les affiches, la mention « En soutien aux Chrétiens d’Orient », la CHREDO a engagé deux autres procédures judiciaires: le 10 septembre 2014, une plainte auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes contre l’Humanité, contre les mouvements islamistes qui a été inscrite en 2014 dans le registre des plaintes en vue de son instruction par le Procureur de la CPI et le 30 janvier 2015, un courrier de la CPI nous informait que l’instruction du dossier avait commencé. C’est d’ailleurs, ce blocage qui a décidé la CHREDO à utiliser la procédure nationale au nom de la compétence universelle. Et enfin, le 25 septembre 2017, la plainte auprès du Parquet de Paris pour complicité de crimes contre l’Humanité, contre le groupe Lafarge et ses dirigeants.

La CHREDO, seule organisation à avoir menée une procédure accompagnée d’un dépôt de plainte à ce jour, restera très vigilante à la suite donnée à cette enquête qui est déterminante pour la reconnaissance et la condamnation des crimes commis par les djihadistes en Orient.

Contact presse :

Patrick KARAM, président de la CHREDO : 06 79 08 81 70