Au sein d’anciennes fortifications romaines datant d’il y a 2 000 ans, des archéologues ont fait une découverte étonnante. Il s’agit d’un système de pieux et de fossés servant à défendre une zone attaquée. Or, si ce même système avait déjà été décrit dans des écrits de l’époque, il s’agit bien de la toute première fois qu’il est observé.
Un système aussi sanglant qu’ingénieux
La guerre des Gaules est une série d’ouvrage dans laquelle Jules César raconte sa guerre victorieuse contre les Gaulois entre -58 et -52. Or, l’empereur y décrivait notamment un système de pieux et de fossés permettant de défendre une zone attaquée par les Gaulois. L’idée est aussi sanglante qu’ingénieuse : des assaillants œuvrant de nuit se retrouvaient empalés et donc stoppés net dans leur élan.
Comme l’explique un article publié par Ancient Origins le 1er mars 2023, des archéologues de l’Université Johann Wolfgang Goethe à Francfort ont découvert les restes d’un système de ce genre à proximité d’une mine d’argent en Allemagne, en dehors de la ville de Bad Ems (Rhénanie-Palatinat). Cette zone correspondait à la frontière nord de l’Empire romain.
Sur le site, les chercheurs ont ainsi retrouvé des pointes en bois caractéristique du fameux piège décrit par Jules César. Toutefois, de premières fouilles il y a deux siècles ont permis de retrouver des restes de minerai et des scories métalliques suggérant un travail ancien de l’argent. Plus proche de nous, en 2016, d’autres fouilles ont permis de découvrir un premier fort tout proche, signifiant que la mine d’argent était déjà défendue à l’époque, notamment grâce au fameux système de fossés.
Un minerai que les Romains n’ont pas pu extraire
D’autres écrits anciens étayent la thèse des archéologues. En l’an 47, un gouverneur romain se nommant Curtius Rufus avait déjà essayé d’extraire le minerai. Bien que cela semble confirmer la nécessité d’une protection militaire, l’argent a finalement été extrait bien plus tard (pas moins de 200 tonnes). En effet, les Romains n’avaient visiblement pas creusé suffisamment profond. Dans un second fort découvert et disposant également du système de fossés à pointes a été retrouvée une pièce de monnaie. Or, celle-ci date de l’an 43 et confirme donc l’époque, se situant ainsi plus d’un siècle avant la construction des limes, ces murs dessinant physiquement les frontières de l’Empire.
Une question particulière se posait pour les archéologues : comment les piliers en bois des fossés ont-ils pu être aussi bien conservés ? L’humidité du sol pourrait être la clé du mystère. Toutefois, les chercheurs tentent encore de trouver des réponses à d’autres questions. En effet, la construction du premier fort découvert ne semble jamais avoir été réellement terminée. De plus, les deux forts ont été finalement détruits par la suite, sans qu’il n’y ait pour l’instant d’explication valable.