L’Union européenne vient notamment de renouer le contact avec Téhéran dans le but de relancer les négociations sur le nucléaire iranien. La tâche s’avère cependant compliquée entre refus de l’Iran de se remettre à la table des négociations, et menace militaire étasunienne à l’encontre de Téhéran.
En attendant, le nouveau gouvernement iranien, au pouvoir depuis juin dernier, ne semble pas isolé sur tous les plans et poursuit ses alliances à l’Est. Quel avenir pour l’économie iranienne et ses relations avec le monde ? Quelle stratégie a été adoptée par le gouvernement iranien ? Le point avec Thierry Coville, chercheur à l’IRIS spécialiste de l’Iran.
Où en sont les négociations sur le nucléaire iranien alors que les États-Unis laissent planer une menace militaire à l’encontre de Téhéran pour la pousser à se remettre à la table des négociations ? Quid du rôle de l’Union européenne, alors que son négociateur en chef vient de rencontrer le vice-ministre iranien des Affaires étrangères ?
Les négociations pour relancer l’accord international de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien entre l’Iran, les États-Unis et les cinq autres puissances encore signataires de l’accord (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie) avaient repris en avril dernier avant de finalement être suspendues en juin 2021. En cause, les élections présidentielles en Iran : le gouvernement iranien a expliqué qu’il fallait arrêter les négociations, car une nouvelle équipe gouvernementale arrivait au pouvoir, équipe qui doit se charger des négociations. Depuis, celles-ci n’ont pas repris, ce qui s’avère problématique. On sait qu’il y a de nombreux débats en interne à ce sujet dans le nouveau gouvernement, s’agissant du sujet le plus important actuellement compte tenu de l’impact des sanctions américaines sur l’économie iranienne.
Outre la nécessité de désigner une nouvelle équipe de négociateurs et sans doute une nouvelle stratégie, on peut penser que ce délai s’explique par le fait que le gouvernement iranien ne veut certainement pas donner l’impression qu’il est aux abois et cherche à tout pris un accord en raison de la crise économique. Il se refuse à négocier en étant en position de faiblesse et joue donc la montre. LIRE LA SUITE