50 ANS PLUS TARD LE DASSAULT MIRAGE F1 VOLE TOUJOURS.

Bien que légendaire à plus d’un titre il est aussi sans doute un des Mirage les plus mal connus du grand public, et pour cause : il ne possède pas la fameuse aile delta si chère à l’avionneur clodoaldien. Le jeudi 15 février 1973 le premier Dassault Mirage F1C réalisait son vol inaugural entre les mains du célèbre pilote d’essais Guy Mitaux-MaurouardRedoutable chasseur mais également excellente plateforme d’attaque au sol et de reconnaissance tactique cet avion de combat vole toujours cinquante ans plus tard sous les cocardes de quatre pays, dont trois en Afrique. Des exemplaires ont également été rachetés par des contractors américains et sud-africains.

S’il fit les belles heures des chasses espagnoles, françaises, ou encore grecques le Mirage F1 n’opère désormais plus réellement que pour celles du Gabon, d’Iran, de Libye, et du Maroc. Le Congo revendique d’en posséder toujours deux mais ceux-ci n’ont plus été vu en vol depuis fin 2021. Il est à noter que jamais l’Iran n’acheta l’avion français, intégrant dans ses rangs des avions irakiens échappés au moment de l’opération Tempête du Désert en 1991 et jamais rendus ensuite à l’Irak.

Revenant à l’architecture de l’aile en flèche, qui avait été utilisée avec succès sur les Mystère IV et Super Mystère B.2, ce Mirage F1 tranchait radicalement donc avec les Mirage précédents qui eux possédaient l’aile delta. Surtout il représentait désormais une génération de chasseurs conçus pour être les plus polyvalents possibles, et ce même si les premiers Mirage F1C étaient surtout d’excellent avions pour le combat air-air et de moyens appareils pour l’attaque au sol et la reconnaissance. L’apparition des Mirage F1E pour l’export et des Mirage F1CR et F1CT pour le marché français va radicalement changé la donne. Désormais l’avion entre dans l’ère du multi-rôle.

Bien sûr en 2023 le Mirage F1 n’est plus un avion de toute première jeunesse, on peut même dire qu’il a pris un sérieux coup de vieux avec l’apparition de machines plus récentes. Il n’en demeure cependant pas moins qu’il reste un avion mythique par sa polyvalence et sa facilité d’emploi.
Construit en plus grand nombre que le Dassault Aviation Mirage 2000 qui lui a succédé dans les bureaux d’études de Saint-Cloud et sur les chaînes de montage de Mérignac le Mirage F1 est véritablement un guerrier. Il a connu le feu, et pas qu’une fois.

L’Armée de l’Air l’a employé en 1984 lors de l’opération Manta puis deux ans plus tard durant Épervier. Dans les deux cas les Mirage F1 sont intervenues au Tchad contre les forces libyennes. En 1990-1991 ils participaient aux missions de la coalition internationale suite à l’invasion irakienne du Koweït. Les années 1990 verront aussi les premiers Mirage F1 français opérer en temps de guerre en Europe, en ex-Yougoslavie. Le début du 21e siècle sera marqué pour lui par les missions d’attaque au sol et de reconnaissance armée contre les talibans en Afghanistan. Oui en France le Mirage F1 n’a jamais fait de figuration.
Ailleurs non plus d’ailleurs.
En janvier/février 1981 les Mirage F1 équatoriens participent à l’incident du Paquisha contre l’aviation péruvienne, endommageant au passage (au canon) un avion d’attaque Sukhoi Su-22 Fitter-K ennemi. Ils remettront le couvert pile quatorze ans plus tard lors de la guerre de l’Alto Cenepa abattant cette fois un autre avion d’attaque Su-22 Fitter-K mais également un bombardier léger English Electric Canberra B Mk-68. Cette seconde victoire aérienne ne sera jamais confirmée par le Pérou qui préférera parler d’un avion perdu en opérations en raison d’un problème météo.
L’Afrique du Sud, l’Irak, mais aussi la Libye ont également engagé leurs Mirage F1 dans des missions guerrière, souvent avec succès.

Cinquante ans après le premier vol de ce premier Mirage F1 de série l’avion demeure un des fleurons de l’industrie aéronautique française. C’est surtout une des plus belles production de la Générale d’Aviation Marcel Dassault, aujourd’hui Dassault Aviation.