Bombardement de l’église catholique de la Sainte-Famille : Nétanyahou a déclaré qu’Israël « regrettait profondément qu’un tir perdu ait atteint l’église ». 

Le patriarcat latin de Jérusalem a annoncé, jeudi 17 juillet, la mort de trois personnes dans une frappe israélienne sur la seule église catholique du territoire palestinien, refuge depuis le début de la guerre pour cette petite communauté. Plusieurs personnes ont également été blessées, « dont le curé de la paroisse, le père Gabriel Romanelli », a précisé le patriarcat. Des dommages ont par ailleurs été causés au bâtiment.

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Le président français, Emmanuel Macron, a « condamné fermement » cette frappe dans un message sur X publié jeudi soir. « Je me suis entretenu avec le cardinal [Pierbattista] Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem », a ajouté le chef de l’Etat, assurant « la solidarité de la France envers tous les chrétiens de Palestine qui, de Gaza à Taybeh, sont aujourd’hui menacés ». « La poursuite de cette guerre est injustifiable. Le cessez-le-feu doit être finalisé maintenant, les civils et les otages doivent être libérés de la menace de la guerre permanente », a-t-il ajouté.

Le président américain, Donald Trump, « a appelé le premier ministre [israélien, Benyamin Nétanyahou,] ce matin pour évoquer la frappe sur cette église à Gaza (…). C’était une erreur des Israéliens de frapper cette église catholique, c’est ce qu’a dit le premier ministre au président », a déclaré à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.

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Dans un communiqué diffusé jeudi soir, Benyamin Nétanyahou a déclaré qu’Israël « regrett[ait] profondément qu’un tir perdu ait atteint l’église de la Sainte-Famille à Gaza. Chaque vie innocente perdue est une tragédie », a-t-il ajouté. Un peu plus tôt, le ministère des affaires étrangères israélien avait affirmé qu’Israël « ne vis[ait] jamais » de sites religieux dans la bande de Gaza, ajoutant que l’armée enquêtait.

« Un char a frappé directement l’église »

L’église abritait à la fois des chrétiens et des musulmans, dont un certain nombre d’enfants handicapés, selon Fadel Naem, directeur par intérim de l’hôpital Al-Ahli, qui se trouve à deux pas de l’église et qui a reçu les blessés. Le directeur de l’hôpital a ajouté que la zone autour de l’église et de l’hôpital a été frappée à plusieurs reprises depuis plus d’une semaine.

« Dans la matinée, un char nous a pris pour cible et a touché l’église. Plusieurs civils ont été tués et blessés », a raconté à l’AFP Shadi Abou Daoud, un déplacé dont la mère de 70 ans est morte dans la frappe.

Un Palestinien chrétien blessé, à l’hôpital arabe Al-Ahli, après une frappe israélienne sur l’église de la Sainte-Famille, dans la ville de Gaza, le 17 juillet 2025.
Un Palestinien chrétien blessé, à l’hôpital arabe Al-Ahli, après une frappe israélienne sur l’église de la Sainte-Famille, dans la ville de Gaza, le 17 juillet 2025. DAWOUD ABU ALKAS / REUTERS

« Viser un site sacré qui abrite environ 600 personnes déplacées, dont la majorité sont des enfants, est une violation flagrante de la dignité humaine (…) et du caractère sacré des sites religieux, qui sont supposés fournir un abri sûr en temps de guerre », a commenté le patriarcat latin de Jérusalem. Le patriarche Pizzaballa a déclaré au portail d’information Vatican News : « Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’un char a frappé directement l’église. L’armée israélienne dit par erreur mais nous n’en sommes pas sûrs. »

Le pape « profondément attristé »

Le pape, Léon XIV, s’est lui dit « profondément attristé par (…) l’attaque militaire contre l’église catholique de la Sainte-Famille à Gaza ». « Sa Sainteté renouvelle son appel à un cessez-le-feu immédiat », précise un télégramme de condoléances publié par le Vatican. La première ministre italienne, Giorgia Meloni, a de son côté imputé à Israël la responsabilité de la frappe contre l’église. « Les attaques contre la population civile, qu’Israël pratique depuis des mois, sont inacceptables. Aucune action militaire ne peut justifier une telle attitude », a-t-elle déclaré.

« Nous tenions à vous dire notre plus profonde solidarité avec l’Eglise et les peuples de Terre sainte », a écrit le président de la Conférence des évêques de France, le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, dans un message adressé au patriarche latin de Jérusalem. « Cette nouvelle tragédie s’ajoute à celles qui frappent sans distinction la population de Gaza depuis le début de l’offensive militaire », a regretté le cardinal Aveline. L’église touchée « s’efforce de demeurer un lieu de paix, au service de tous les Gazaouis », et « rien ne peut justifier qu’elle ait été l’objet d’une telle attaque », a-t-il assuré.

L’association de soutien aux minorités chrétiennes, L’Œuvre d’Orient, a transmis au Monde un communiqué dans lequel elle estime que l’église a été « bombardée par Tsahal ». « Cette action n’est justifiée par aucun objectif stratégique (…) et fait suite à l’attaque de Taybeh par des colons, sans intervention des forces de l’ordre », poursuit L’Œuvre d’Orient.

« On peut se demander si Israël en veut aux communautés chrétiennes. Nous attendons des excuses de la part du gouvernement israélien », a déclaré à l’AFP Pascal Gollnisch, son directeur général. L’Œuvre d’Orient a aussi rappelé « l’urgence d’un cessez-le-feu et d’un accès humanitaire pour protéger les populations les plus vulnérables ».

Selon la défense civile palestinienne, au total 25 personnes ont péri dans les frappes israéliennes jeudi dans la bande de Gaza.

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