Quel armement ? Quelle destination ?

Les dockers du port italien de Gênes ont bloqué le passage d’un navire saoudien transportant des armes destinées à Israël.

Le Bahri Yanbu, exploité par la compagnie maritime saoudienne Bahri et parti de Baltimore, dans le Maryland, devait embarquer du matériel militaire fabriqué par le groupe italien Leonardo, notamment un canon Oto Melara destiné à Abu Dhabi, ainsi que des chars et d’autres armes lourdes déjà stockées dans la zone portuaire.

Des inspections de routine ont révélé que le navire transportait des armes et des munitions à destination d’Israël, une fois que 40 dockers étaient montés à bord.

“Nous ne sommes pas là pour faire la guerre”, a déclaré José Nivoi, du Collectif autonome des travailleurs portuaires et du syndicat Sindacale di Base, ajoutant que les autorités portuaires ont promis d’ouvrir des consultations en vue de la création d’un “observatoire permanent sur le trafic d’armes”.

Les dirigeants syndicaux italiens ont averti que la manutention de telles cargaisons constitue une complicité dans les crimes de guerre commis par Israël dans la bande de Gaza, et ont promis de bloquer “par tous les moyens” le déchargement d’armes destinées à des zones de guerre.

Les dockers de Gênes avaient déjà intercepté une cargaison d’armes similaire sur le même navire en 2019.

Cet incident est le dernier d’une série d’interceptions similaires, qui témoignent de l’opposition croissante de la communauté internationale au génocide perpétré par Israël à Gaza.

Le 4 juin, des dockers français ont refusé de charger des composants d’armes destinés à Israël dans le port de Fos-Marseille. Le navire a été contraint de quitter le port sans sa cargaison.

Cette dernière interception intervient alors qu’Israël prévoit une occupation totale de la ville de Gaza. Le blocus barbare imposé par Israël sur la bande de Gaza continue d’aggraver une famine aiguë, qui a causé la mort de dizaines de personnes ces dernières semaines, dont des enfants.

L’Arabie saoudite exige publiquement la création d’un État palestinien en échange de la normalisation officielle de ses relations avec Israël, malgré des accords secrets entre Riyad et Tel-Aviv. En 2023, l’ancien colonel des services du renseignement saoudien Rabih al-Anzi a admis que l’Arabie saoudite aide Israël à se réapprovisionner en munitions pour sa guerre contre Gaza, en raison d’une pénurie de munitions occidentales provoquée par la guerre en Ukraine.

En juin de cette année, Anzi a rapporté que Riyad soutient la guerre d’Israël contre l’Iran en ouvrant son espace aérien aux avions israéliens et en aidant à intercepter les drones iraniens.

D’autres États arabes, dont les Émirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont contribué à l’industrie militaire et à l’économie israéliennes tout au long de la guerre génocidaire menée contre Gaza.

Face aux opérations militaires d’Israël à Gaza, suite à Al-Aqsa Flood, les Émirats arabes unis ont aidé le gouvernement israélien à contourner le blocus yéménite en établissant une voie terrestre entre Israël et les États arabes.

Les marchandises arrivent aux Émirats arabes unis par bateau, puis sont acheminées par camion vers l’Arabie saoudite et la Jordanie, avant d’être livrées à Israël via le pont du roi Hussein.

Les accords de défense entre les Émirats arabes unis et Israël se sont rapidement développés depuis la signature des accords d’Abraham en 2020. Un accord plus récent, qui n’a pas encore été finalisé, prévoit que le groupe émirati Edge Group achète le drone Hermes 900 à la société militaire israélienne Elbit Systems.

*Source : The Cradle