De Gaulle et le monde arabe

De Gaulle et le monde arabe
Les généraux Georges Catroux (à gauche) et Charles de Gaulle (à droite) arrivent au Petit Sérail à Beyrouth pour rencontrer des membres du gouvernement libanais, le 12 août 1942 (AFP)

Middle East EyeDe 1958 à 1968, le général de Gaulle, dont on célèbre le cinquantenaire de la disparition, a théorisé et mis en pratique une politique arabe en adéquation avec les réalités locales. Mais dans une logique de plus en plus atlantiste, ses successeurs ont petit à petit déconstruit son héritage.

À l’occasion des 50 ans de la mort de Charles de Gaulle, le 9 novembre 1970, il est intéressant de rappeler le visionnaire qu’il fut, mais également le bâtisseur d’une politique arabe indépendante.

Homme de discours, ses mots ont une temporalité qui dépasse de loin son vivant. Pour lui, « l’Orient compliqué » est une région en perpétuel bouillonnement. Il qualifie le monde arabe de « passionnel et démentiel », en quête de régénération.

Passionné par l’Orient 

Son éducation militaire le plonge rapidement dans les ramifications complexes de l’Orient. Ainsi, il lit Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand, Une Enquête au pays du Levant et Un jardin sur l’Oronte de Barrès. Les nombreuses discussions avec son camarade Catroux, général d’armée et fin connaisseur du monde arabe, le captivent littéralement.

C’est au cours de ses trois années à Beyrouth de 1929 à 1931, où il est affecté à l’état-major du Levant, qu’il se familiarise réellement avec la réalité du terrain. Il prend conscience de la problématique kurde, de l’émergence du nationalisme arabe et de la question épineuse d’un foyer de peuplement juif en Palestine.

La Syrie et le Liban sous mandat français depuis les accords de Sykes-Picot sont les deux premières régions à rejoindre le commandement de la France libre dès 1941. Le général de Gaulle s’appuie sur Catroux pour lutter contre les forces vichystes présentes en Orient.

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