Israël est-il une démocratie ? Les illusions de la gauche sioniste

Israël est-il une démocratie ? Les illusions de la gauche sioniste
À Jérusalem, 2 septembre 2014 Jonathan van Smit/Flickr

Orient XXIAnalyse · Le projet d’annexion d’une bonne partie de la Cisjordanie contenu dans le plan Trump du printemps 2020 a relancé le débat sur le régime d’apartheid. En assurant qu’Israël est une démocratie dans ses frontières d’avant 1967, la gauche sioniste israélienne et américaine entretient un mythe.

Les Palestiniens ont été presque totalement absents du débat sur l’annexion au printemps 2020, quand Donald Trump proposait qu’Israël annexe 30 % de la Cisjordanie, laissant aux Palestiniens un « État » constitué de plusieurs cantons discontinus entourés de territoires israéliens. Le « plan Trump » proposait également de révoquer la citoyenneté d’environ un quart des Palestiniens d’Israël en transférant dix villes israéliennes sous la juridiction du futur État palestinien. Beaucoup d’arguments contre le projet américain portaient sur le fait que les territoires étaient de facto annexés et resteraient en possession d’Israël.

Yair Lapid, le président du parti centriste Yesh Atid estime alors qu’une annexion formelle n’est pas nécessaire parce que la zone concernée la plus vaste, la vallée du Jourdain qui représente plus d’un quart de la Cisjordanie et permet l’encerclement total de la population palestinienne par Israël, « fait maintenant partie d’Israël. Ce n’est pas comme si quelqu’un menaçait de nous la reprendre ».Amos Gilad, un ancien général et responsable du ministère de la défense ajoute que le contrôle d’Israël sur la vallée du Jourdain serait plus cohérent avec l’augmentation des colonies juives plutôt qu’avec une annexion « purement déclarative » : « Le gouvernement pourrait prendre des mesures pour garantir que la vallée du Jourdain devienne le foyer de dizaines de milliers d’Israéliens, pas seulement de quelques milliers ». Ainsi le débat général n’était pas de savoir s’il fallait entériner l’appropriation israélienne des territoires de la Cisjordanie, mais comment le faire. Yair Golan, lui aussi ancien général et actuel député du Meretz, le parti sioniste le plus à gauche, affirme alors qu’il voterait en faveur de l’annexion « si le gouvernement israélien déclare que l’objectif final est la séparation avec les Palestiniens ».

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