Edito du 12 décembre 2019 : IRAK-LIBAN : TROUBLANTES SIMILITUDES

Par Elias Masboungi

IRAK-LIBAN : TROUBLANTES SIMILITUDES

On prête à un proche du Président Camille Chamoun un adage selon lequel il faut, si l’on veut comprendre ce qui se passe au Liban, voir ce qui se passe en Irak… et vice versa.

Cela s’était pleinement confirmé lors du débarquement des « Marines » sur les plages libanaises en juillet 1958 après la révolution qui a renversé à Baghad le roi Fayçal. La petite histoire indiquait alors que des GI’s débarqués à Khaldé et à Dbayeh croyaient prendre pied en Irak…

Sans comparaison aucune entre les héritiers de l’ancienne Phénicie et de l’antique Mésopotamie, on peut trouver aujourd’hui de troublantes similitudes dont une lutte multiforme entre Sunnites et Chiites et une présence chrétienne consistante et antérieure à la naissance de l’islam.

En ce moment, les rues de Baghdad et de Beyrouth connaissent des mobilisations populaires différentes mais exprimant la même volonté de changement. Un même élan d’une génération qui aspire à un avenir meilleur.

Les Irakiens plus coriaces, pour ne pas dire plus violents, paient un lourd tribut en vies humaines et en blessés du fait d’une répression violente et sans limites alors que les Libanais occupent la chaussée et affrontent des forces de l’ordre  d’une manière plus « soft»…

Il reste que le plus grave est la constatation que dans les eux cas on assiste à une véritable guerre américano-iranienne par peuples interposés. Que l’on aime à qualifier de Monde Libre et d’Axe du Mal. En fait des trinômes formés d’un côté par les USA et l’Arabie Saoudite avec Israël en retrait et de l’autre la Russie, l’Iran et la Syrie.

Et c’est pourquoi, d’aucuns affirment que le Liban connaît en ce moment une nouvelle « guerre des autres » sur son territoire. Il y a certes suffisamment de causes internes pour que les Libanais se soulèvent et l’on peut dire la même chose des Irakiens.

Il n’en reste pas moins que les « Grands », tapis dans l’ombre, attendaient le moment propice pour se manifester pour accentuer les clivages, encourager les dissensions usant de moyens efficaces et dangereux.

Il faut donc bien choisir ses priorités et se concentrer sur l’essentiel sans prêter l’oreille aux voix de l’extérieur. Ce n’est pas si simple tant les enjeux sont emmêlés.

Dans le cas du Liban, il faut axer la lutte sur les fléaux qui nous menacent demain et ne pas tout mélanger.

Comprenne qui voudra et surtout…qui pourra…