8 mars 2019, journée de la femme : Parfum, entre Orient et Occident avec Annick Le Guérer

AU NOM DE LA ROSE, ENTRE L’ORIENT ET L’OCCIDENT (voir la vidéo)

PARFUMS ET RELIGIONS : LE PACTE DES « PARFUMES » (lire plus bas)

LES ORIGINES ORIENTALES DU PARFUM (lire plus bas)

RENCONTRE AVEC UNE FEMME HORS DU COMMUN 

ANNICK LE GUERER

« Plongée » dans le parfum dès mon enfance, je consacre ma vie aux parfums, aux odeurs et à l’odorat. Avec plusieurs livres édités, des conférences proposées, des expositions imaginées et de nombreuses publications, j’aime partager ma passion tout en parcourant le vaste monde olfactif » Annick Le Guérer.

Tout sur Annick Le Guérer, Anthropologue, Philosophe, Historienne, Ecrivain des Odeurs, de  l’Odorat et du Parfum de renommée internationale

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Orient-Occident

Au cœur du désert turkmène, région que l’on pensait n’avoir jamais abrité de civilisation, des archéologues ont découvert  les traces d’un peuple raffiné qui prenait soin du corps et utilisait, 5000 ans avant J. C., des pots à onguents. Une découverte qui fait remonter plus loin encore dans le temps l’usage des parfums et produits de beauté dont on a en Inde, Mésopotamie, Égypte, de nombreux vestiges. L’archéologie suggère donc que c’est vers l’Orient qu’il faut se tourner pour trouver les racines d’un art qui s’est épanoui en Europe à l’époque moderne. 


« LE PACTE DES PARFUMES » Par Annick Le Guérer

La parfumerie occidentale a ses racines dans celle du monde gréco-romain qui est fille de la parfumerie égyptienne. Considérés comme les maîtres incontestés de cet art, les Égyptiens l’ont profondément marqué de leur empreinte. L’ « anti », parfum primordial est pour eux la « sueur des dieux » le « sang du Christ » et c’est la science des embaumeurs qui assure le passage du défunt dans une autre vie en faisant de lui un « parfumé ». Le parfum était doté de très grands pouvoirs : sacrés, préventifs, curatifs, magiques, séducteurs.

Les pratiques et traditions qui font ressortir la fonction apaisante et pacificatrice du parfum sont innombrables. Dès la plus haute antiquité, les parfums résineux brûlés sur les autels étaient censés apaiser le courroux des dieux. Les volutes d’encens s’élevant vers le ciel établissaient la communication entre les divinités et les hommes. Le mythe grec de la panthère parfumée dont la bonne odeur attire les autres animaux a même été repris et détourné par le christianisme. Pour les bestiaires médiévaux, le Christ surnommé le « oint », le « parfumé » est la « nouvelle panthère » dont la parole odorante attire tous les peuples de la terre pour leur apporter la paix.

Et c’est encore cette fonction d’harmonie qu’assume le parfum dans d’autres religions, notamment le bouddhisme : celui qui perçoit les milliers de senteurs du Paradis de Bouddha est réputé accomplir des actions dignes de lui.

Au Moyen-Orient, la pratique traditionnelle qui consiste à asperger d’eau de rose ou de fleur d’oranger l’étranger qui arrive dans la maison est destinée à l’intégrer olfactivement et symboliquement à la famille. Les bonnes relations diplomatiques ont longtemps accordé une place éminente au parfum. C’est la reine de Saba qui embaume Jérusalem d’une profusion de senteurs lorsqu’elle rend visite au roi Salomon. C’est le calife Haroun Al- Rachid qui envoie à Charlemagne les plus précieux parfums de Bagdad. C’est encore le roi Baudoin de Jérusalem qui fait parvenir à l’empereur Frédéric Barberousse les fameuses pommes de senteurs qui connaîtront un succès considérable en Occident.

Dans nos sociétés modernes souvent marquées par la violence des rapports humains, le parfumage d’espaces publics comme les parkings vise au-delà du confort olfactif à faire baisser l’agressivité ambiante.
Les mêmes pouvoirs sont invoqués dans les relations humaines. On sait que l’odeur de la mère joue un rôle apaisant primordial sur le nouveau-né au point que, s’il en est privé, il peut développer des troubles émotionnels et cognitifs intenses.
Mais s’il ne fallait retenir qu’une pratique symbolique du pouvoir pacificateur accordé au parfum, je choisirais sans doute celle « du pacte des parfumés » en usage chez les Arabes préislamiques : en plongeant leurs mains dans le parfum, les participants s’engageaient solennellement à des relations
pacifiques.


Au nom de la rose, entre Orient-Occident

Encens et myrrhe d’Arabie, benjoin du Siam et de Sumatra, galbanum de Perse, santal de l’Inde : tous ces ingrédients aromatiques porteurs de rêve viennent de l’Orient. Ils enrichissent très tôt la pharmacie-parfumerie européenne qui va bénéficier par la suite des apports des « Indes Occidentales » : fève tonka de Guyane, baume de Tolu, baume du Pérou, vanille et copal du Mexique. Ce ne sont pas seulement les produits, mais aussi les connaissances qui circulent. À partir des royaumes musulmans d’Espagne, tombée en grande partie aux mains des Maures depuis le VIIIe siècle, les écrits des savants arabes, eux-mêmes traducteurs des auteurs grecs de l’Antiquité, sont diffusés dans toute l’Europe. Traduites en latin, les œuvres d’Abulcassis de Cordoue, en particulier, vont exercer une grande influence. Gênes et Venise sont en contact permanent avec l’empire byzantin et tous les commerçants de Méditerranée orientale. Et, de retour des croisades qui se déroulent du XIe au XIIIe siècles. dossier-de-presse-au-nom-de-la-rose-entre-orient-et-occident

L’ART DE LA ROSE : Annick Le Guérer Voir à partir de 9’10


Les origines orientales du parfum

Arbre à myrrhe

« L’orient joue un rôle central dans la parfumerie. Encens et myrrhe d’Arabie, benjoin du Siam et de Sumatra, galbanum et rose de Perse et de Mésopotamie, santal de l’Inde : tous ces ingrédients porteurs de rêve viennent de l’Orient. (…) LIRE L’INTEGRALITE DE L’ARTICLE.