Edito du 18 juillet 2019 : Syrie -Pressions d’adversaires et conseils d’amis

Par Elias MASBOUNGI

Syrie : Pressions d’adversaires et conseils d’amis

Alors que les ennemis de l’intérieur et adversaires de l’extérieur du Président Bachar El Assad réclament rien de moins qu’une nouvelle Constitution syrienne, les amis et alliés du régime lui conseillent d’entreprendre sans plus tarder une révision de la loi fondamentale de son pays. Un geste qui, selon ces derniers, pourrait déclencher un processus de stabilisation du pays.

Il faut dire qu’après avoir constaté le fait accompli du maintien du président syrien à son poste, la communauté internationale a préconisé un processus de transition comprenant de profondes réformes et une participation au pouvoir de personnalités indépendantes et d’opposants de ce « printemps » qui attend son été depuis des années.

Des cercles proches du régime ne reconnaissent ni ces pressions ni ces conseils mais se montrent rassurants sur la volonté du « Raïss » d’entreprendre des réformes assorties d’aménagements constitutionnels qui permettraient à «toutes les forces présentes sur le terrain, sauf les islamistes et les autres fractions qui ont soutenu le terrorisme, de participer à la relève du pays ».

Comment et dans quelles conditions ? Il est encore difficile de répondre à ces interrogations, la logique imposant auparavant un arrêt total des combats et le règlement du problème des présences armées étrangères ou opposantes avant une pacification concertée.

Obstacle de plus en plus apparent devant une véritable accalmie : une volonté russe de réduire l’influence iranienne et la présence militaire turque en zone frontalière.

Sur le terrain justement et même dans les zones reprises par l’armée syrienne (sauf dans les grandes villes) l’insécurité ne favorise pas la reprise mais un mouvement de reconstruction à petite échelle et un timide frémissement économique.

Et le méga-chantier de la reconstruction dont les chiffres encore provisoires sont lancés par la Banque Mondiale et d’autres organismes concernés.

On ne voit pour l’instant que des représentants d’entreprises chinoises, indiennes, iraniennes, russes, allemandes, belges, italiennes et espagnoles dans les hôtels de Damas.

Rien de tricolore sinon par le moyen de multinationales européennes.

On peut déjà affirmer que les Chinois et les Russes avec leurs sous-traitants et alliés auront la part du lion. Avec des capitaux inodores toujours accessibles et des collaborations techniques et financières encore plus disponibles.