Cannes 2021 : jeunesses énergiques, familles en péril et déracinements dans les cinémas arabes 

L’actrice française d’origine tuniso-algérienne Hafsia Herzi, révélée dans La Graine et le mulet en 2007, revient à Cannes en tant que réalisatrice avec Bonne mère, son premier long métrage pour lequel elle a puisé dans ses souvenirs d’enfance, dans les cités de Marseille. Présenté dans la section Un Certain regard, il sort en salles en France le 21 juillet (AFP/Christophe Simon)

Middle East EyeCannes 2021 : jeunesses énergiques, familles en péril et déracinements dans les cinémas arabes par Roland Carrée

L’édition 2021 du Festival de Cannes offre à nouveau l’occasion de tâter le pouls, entre autres, des cinémas arabes ou traitant le monde arabe.

Depuis quelques années, une certaine diversité gagne les contenus des sélections officielles et parallèles du Festival de Cannes, permettant à des cinématographies pas toujours (re)connues de se montrer sur la scène internationale et à leurs réalisateurs de poursuivre plus solidement leurs carrières. 

Si quelques sélections et prix cannois sont certes attribués dans le courant de la fin du XXe siècle à des films et cinéastes arabes (Palme d’or en 1975 pour le film algérien Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar-Hamina, Prix du cinquantième anniversaire en 1997 à l’Égyptien Youssef Chahine pour l’ensemble de son œuvre, etc.), il faut attendre les années 2000 pour les voir grimper. 

Ce phénomène n’est pas uniquement dû à une potentielle meilleure qualité de ces cinématographies vis-à-vis des décennies précédentes, mais aussi au fait que de plus en plus de films sont produits dans ces régions, une attention particulière leur étant accordée de la part des fonds internationaux. 

Par ailleurs, nombre de pays concernés vivent des bouleversements socio-politiques encourageant davantage la liberté d’expression et la création artistique.

Pour cette édition 2021 du Festival de Cannes, jusqu’au 17 juillet, de nouveaux titres arabes intègrent ainsi les différentes sections et compétitions. 

Une Palme d’or pour le Maroc ? 

Après avoir présenté Les Chevaux de Dieu en 2012 dans la catégorie Un certain regard puis Much Loved en 2015 à la Quinzaine des Réalisateurs, le réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch intègre la compétition officielle et offre au Maroc la possibilité de remporter sa première Palme d’or. 

Son nouveau film, Haut et fort, évoque la jeunesse marocaine sous l’angle du hip-hop, ce qui semble contraster avec les constats plus pessimistes que proposaient les derniers films d’Ayouch sur la société de ce pays. LIRE LA SUITE