Après la frappe sur l’église de la Sainte Famille à Gaza, les catholiques montent au créneau

L’église de la Sainte-Famille était devenue un refuge pour la minuscule communauté chrétienne de Gaza, mais pas seulement. Des centaines de déplacés s’y abritaient aussi lorsqu’une frappe israélienne s’est abattue sur la bâtisse, jeudi 17 juillet au matin, faisant trois morts et une dizaine de blessés. Au lendemain de ce bombardement condamné à l’international, la communauté chrétienne s’émeut et somme Israël de protéger les lieux de culte.

Tout au long des 21 mois de guerre entre Israël et le Gaza, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, le Vatican a gardé un œil, et surtout une oreille sur la communauté présente dans l’église de la Sainte-Famille. Le prédécesseur de Léon XIV, le pape François, appelait tous les jours le père Gabriel Romanelli, qui a été légèrement blessé à la jambe lors de la frappe israélienne jeudi.

Le Vatican, dans un communiqué, « a de nouveau exprimé sa préoccupation pour la situation humanitaire dramatique de la population de Gaza, en particulier les plus vulnérables », explique notre envoyée spéciale à Jérusalem, Aabla Jounaïdi. Benyamin Netanyahu, lui, a annoncé une enquête sur l’incident. Et fait rare : le Premier ministre israélien a exprimé des regrets pour les victimes. Il faut croire que les condamnations internationales, nombreuses, ont pesé.

Une délégation de responsables de l’Église ont pu entrer à Gaza

Autre fait très inhabituel, les portes de Gaza se sont ouvertes pour laisser passer une délégation de responsables de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe grecque. Le patriarche latin catholique de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, et son homologue grec orthodoxe, Théophilos III, ont pu visiter le site dans la ville de Gaza et manifester leur soutien aux catholiques de Gaza.

« Les patriarches ont rencontré des familles ayant trouvé refuge sur place. Ils ont présenté leurs condoléances (…) ont constaté personnellement les dégâts subis par l’église lors de la récente frappe », a indiqué le Patriarcat latin de Jérusalem dans un communiqué, qui exprimé avait plus tôt « la préoccupation des églises de la Terre Sainte pour la communauté de Gaza ».

Pierbattista Pizzaballa et Théophilos III ont déclaré que des agences humanitaires avaient facilité leur visite, qui a par ailleurs permis la livraison de vivres et de matériel médical d’urgence à la population civile au bord de la famine, selon l’ONU.

Le pape renouvelle son appel à un cessez-le-feu

Le pape Léon XIV, au cours de son appel avec le Premier ministre israélien, a aussi renouvelé son appel à un cessez-le-feu. Il a appelé Benyamin Netanyahu à « redynamiser les négociations » en vue d’un cessez-le-feu et a exprimé « sa préoccupation face à la situation humanitaire dramatique » dans l’enclave.

Mais les négociations indirectes avec le Hamas demeurent toujours dans l’impasse, et les bombardements, ce vendredi 18 juillet sur Gaza et Gaza-ville, n’ont pas cessé. Ils ont fait au moins 35 morts. Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a coûté la vie à 1 219 personnes en Israël, les bombardements israéliens ont fait au moins 58 667 morts, en majorité des civils, selon le bilan du ministère de la Santé du Hamas, jugé fiable par l’ONU.