Crise au Liban : Deux documentaires sur Arte

Crise au Liban : Deux documentaires sur Arte

Arte : Deux documentaires sur la crise au LibanCrise au Liban : Deux documentaires sur Arte

Crise au Liban : le 17 Novembre, la chaine Arte proposait deux documentaires sur le Liban afin de décrypter la crise que subit le pays actuellement. Retour sur son histoire, passée et présente.

Liban, l’épreuve du chaos, réalisé par Amal Mogaizel

Aux lendemains de la double explosion du 4 août 2020, à Beyrouth, un décryptage de la faillite du Liban, victime d’une crise sans précédent, en proie à la colère, à la tentation de l’exil et aux espoirs portés par la jeune génération.

Apocalyptique, la double explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth a de nouveau attisé le vent de la révolte, qui s’était levé le 17 octobre 2019 au Liban, avant d’être violemment réprimé. À nouveau, par milliers, les Libanais, toutes générations et confessions confondues, sont descendus dans la rue pour exiger le départ de la classe politique incompétente et corrompue qui spolie leur pays depuis quarante ans. L’ancien coffre-fort du Moyen-Orient, modèle de la région dans les années 1950-1960, est à l’agonie, rongé par une inflation exponentielle, fragmenté par les inégalités sociales et menacé par la famine. Otage de puissances étrangères et de clans mafieux, le Pays du Cèdre a en outre dû faire face à l’afflux d’1,5 million de réfugiés syriens depuis 2011. Nés après la guerre civile, les jeunes, déchirés entre la tentation de l’exil et le désir de changement, veulent en finir avec le système politico-confessionnel qui a gangrené la société. Ils réclament un État laïque et démocratique.

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Liban – Un pays dans la tourmente, réalisé par Duki Dror

Comment le Liban, la « Suisse de l’Orient », a-t-il sombré dans le chaos ? Commentée par ses acteurs et des observateurs, une plongée éclairante dans l’histoire tumultueuse du Liban, pour remonter aux sources du désastre actuel.

En 1917, la France et la Grande-Bretagne se partagent la zone arabe de l’Empire ottoman en ruine, dessinant une carte du Moyen-Orient dont les frontières ignorent la mosaïque de confessions religieuses : chrétiens, druzes, sunnites et chiites… La France, qui a hérité du Liban, transmet à son départ, en 1943, le pouvoir aux chrétiens, à l’époque majoritaires. Dans les années 1960, le Pays du Cèdre connaît une prospérité et une liberté d’expression dont sont privés ses voisins. Mais après la guerre des Six-Jours en 1967, l’afflux au Sud-Liban de réfugiés palestiniens, qui s’organisent sous la bannière de l’OLP, attise les tensions. Dès lors, l’engrenage de la violence, entre attentats, exactions des milices phalangistes et ingérence des puissances étrangères, d’Israël à la Syrie en passant par les États-Unis, l’URSS et la France, précipite en 1975 le Liban dans une guerre civile au lourd bilan : 150 000 morts et un million d’exilés. Minorités, partis politiques et grandes familles s’affrontent dans un imbroglio d’alliances, de retournements et d’enlèvements où s’engouffrent des seigneurs de guerre. Dans un Beyrouth dévasté, les clans mafieux font main basse sur l’économie. C’est un pays atomisé qu’envahit Israël, appuyé par l’armée du Sud-Liban en 1982, jusqu’au siège de Beyrouth, avant l’assassinat du président fraîchement élu Bachir Gemayel, auquel succède son frère Amine. Soutenue par l’Iran, la montée en puissance du Hezbollah, parti politique et milice chiite, renforce, après le retrait d’Israël, le contrôle du territoire par la Syrie de Bachar el-Assad. Laquelle en sera chassée, avec la « révolution du Cèdre », au lendemain du meurtre en 2005 du Premier ministre sunnite Rafiq Hariri, proche de l’Arabie saoudite, qui lui est imputé. Le Liban croit alors renouer avec l’indépendance : une embellie de courte durée.

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