Figaro : L’Unesco s’inquiète pour les églises creusées dans la roche de Lalibela, au cœur du conflit éthiopien

Figaro : Renaud Girard: «Peut-on empêcher une bombe iranienne?»PATRIMOINE – L’organisation redoute pillage et saccage sur le site inscrit au patrimoine mondial, contrôlé par les indépendantistes du Tigré.

Cela fait maintenant bientôt 10 mois que le conflit dure. L’Unesco s’est dite «sérieusement préoccupée par la protection du site du patrimoine mondial des églises creusées dans le roc de Lalibela, suite aux rapports faisant état de l’extension du conflit», dans un tweet publié mardi par l’organisation de l’ONU pour l’éducation, la science et la culture, basée à Paris, en réaction à la prise de la ville par les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Lalibela, ville emblématique de la région Amhara, célèbre pour ses églises taillées dans le roc, a été prise jeudi dernier par les forces rebelles de la région en guerre du Tigré, qui ont avancé dans les régions voisines. Face à la progression du TPLF, l’Éthiopie a menacé de déployer «sa capacité totale de défense». Dans un communiqué publié dès vendredi sur son site, l’Unesco avait appelé «à s’abstenir de tout acte qui pourrait exposer à des dommages» ce lieu de «pèlerinage, de dévotion et de paix» et demandé que toutes «les précautions nécessaires soient prises pour empêcher toute tentative de pillage et de saccage des biens culturels situés dans cette zone».

«Nouvelle Jérusalem»

Les onze églises rupestres monolithiques médiévales de cette nouvelle Jérusalem du XIIIe siècle sont situées dans une région montagneuse au cœur de l’Éthiopie, à proximité d’un village traditionnel aux habitations de forme circulaire. Haut lieu du christianisme éthiopien, le site des Églises creusées dans le roc de Lalibela a été «inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1978», rappelle l’organisation.

Les églises de Lalibela sont uniques et sont situées sous le niveau du sol, entourées de profondes douves sèches. Seuls leurs toits sont visibles depuis la surface. Les cours entourant ces lieux de culte extraordinaires ne sont accessibles que par des escaliers et des tunnels. Formées d’un seul bloc, elles regorgent d’ornements et de fenêtres sculptées en forme de croix. Lalibela tire son nom du roi Gebre Mesqel Lalibela dont la légende veut qu’il ait fait construire onze églises avec l’aide d’anges après que Dieu lui eut ordonné d’édifier une «Nouvelle Jérusalem». LIRE LA SUITE