Albi, à l’ombre de la cathédrale Sainte-Cécile, un peintre à scandale

Albi, à l’ombre de la cathédrale Sainte-Cécile, un peintre à scandale, Toulouse-Lautrec
Cathédrale Sainte-Cécile d’Albi (depuis la cité épiscopale). Édifiée au XIIIe siècle dans le style gothique méridional, c’est la plus grande cathédrale de briques au monde : 113 m de long, 35 m de large. Elle fut classée par l’Unesco au Patrimoine mondial de l’humanité en 2010 (Photo FC)

Albi, à l’ombre de la cathédrale Sainte-Cécile, un peintre à scandale, Toulouse-Lautrec article rédigé par François Collombet

Cette cathédrale d’Albi rouge brique n’a-t-elle pas tout d’une forteresse ! Voici donc la plus grande cathédrale de briques au monde (113 m de long, 35 m de large, 78 m de haut) classée sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Hissée sur son rocher, elle est visible de partout. Elle est le coeur de la plus extraordinaire cité épiscopale du Midi (comparable à celle de Poreč en Croatie). A ses pieds coule la rivière Tarn. Un pont l’enjambe, l’un des plus vieux ponts de France (toujours en activité). Il date du XIIIe siècle. Une fois franchi le baldaquin (entrée méridionale de la cathédrale), porche grandiose, unique élément de pierre du bâtiment, c’est un spectacle hallucinant qui attend le visiteur : 18 500 m² de fresques et de décorations. Elles illustrent sous un ciel bleu nuit, des épisodes de la Bible faisant d’Albi, la plus grande cathédrale peinte en Europe. Toujours sur le registre de la magnificence, à la tribune, les grandes orgues (œuvre de Christophe Moucherel de 1734 à 1736), parmi les plus belles de France, aux dimensions hors du commun. Mais, le croirez-vous ! Une église a été élevée à l’intérieur de la cathédrale. Elle est au milieu de la nef. C’est l’incomparable jubé, une « magnifique folie » a-t-on dit pour abriter le chœur des chanoines. Enfin, un trésor (dont on expose le facsimilé), la Mappa Mundi conservée depuis 1300 ans par les Albigeois, témoin inestimable de l’histoire de l’Humanité.

A l’ombre de la cathédrale, un autre monde, la débauche !

Mais en contre-bas de la cathédrale, au palais de la Berbie, c’est un autre monde qui s’expose, celui de la débauche, de la prostitution, des courses, celui de Paris et de Montmartre à la fin du XIXe siècle avec les filles de joie, les danseuses, les chanteuses… ; le monde des maisons closes, des cabarets, des théâtres, des café-concert, des bals… C’est l’œuvre d’un enfant d’Albi, Toulouse-Lautrec, peintre expressionniste, dessinateur affichiste et lithographe, celui qui sut outrepasser toutes les conventions pour vivre un attachement charnel à son art. S’il défia la morale, il garda toute sa très courte vie un regard profondément humain pour celles (et ceux) qui furent ses modèles.

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