C’est le nouveau sigle de l’accord franco-saoudien d’aide militaire au Liban : LE « DONAS » : EXECUTION AU PREMIER TRIMESTRE DE 2015 SUR UNE DUREE DE DIX ANS
L’accord franco-saoudien d’aide militaire au Liban qui vient d’être signé à Ryad et qui porte maintenant le sigle : DONAS (Don Arabie Saoudite) se révèle aux médias depuis hier par bribes mais des sources proches du ministère de la défense, donc dignes de foi.
En prélude, un responsable de la rue Saint Dominique (siège du ministère) a procédé à une sorte de rétrospective remontant à décembre dernier lorsque le roi Abdallah d’Arabie et le Président François Hollande ont annoncé qu’un don saoudien de trois milliards de dollars sera alloué pour l’achat de matériel français destiné à l’armée libanaise.
Cette annonce a été suivie, a expliqué ce responsable, d’une longue période de tractations, contacts et négociations entre le gouvernement saoudien, la partie française représentée par l’ODAS (organisme mixte chargé de négocier, de coordonner et de préparer les accords avec les entreprises d’armement) et le commandement de l’armée libanaise.
Il s’agit donc d’un marché atypique, le payeur n’étant pas le bénéficiaire du matériel, a ajouté le responsable comme pour expliquer les délais qui ont ralenti la concrétisation de ce « deal ». Non sans affirmer que les parties saoudienne et française étaient motivées uniquement par l’urgence de venir en aide aux forces armées libanaise qui se bat en première ligne contre le terrorisme avec des moyens de fortune.
Sur le matériel lui-même, on apprend, toujours selon les mêmes sources, qu’il se subdivise en quatre catégories et que les premières livraisons seront effectuées «au premier trimestre de 2015 ».
Tout d’abord des véhicules blindés de transport et de combat, des pièces d’artillerie anti-chars et des mortiers de divers calibres. Ce volet terrestre sera le volet le plus important, le deuxième relevant de l’aéromobilité, c’est à dires des hélicoptères de transport et de combat avec l’équipement adéquat répondant aux demandes du commandement libanais. Là, il s’agit des hélicoptères existant au Liban qui ont été dotés de missiles HOT et d’hélicoptères à livrer au deuxième semestre de l’année prochaine.
La troisième catégorie d’équipements comprend des patrouilleurs de surveillance et de combat dotés d’un armement léger. La quatrième et dernière englobant tout ce qui toute à la surveillance, le renseignement et les équipements destinés à la surveillance des frontières. Il faut y ajouter des drones pour soutenir cette activité de surveillance et de renseignement.
Des missiles d’auto-défense viennent s’ajouter aux catégories précédentes.
Informations diverses fournies avec la plus grande parcimonie sur les modes de paiement, les délais entre chaque règlement et la ou les livraisons y relatives. Tout cela est encore en discussion mais sera mis en pratique dès le premier paiement dont la date n’a pas été révélée.
Un pourcentage entre les deux principaux groupes de matériel : 45 pour cent pour le terrestre et le restant pour l’aéromobilité. La formation des personnels serait entièrement à la charge de la France et sans contrepartie. La maintenance figurant dans les accords et étant assurée en permanence par les spécialistes français, ce qui rassurera en passant, nous dit-on, que tout ce matériel « ne changera pas de mains » comme d’aucuns le craignaient…
Sur l’aspect politique, le mérite de ce contrat qualifié d’exceptionnel par son importance et son volume, revient, selon le haut responsable de la rue Saint Dominique au roi Abdallah qui a mis sur la table les trois milliards et le Président Michel Sleiman qui a œuvré sans cesse pour que le projet soit mis sur pied avant la fin de son mandat.
Interventions, vétos, obstacles posés par des pays tiers ?
Le responsable explique que tous les contrats d’armement attirent l’attention et provoquent des réactions dans des pays voisins du bénéficiaire ajoutant qu’aucune objection étrangère (comprendre israélienne) n’a été entendue et que la « shopping list » a été exclusivement établie par les parties française et libanaise.
Un contrat très consistant et même inégalé par son importance qui se réalisera par étapes sur dix ans, avec des périodes de concrétisation semestrielles mais qui fera de l’armée libanaise une des mieux structurées et par conséquent capable de faire face aux adversaires et aux défis de tout genre dans une région en pleine ébullition. Telle a été le mot de la fin du responsable français qui a évité de fournir plus de détails sur ce qu’il faudra désormais nommer le DONAS…