La mort d’Idriss Déby Itno au Tchad, le dernier chef de guerre africain, fragilise-t-elle la présence française au Sahel ? L’édito de Michel Taube et Michel Scarbonchi
A peine réélu, le 11 avril, avec près de 80% des voix, le nouveau maréchal, Idriss Déby, du Tchad a été tué lors des combats opposant son armée à des colonnes rebelles venues de Libye.
Au pouvoir depuis 1990, il ne profitera pas de son sixième mandat présidentiel. Son challenger principal à la présidentielle, Albert Pahimi Padacké, son ancien premier ministre, qui nous avait accordé un entretien exclusif le 9 avril dernier, lui a immédiatement rendu hommage.
Après trente ans de règne, il a usé 17 premier ministres jusqu’à la suppression de la fonction, en 2018 et placé, sa famille et ses proches, aux postes clés de l’Etat et de l’armée. Dont son fils, le général Mahamat Idriss Deby, chef de la Garde présidentielle, véritable garde prétorienne, lequel préside depuis le décès de son père, un Conseil militaire de Transition (CMT) qui a dissous le gouvernement et l’Assemblée Nationale, promettant, dans un délai de 18 mois, de nouvelles institutions et des élections libres et démocratiques.
Idriss Deby a eu la mort qu’il souhaitait, lui qui se définissait comme un guerrier : il est tombé au combat face à une énième rébellion. L’homme qui avait survécu à de nombreux coup d’Etat, attentats et autres insurrections, l’Homme qui, en 2013, encerclé dans son palais de N’Djaména, par des rebelles, refusa de partir en exil en France et se maintint au pouvoir, était réputé pour son courage.