ANALYSE par Jean-Paul Ghoneim
Une grande revue des alliances entre les pays du Golfe est en cours. Pendant les premières années de son accession au pouvoir, le jeune prince héritier, Mohamed Bin Salman, s’est appuyé sur son modèle et mentor des Émirats arabes unis, Mohamed Bin Zayed. Cette amitié quasi filiale semblait indéfectible en dépit des caractères bien affirmés et ombrageux des deux dirigeants.
Les Émirats qui avaient accepté d’être entraînés dans le conflit sans fin du Yémen pensaient sans doute que cette aventure serait plus brève et moins coûteuse. Ils semblaient y trouver leur compte en lorgnant vers le Sud-Yémen et plus précisément l’île de Socotra. Le conflit s’éternisant, l’enthousiasme d’Abou Dabi s’est érodé au point de retirer ses troupes, laissant le grand voisin seul dans le bourbier yéménite.
Pendant cette période, les Émirats ont réussi à entraîner les Saoudiens dans le boycott du Qatar jugé trop interventionniste dans les affaires de ses voisins et proche de la mouvance frériste/salafiste. Cette brouille, commencée en 2017, s’est achevée le 5 janvier dernier au 41e sommet du CCG, qui s’est tenu à Al-Ula en Arabie saoudite, sans faire fléchir Doha. Abou Dabi n’a accepté cette réconciliation que du bout des lèvres et sans enthousiasme aucun.
Le principal point d’achoppement entre Riyad et Abou Dabi est l’économie.
Le prince héritier saoudien admiratif du succès des Émirats a copié son modèle de développement en multipliant les projets économiques visionnaires et pharaoniques annoncés à grand renfort de publicité avançant des chiffres mirobolants. L’Arabie saoudite entend désormais développer son économie de l’après-pétrole et assurer son avenir en adoptant des schémas d’ouverture aux investissements, …. LIRE LA SUITE